Une plateforme un peu particulière a été mise en place par l'université de Perpignan à la rentrée 2012, intitulée Oriz'Up. "Il s'agit de traduire nos formations en compétences, et surtout de les décliner en actions concrètes sur le marché de l'emploi", explique Fabrice Lorente, président de l'établissement.
Ainsi, avec un master en droit privé et des sciences criminelles, spécialité "droit du contentieux", un étudiant pourra lire qu'il va acquérir des savoirs comme l'analyse statistique ou la conduite de projet, des savoir-faire comme la conduite de l'information judiciaire ou l'utilisation de logiciels de gestion documentaire. Ce qui aboutit à des aptitudes professionnelles comme la prise de décision ou le travail en équipe.
En résultent des actions, par exemple "accomplir des démarches pour le compte de clients ou de structure auprès d'organismes publics ou privés", et enfin des secteurs de débouchés : magistrature, mais aussi aide et médiation judiciaire ou encore protection des consommateurs et contrôle des échanges commerciaux.
Un circuit que Marina, étudiante en master 1 en sciences humaines et sociales, a jugé utile, pas seulement pour découvrir la palette des débouchés de son diplôme, mais aussi pour l'aider à réaliser CV et lettre de motivation.
Du côté des entreprises, le moteur, en accès libre sur le site de l'université, peut servir. "Une entreprise qui cherche un collaborateur ne sait en général pas vers qui se tourner dans la jungle des formations. Elle peut repérer désormais les actions concrètes qu'elle recherche, et remonter aux formations", explique Fabrice Lorente.
Un projet monté par les étudiants
Quel a été le coût de l'opération, financée par la fondation de l'établissement ? 60.000€ venant de l'université, ainsi que 30.000€ venant de financeurs extérieurs (la Fnaim, le Medef, etc.). Avec une particularité : ce sont les étudiants de l'université qui ont travaillé sur le projet, en lien avec les personnels du service de l'insertion professionnelle.
Huit ont été pris en stage de janvier à août 2012, afin de développer le projet. Deux ont été ensuite embauchés en CDD pour finaliser la plateforme.
"Et ce n'est pas fini, le travail continue", reconnait Fabrice Lorente, toutes les formations n'ayant pas encore été passées au crible de cette boussole.