Un mouton "suiveur", un perroquet "copieur", un caméléon "usurpateur". Baptisé "Le bestiaire des plagiaires", la nouvelle campagne de sensibilisation lancée par l'Université de Lyon pour lutter contre le plagiat dans les 11 établissements de la Comue adopte un ton volontairement décalé.
La démarche n'est pas nouvelle. Depuis 2007, un groupe de travail associant enseignants-chercheurs et responsables pédagogiques des différents établissements lyonnais réfléchit aux moyens de lutter contre ce phénomène. Cette mission a déjà rédigé un guide de bonnes pratiques à l'intention des équipes dirigeantes et mis des logiciels anti-plagiat à la disposition des enseignants.
Une opération "positive"
"Le plagiat n'est pas un phénomène nouveau mais le développement du numérique l'a beaucoup amplifié", souligne Anne-Marie Perraud, cheffe de projet Université numérique, qui pilote ce groupe de travail.
"Chez les étudiants, le plagiat n'est pas toujours intentionnel. Citer un ouvrage sans mentionner la source, c'est déjà du plagiat. Nous sommes confrontés à des étudiants à l'aise avec le numérique mais qui n'ont jamais été formés à ses usages : on ne leur a pas appris pourquoi il ne fallait pas faire de copier-coller", ajoute-t-elle.
La campagne, conçue par un étudiant de l'Institut de communication de l'université Lyon 2 et dotée d'un budget de 3.000 euros, prévoit des affiches et des dépliants qui seront diffusés sur les campus ou présentés en cours.
L'opération, qui se veut positive et non culpabilisante, met en scène des animaux pour détailler les bonnes pratiques à adopter : "Il faut se citer soi-même quand on utilise son propre travail réalisé antérieurement." ; "Les sources anonymes issues d'Internet doivent aussi être référencées" ; "Si on reformule un extrait ou une idée avec ses propres mots, il faut quand même citer ses sources" ; "Cela prend plus de temps d'essayer de tromper un logiciel de détection que de citer correctement"... Reste à savoir si l'humour sera plus efficace que la menace.