La nouvelle procédure de recrutement du directeur de Sciences po n'est pas terminée qu'elle engendre déjà des récriminations. François Héran, ancien directeur de l'INED (Institut national des études démographiques) et recalé sur dossier demande des explications au comité de recherche.
"Faute d’explications intelligibles [...], je recourrai aux voies de droit qui permettent à tout postulant à un emploi public d’avoir accès aux documents administratifs ayant réglé son sort, à savoir les rapports et les comptes rendus intermédiaires, que le comité est tenu d’archiver", écrit-il dans une lettre adressée à Jean-Claude Casanova et à Jean Gaeremynck, président et rapporteur dudit comité.
"Aucune explication"
François Héran estime que la lettre lui annonçant la décision "ne fournit aucune explication" et affirme qu'en tant que président de comité de recherche lui-même, "jamais [il] ne [se] serait permis d’adresser une motivation aussi ténue aux candidats non retenus" (consulter les documents à télécharger).
Pour François Héran, le comité de recherche ne l'a pas jugé sur les critères publiés. "Mon profil correspond aux quatre critères énoncés. Il faut donc s'interroger sur l'existence d'autres critères. La question de fond derrière cette demande est la suivante: Sciences po veut-il devenir un grand établissement international et adopter les modes de gouvernance adéquats ?", demande le candidat malheureux. Jointe par EducPros, la direction de l'établissement n'a pas donné suite.
Ce constat de manque de transparence est également fait par David Colon, autre candidat recalé, dans une tribune dans Le Monde. David Colon a par ailleurs publié la lettre lui annonçant sa non-sélection.
La procédure se poursuit malgré ces mécontentements. Le futur directeur devrait être connu le 1er mars. Restent en lice Christine Musselin, Frédéric Mion, Louis Vogel, Jean Pisani-Ferry, Jean-Michel Blanquer et un mystérieux Américain.