Comment vous servez-vous de LinkedIn, le réseau social professionnel devenu incontournable, pour la communication de l’université ?
LinkedIn permet de représenter l’université. Sur ce réseau, les anciens viennent naturellement renseigner leur profil et enrichir la base de données. Le community manager doit l’alimenter avec des informations qui concernent les alumni et leur donnent envie de les partager. J'utilise aussi LinkedIn pour que d’autres alumni, qui n’auraient pas bien renseigné leur profil, aient envie de venir voir ce qui se passe sur celui de l’établissement.
J’ai choisi de créer un groupe de discussions ouvert à toutes les personnes qui souhaiteraient venir retrouver l’université : un étudiant qui n’aurait pas bien renseigné ses informations et qui souhaite s’officialiser comme ancien. Dans ce cas, je lui fais passer le message de bien s’identifier en tant qu’alumni sur son profil.
Et je laisse libre cours aux échanges, tout en faisant attention à ce qu'ils ne dérapent pas et que l’on ne soit pas embêté, spammé par de la promotion commerciale. Je garde un œil de modérateur, tout en laissant le groupe vivre par lui-même.
Pour l’animation de cette page, j’ai un rythme d’une publication toutes les deux semaines. Les gens ne regardent pas en permanence ce qu’a dit l’université.
Pourquoi est-ce primordial pour les établissements de créer une page LinkedIn aujourd’hui ?
L’intérêt, c'est la visibilité. On est sur un outil peu coûteux, si ce n’est en temps. Les réseaux sociaux professionnels, c’est l’avenir du recrutement, de l’image de l’entreprise, de la formation. D’ailleurs, des classements d’universités sont en train de se mettre en place via ces réseaux. Je ne veux pas me faire l’ambassadeur de LinkedIn, mais il faut vivre avec son temps. Et y aller maintenant si l'on ne veut pas avoir un train de retard ensuite.
Il ne faut pas se disperser et rester pertinent dans le choix de ses outils.
Quels autres médias sociaux seraient adaptés à la communication des universités ?
L’université ne doit pas s’empêcher d’explorer tous les canaux possibles. Elle doit surtout rester en veille permanente et regarder où sont ses différentes cibles : les étudiants, les chercheurs, le personnel, le grand public et les médias.
En revanche, il ne faut pas se disperser et rester pertinent dans le choix de ses outils. J’ai fait un essai sur Pinterest, je n’ai pas le contenu approprié, je ne trouve pas ma cible. Mais je suis persuadé que certaines universités peuvent très bien travailler dessus. L'université de Nice est en train d’investir Instagram, et cela marche très bien ! C'est un outil très utilisé par les jeunes, qui se démocratise.
Quels conseils donneriez-vous aux universités pour adopter une stratégie efficace via les réseaux ?
Réfléchir à tout ce contenu que l’on a à offrir. Les universités ont de la matière très sérieuse avec la recherche, moins sérieuse avec les évènements étudiants. Les universités doivent penser à bien segmenter ses contenus pour publier ce qui va intéresser ses utilisateurs. Le rôle du community manager, c’est de manager une communauté, pas de lui imposer des sujets.
Les établissements doivent se tenir au courant de ce qui se fait. Est-ce que notre contenu s’adapterait à Snapchat ? Je n'en suis pas convaincu, même si c’est un réseau qui marche bien, je ne vois pas l’intérêt. Mais demain, on peut imaginer aller sur Periscope, ou Facebook Live, puisque cela va bientôt arriver. Tout en veillant à la qualité des contenus produits.
La CPU a organisé un colloque Réseaux sociaux professionnels : un véritable enjeu pour les universités, les 10 et 11 mars, à l'université de Nice.