Le ton monte à Sciences po. Réunis en assemblée générale mercredi 14 novembre 2012, près de 200 enseignants, chercheurs, salariés FNSP, etc. (1) ont échangé deux heures rue Jacob pour aboutir au vote d'un texte demandant le départ des dirigeants de l'IEP, qui ont mené la procédure de succession de Richard Descoings. Une mobilisation d'une ampleur inédite dans les murs de l'institut.
"Nous demandons aux deux présidents, Jean-Claude Casanova et Michel Pébereau, de se retirer tous deux des conseils qu'ils dirigent, l'un depuis 6 ans, l'autre depuis 24 ans. Nous ne nous sentons pas engagés par les résultats du Conseil d'administration de la FNSP et du Conseil de direction de l'IEP de Paris des 29 et 30 octobre 2012 et nous réclamons l'organisation d'une nouvelle procédure de recrutement et d'élection", écrivent-ils dans une pétition, qu'ils ont prévue d'envoyer au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Un climat de peur et d'auto-censure
Décrivant le climat de peur et d'auto-censure qui règne rue Saint-Guillaume, plusieurs intervenants ont souligné leur volonté de voir, outre une nouvelle procédure de recrutement, un autre mode de gouvernance émerger à l'institut. "Il est anormal qu'un institut qui enseigne justement la chose politique, notamment les fondements des régimes totalitaires, éprouve in vivo ce sentiment de peur de représailles".
Choqués par "l'opacité des procédés", le caractère "invraisemblable" du choix de ne pas attendre le rapport de la Cour des comptes pour prendre une décision, la "réputation entachée" de l'IEP et de sa communauté, ils ont exprimé tour à tour leur colère et leur inquiétude pour l'avenir de la maison.
Lire le texte adopté : Pétition Motion de l'AG des personnels de Sciences Po adoptée le 14 novembre 2012
(1) L'IEP compte près de 900 salariés, et environ 200 enseignants-chercheurs et chercheurs.
Notre article décrivant les protestations des syndicats de salariés de Sciences po fin octobre 2012.
Un courrier interne a été envoyé en réaction à l'Assemblée générale dans la soirée du 14 novembre. "Les personnels de la FNSP" se déclarent "surpris voire agressés par l’usurpation de légitimité qui s’est produite lors d’une assemblée générale de quelques minorités intéressées et belliqueuses qui plus est, non officielles, détachées de notre Institution et des réalités de terrain ce mercredi 14 novembre".
Lire le courrier
O.M.