Prise de notes et analyses : littérature et cinéma, lectures multiples et mise en voix des "Fables" de La Fontaine. Le théâtre italien des origines à nos jours : le texte et la représentation… Les thèmes sont mutiples, reflétant la diversité de l'offre de formation de Paris 3. En réalité, il ne s'agit pas de véritables cours, mais de stages intensifs proposés aux L1 juste avant leur rentrée.
À l'origine de ce dispositif, lancé il y a cinq ans, un constat : quoique inscrits dans des disciplines littéraires et de sciences humaines, les étudiants de Sorbonne-Nouvelle ne sont pas tous à l'aise en langue française. L'établissement décide alors d'organiser des tests de niveau et de proposer des stages de remédiation en orthographe et grammaire, mais aussi en culture générale.
Cependant, observe Claire Doquet, professeur de linguistique et chargée de mission pour les opérations de prérentrée, "il est illusoire de régler les problèmes orthographiques en quinze jours. C'est pourquoi nous avons choisi de faire évoluer les stages et de mettre l'accent sur l'aide méthodologique".
Au total, 20 sessions d'une quinzaine d'heures sont proposées, offrant quelque 400 places. "En 2013, nous avons dû refuser 150 à 200 étudiants", regrette Claire Doquet. Mais l'université consacre déjà 26.000 € au dispositif pour rémunérer les 14 formateurs (des doctorants de Sorbonne-Nouvelle et des intervenants extérieurs) ainsi que les vacations liées à la coordination des enseignants.
Conseils méthodologiques
Inscrit en LEA après son bac STI2D, Charbel, 21 ans, a suivi le stage en 2013 et partage l'avis de Claire Doquet : "Les quinze heures ne suffisent pas. On a fait quelques exercices, mais ce qui m'a surtout été utile, ce sont les conseils sur la manière de travailler à l'université, en particulier de prendre des notes en amphi, une grande première quand on arrive du lycée".
Alors que le taux d'échec des primo-entrants en L1 avoisine, comme souvent, les 50 à 60%, l'objectif est de "leur donner des bases et de leur permettre de se familiariser en douceur avec l'enseignement supérieur sans être noté", souligne Claire Doquet. À ceci près que "l'absence d'évaluation fait que certains abandonnent au milieu du stage", regrette Noémie, 19 ans, qui s'apprête à entrer cette année en L2, et raconte qu'elle a vu partir les camarades avec lesquels elle devait préparer un exposé…
Cependant, nuance la jeune fille, "le stage m'a permis de m'approprier les lieux et m'a redonné un rythme, ce qui est bien utile après deux mois de vacances". De fait, l'un des objectifs affichés est de faciliter la véritable entrée à l'université. "Nous voulons faire en sorte que les étudiants soient en capacité de se mettre au travail plus rapidement", avance Claire Doquet.
Ce qui m'a surtout été utile, ce sont les conseils sur la manière de travailler à l'université.
(Charbel, 21 ans)
Débuts de sociabilité
Autre intérêt mis en avant par Charbel comme par Noémie : commencer à faire connaissance avec d'autres étudiants, "alors qu'on n'est pas forcément dans la même filière que ses amis de lycée", souligne le premier, voire quand on arrive de province, ce qui est le cas de la seconde.
Quant aux discussions avec les formateurs, elles sont d'autant plus appréciées qu'ils s'agit souvent de doctorants : "Comme ils sont jeunes, on a tendance à les croire davantage, glisse Noémie. On se dit que ça se passe vraiment comme ça, car cela ne fait pas longtemps qu'ils sont sortis de la fac !"