Quatre à six ans après la soutenance de thèse, 14% des docteurs sont au chômage selon l'Apec (Association pour l'emploi des cadres). Confronté à l'insertion professionnelle difficile des titulaires d'un doctorat, Thierry Mandon, secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur, a listé dans une interview au Monde une série de mesures pour l'améliorer.
L'une d'elles fait débat : jusqu'à 15% des postes proposés à l'agrégation vont être réservés aux docteurs, avec un concours distinct plus axé sur la recherche. Cette mesure devrait être mise en œuvre dès 2017, sans que le nombre de postes ne soit pour autant augmenté.
La Société des agrégés est vite montée au créneau, en déplorant dans un communiqué que "le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche songe moins à participer à l'effort nécessaire de promotion des docteurs qu'à dénaturer l'agrégation et à mettre en concurrence déloyale les agrégés entre eux".
Des mesures incitatives dans le public mais aussi dans le privé
Autres mesures prévues : tous les recrutements de la fonction publique devront faire une place aux docteurs, administration par administration, pour les postes de catégorie A et plus. Trois possibilités sont encore à l'étude : la création d'un concours spécifique, l'adaptation d'un concours existant, le recrutement direct sur des besoins spécifiques.
Le secteur privé devrait être aussi sollicité, même si les annonces sont encore floues. Parmi elles : expérimenter des ambassadeurs des docteurs auprès des entreprises, mieux faire connaître le dispositif de bonification du crédit impôt recherche en cas d'embauche de docteurs, ou encore promouvoir le doctorat dans les PME.