Sigem 2017 : neuf écoles de commerce ne remplissent pas

Pas grand-chose de nouveau sous le soleil du Sigem 2017. Avec un nombre de places et de candidats proche de ceux de 2016, les grandes tendances restent peu ou prou les mêmes. Bien que moins nombreuses que l'an dernier, les places supplémentaires ouvertes aux concours BCE et Ecricome – 42 contre 130 en 2016 –, concentrées en haut et milieu de tableau, continuent de créer un phénomène d'aspiration par le haut. Et de faire des ravages en queue de peloton, comme en témoignent les résultats définitifs du cru 2017 du Sigem (système de gestion centralisée des intégrations). Un phénomène auquel vient s'ajouter un manque ou une perte d'attractivité de certaines écoles. 

Belle cuvée pour BSB

L'Essec (+15 places), GEM (+40 places), Rennes School of Business (+10 places), qui ont fait le choix de capitaliser sur leur renommée pour augmenter un peu leurs effectifs, font sans grande surprise le plein. De manière plus notable, une école plus modeste, BSB (Burgundy School of Business), fraîchement accréditée Equis, a rempli les 40 places supplémentaires ouvertes cette année. Une jolie performance.

Après une mauvaise passe en 2016, TEM (Télécom école de management), qui avait également parié sur cinq places supplémentaires, renoue avec le succès, avec 135 affectés pour 130 places proposées.

Changement de banque réussi pour ICN BS, qui, après son départ d'Ecricome à l'automne 2016, a pour sa première campagne sous l'égide de la BCE, pourvu ses 10 places supplémentaires.

Toulouse BS (–10 places) et Kedge (–30 places), qui avaient décidé de réduire très légèrement la voilure ont également fait carton plein. Pour la première, cela correspond à un retour à la normale après l'abandon de l'idée d'une ligne littéraires spécifiques à la BCE, et pour la seconde, à une démarche d'augmentation de la sélectivité : "On a une augmentation de notre barre de 0,4 point, c'est clairement une volonté de montée en gamme du programme", confirme Thomas Froehlicher, le directeur général de Kedge.

Neuf écoles ne remplissent pas

Mais neuf des 26 écoles de commerce utilisant le Sigem ne font pas le plein. Dans cette catégorie, les perdants sont toujours un peu les mêmes...

Malgré une diminution de plus d'un cinquième du nombre de places proposées (175 contre 225 en 2016), l'ISC Paris enregistre une contre-performance importante, avec un taux de remplissage d'à peine 60 % contre 73 % en 2016.

L'ISG, qui avait choisi de ne pas réduire son nombre de places, poursuit sa dégringolade avec 28 places pourvues sur les 80 proposées. Même ambiance du côté de l'ESC Troyes, qui dispose d'un taux de remplissage de 43 % contre 80 % en 2016.

"On est en train de scinder le système en deux"

De même, l'Inseec, qui avait maintenu les 300 places proposées l'année dernière, est loin de faire le plein, malgré une légère progression. "C'est une déception", convient Rémy Challe, le directeur de l'école. "L'année dernière, nous avons fait passer la barre de 5 à 6,44 et cette année à 6,5, ce qui nous a permis d'attirer plus de candidats aux écrits et aux oraux. Cela signifie une progression de l'attractivité de l'école, mais ne suffit pas dans ce contexte incroyablement concurrentiel", commente le directeur, qui appelle à davantage de "solidarité" entre les ESC.

On est en train de scinder le système en deux.
(R. Challe)

"On est en train de scinder le système en deux, avec, en gros, 17 écoles qui remplissent quoi qu'il arrive et augmentent leurs places, et les neuf autres qui prennent ce qui reste et pour qui le recrutement de préparationnaires devient problématique. C'est dommage, quand on sait que ces écoles ont les moyens d'attirer des élèves qui s'y épanouieraient."

L'ESC Pau résiste

Dans cette catégorie, on peut saluer une certaine résistance de l'ESC Pau, qui enregistre cette année un taux de remplissage de 65 % contre 46 % seulement en 2016.

Quant aux deux anciennes France Business School, qui ont réintégré le Sigem en 2016, elles reviennent de loin, et chacune à son niveau continue tout doucement de remonter la pente... L'ESC Clermont, qui proposait 60 places comme en 2016, a séduit 22 préparationnaires contre 17 en 2016. Quant à l'ESC Brest (30 places proposées), elle a en attiré cinq, contre un seulement en 2016. En espérant cette année qu'ils viennent...

Dans une moindre mesure, l'EM Normandie, qui venait de décrocher Equis et augmenté d'un point sa barre d'admissibilité, passée de 6 à 7, a raté son recrutement. L'école multicampus, qui avait parié sur 10 places supplémentaires (80 au lieu de 70),  n'a pas atteint son objectif, et même légèrement contre-performé : elle n'a attiré que 65 élèves contre 73 en 2016.

Pour l'ESC La Rochelle, avec 103 places pourvues sur les 105 proposées, la contre-performance est plus anecdotique.

96 % des places pourvues

Au total, sur les 10.799 candidats issus de prépa (contre 10.684 l'an dernier), 7.540 seulement ont obtenu une affectation dans une école de commerce, alors que 7.847 places étaient proposées. 307 places n'ont pas été pourvues, contre 282 places l'année dernière. Un phénomène que les 42 places supplémentaires ne parviennent bien entendu pas à expliquer.

En effet, sur les 8.911 étudiants classés, 7.888 seulement ont choisi de se positionner en exprimant des vœux, les 1.023 restants ayant choisi de faire autre chose. Et parmi les 7.888 candidats ayant exprimé des vœux, 348 ont préféré cuber ou choisir une autre filière. À HEC, sur les 381 étudiants affectés (contre 380 en 2016), huit n'ont pas donné suite. Sept lui ont préféré l'Essec et un l'ESCP Europe.

Un phénomène de désaffection qui reste toutefois marginal, puisque, "au total, 96,1 % des places proposées (contre 96,4 % l'an dernier) ont été pourvues", insiste Jean-Christophe Hauguel, président du Sigem. La preuve pour lui, que le système "montre encore une fois son efficacité pour les étudiants et les écoles", même si dans un monde idéal, toutes les écoles feraient le plein... 

Il existe selon Jean-Christophe Hauguel, plusieurs moyens d'y parvenir : que les écoles fassent à titre indivuduel un effort pour améliorer leur attractivité et collectivement d'une forme de "responsabilité" afin de maintenir une diversité au sein du Sigem", et pousser pour l'ouverture de nouvelles classes de prépa...