Lundi 15 septembre, près de 300 étudiants ont manifesté devant le bâtiment administratif de l'université Toulouse 3 Paul-Sabatier (UPS). Un rassemblement à l'initiative de l'Unef Toulouse pour protester contre le report d'une semaine du début des cours de première année de la licence de sciences de la nature.
La décision a été prise par l'établissement sous la pression du département biologie-géologie de la faculté de sciences et d'ingénierie (FSI), qui refuse de faire cours dans les conditions actuelles, l'effectif atteignant environ 1.200 étudiants.
"Nous travaillons actuellement avec le rectorat pour rediriger des étudiants vers les filières STS (BTS, IUT) qu'ils avaient demandées mais sans y être admis. Les cours démarreront normalement le 22 septembre", annonce Bertrand Monthubert, président de l'université Toulouse 3 Paul-Sabatier.
un bras de fer qui dure
Mais le décalage de la rentrée pourrait s'étendre à plus d'une semaine. "Il n'y aura aucun enseignement la semaine du 15 septembre ni les suivantes jusqu'à nouvel ordre", a en effet indiqué le conseil de département biologie-géologie dans un mail laconique du 10 septembre destiné aux enseignants. Le conseil de département avait prévenu l'administration avant l'été d'une telle éventualité si rien n'était fait pour remédier à la situation. Les enseignants jugent en effet catastrophiques les conditions d'accueil et de travail des 1.200 étudiants, une limite ayant été fixée à 1.008 pour la rentrée 2014.
Le bras de fer a débuté fin 2013 : un système de quotas avait été demandé par une majorité de personnels de la discipline, puis l'idée d'une licence par prérequis avait été proposée par le conseil de département. Des propositions refusées par la présidence de l'université, avant que, début 2014, le conseil de la FSI émette un vote négatif.
un contexte budgétaire délicat
Cette crispation se produit dans un contexte budgétaire délicat, alors que les effectifs étudiants augmentent : +14% pour la FSI. L'établissement toulousain cumule les déficits année après année. Fin 2013, le budget RH affichait un déficit de 3,65 millions d'euros, pour l'essentiel en raison du GVT (glissement vieillesse-technicité) non compensé par l'État. Ce qui a conduit l'université à ponctionner une nouvelle fois sur son fonds de roulement et a mis en péril l'équilibre budgétaire de l'établissement.
L'Unef Toulouse, qui prépare une deuxième manifestation mardi 16 septembre, demande à l'université d'"assurer sa mission de service public", tout en rappelant que "cette situation est également due à un manque de moyens de l'État". Point de vue assez proche du côté de l'Association générale des étudiant-e-s de Midi-Pyrénées (AGEMP), qui estime que "si les bancs de l'université continuent à se resserrer, c'est une réelle sélection à l'entrée des études qui va se mettre en place, à l'instar de la filière Staps. Le baccalauréat ne serait plus garant de l'accès à l'enseignement supérieur. Pour les étudiant-e-s, cette perspective reste inenvisageable".