Avec ses 57.000 élèves de primaire et secondaire, et surtout ses 250.000 étudiants et ses 50 universités, l’agglomération de Boston vit au rythme de la vie scolaire et universitaire. Ses entrepreneurs aussi. Depuis cinq ans, pas moins de 240 start-up focalisées sur les technologies de l’éducation (“edtech”) ont éclos dans la région. Il faut dire que les prévisions de croissance du secteur sont alléchantes : + 17 % par an au cours des six prochaines années, selon le cabinet Capstone, qui estime la taille du marché mondial du e-learning à 168 milliards de dollars en 2018, contre 58 milliards aujourd’hui.
Ces start-up bénéficient aussi de la présence à Boston des mastodontes du secteur technologique (Amazon, Apple, Google, Microsoft ont tous une antenne) et de nombreux investisseurs institutionnels, de plus en plus intéressés par ces jeunes pousses.
C’est le cas de Jean Hammond. Cette business angel a lancé en 2013 LearnLaunchX, un incubateur de start-up dédié aux edtech, dans le centre de Boston. Les entreprises choisies lors des deux sessions annuelles reçoivent un capital de 18.000 dollars (un peu plus de 13.000 euros), des bureaux et divers services (cours, rencontres avec des écoles, des universités). “Je me suis intéressée à ce secteur car je crois qu’il est désormais prêt à évoluer et qu’il y a des idées brillantes qui peuvent faire changer les choses, explique-t-elle. Ce n’est pas un hasard si de plus en plus de jeunes diplômés des business schools décident de lancer leur start-up dans ce secteur au lieu d’aller à Wall Street.”
Parmi la première promotion de LearnLaunchX, certaines start-up créent des logiciels pour les établissements, d’autres élaborent des outils pour professeurs, développent des jeux ou des applications de e-learning.
de nouveaux outils pédagogiques
Monica Brady, ex-journaliste, a lancé une plate-forme qui permet aux enseignants d'avoir accès à des reportages radio illustrant certaines parties du programme, à utiliser en classe. “Cela plaît aux élèves et leur apprend à écouter. J'ai de bons retours”, affirme-t-elle. Listen Edition, vendu sous forme d'abonnement, revendique 800 professeurs utilisateurs, quelques mois après son démarrage.
Dans le même open space, Miro Kazakoff, jeune diplômé du MIT, s’est quant à lui lancé dans le soutien scolaire en ligne. Plus précisément, l’aide à la préparation de tests comme le SAT (permettant d’intégrer les universités américaines). Sa start-up, Testive, permet à des jeunes d’être mis en relation avec des tuteurs et d’avoir accès à du coaching personnalisé, par le biais d'un abonnement payant, avec certains modules gratuits. 70.000 personnes ont utilisé Testive depuis son lancement en 2012. “De plus en plus de jeunes entrepreneurs s’intéressent aux edtech, parce que c’est un domaine où il est possible de changer les choses, estime Miro Kazakoff. Et puis, on se sent utile. C’est satisfaisant d’aider les gens à progresser.”
Après la Silicon Valley, la route 128 ! Du 27 avril au 2 mai 2014, EducPros organise un voyage d'études à Boston, réunissant une quinzaine de participants, représentants de grandes écoles, d'universités et du ministère de l'Enseignement supérieur. Véritable plongée au coeur de l'innovation ! Cette excursion transatlantique est l'occasion de rencontrer les équipes du MIT, de Harvard, de découvrir edX, le Broad Institute, le campus Dassault System, le CIC et de nombreux autres lieux d'innovation, et d'échanger avec des représentants d'entreprises emblématiques du secteur.
Retrouvez le programme détaillé ici.