Deux universités s'associent. Alain Beretz, président de l'université de Strasbourg, et Christine Gangloff-Ziegler, à la tête de l'UHA (université de Haute-Alsace), ont signé une convention d'association fin avril 2014. Un texte qui "concrétise la politique du site alsacien, dans le cadre des regroupements prévus par la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur et la recherche", indiquent les deux facs, qui avaient prévu ce mode de rapprochement dans leur contrat de site 2013-2017 adopté en mai 2013.
Elles sont les seules universités à avoir pour l'instant officialisé le choix de cette troisième voie, plutôt que la Comue (Communauté d'universités et établissements) ou la fusion. Car si l'association est l'une des trois options ouvertes d'après la loi ESR, le discours ministériel semble la réserver d'abord aux unions entre une université et d'autres types d'établissements publics – ce que dénoncent un certain nombre d'opposants aux Comue, notamment en Ile-de-France.
Une possibilité d'autant plus restreinte par la nécessité de définir un unique "chef de file", réaffirmée à plusieurs reprises par Geneviève Fioraso, ramenant l'association à une forme de rattachement, terme employé dans les premières versions du texte de loi.
Strasbourg, le coordinateur
"L'université de Strasbourg joue un rôle moteur en tant qu'établissement coordinateur du site", précisent à ce sujet les universités alsaciennes. Cette question du "chef de file" ne constitue pas un point sensible dans la configuration régionale, assure la présidente de l'UHA.
"Il s'agit, d'après la loi, d'un coordinateur, rappelle Christine Gangloff-Ziegler. Cela n'a rien de choquant quand on voit la taille de l'université de Strasbourg. Cette dernière aura un rôle d'impulsion, dans ce modèle confédéral souple au niveau du fonctionnement. Chaque conseil d'administration conserve ainsi son pouvoir de décision."
"Strasbourg prend son rôle, plutôt naturel et légitime, de coordinateur. Il s'agit d'animer, de proposer, de mettre en place ensemble des outils communs, mais aucunement d'imposer quoi que ce soit", ajoute Alain Beretz.
Sont également associés à l'université strasbourgeoise deux écoles d'ingénieurs, l’INSA et l’ENGEES (École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg), ainsi que la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et l'ENSAS (École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg). Un comité de pilotage est constitué à parité entre tous les participants de l'association, avec trois représentants par établissement.
- Notre article : Politique de site universitaire : le jeu des fusions, communautés et associations
- La biographie d'Alain Beretz
- La biographie de Christine Gangloff-Ziegler
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- Le billet de Jean-Claude Dupas : Les ComUE, une autre forme d’inefficacité
- Les billets de Pierre Dubois (blog Histoires d'universités) sur l'enseignement supérieur en Alsace