Panthéon-Sorbonne et Assas : et si les deux rivales finissaient par s'unir ?

"Des discussions vont s’ouvrir au sein de notre université ainsi que dans notre Comue avec l’université Paris 2 Panthéon-Assas", écrit le président de l'université Paris 1, Philippe Boutry, à ses personnels, dans un courrier électronique en date du 14 octobre 2014. Une nouvelle piste détonnante, étant donné la concurrence historique entre les deux facs prestigieuses, notamment chez les juristes.

Ces dernières ont en effet rencontré chacune quelques embûches pour se regrouper avec d'autres établissements et se conformer ainsi à la loi sur l'enseignement supérieur de l'été 2013. Assas a claqué la porte du pôle Sorbonne universités, qui l'unissait à Paris 4 et à l'UPMC (Université Pierre-et-Marie-Curie), à la rentrée 2013, tandis que la communauté Hésam, dont fait partie Panthéon-Sorbonne, est fortement remise en question après le départ de quatre établissements, en septembre 2014.

Une Comue, avec en ligne de mire les investissements d'avenir

Ce dialogue aura "pour objet la formation d’une nouvelle communauté d’universités et d’établissements centrée sur les sciences de la décision publique et privée, grâce à des croisements nouveaux entre le droit, l’économie et le management, les sciences humaines et sociales, les arts et le patrimoine, les sciences de l’ingénieur et les mathématiques appliquées", note Philippe Boutry dans son mail.

Salle de cours à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Centre Panthéon ©Camille Stromboni oct2013

L'université de la rue d'Assas ne semblerait donc plus forcément hostile au format de la communauté, qui avait participé à sa décision de quitter son pôle précédent. Jusqu'ici, les rapprochements envisagés par cette dernière étaient l'association avec l'Université catholique de Paris ou bien avec Sorbonne universités.

"Ce nouvel ensemble d’enseignement supérieur, doté d’une très forte capacité en matière de recherche, de formation initiale et continue et de professionnalisation, pourrait constituer un acteur majeur dans la préparation d’une réponse aux Programmes d’investissement d’avenir", promet également l'historien à ses personnels.

"Se rapprocher pour développer des passerelles ou les droits des étudiants serait une bonne chose, mais on comprend bien que l'état d'esprit est différent : il s'agit juste de récupérer l'Idex, qui ne concerne jamais qu'un petit nombre d'étudiants, réagit Marie Duchêne (Unef), élue étudiante au conseil d'administration de Paris 1. En plus, dans cette période de difficultés budgétaires, cela risque surtout d'être l'occasion de faire des économies et quand on connait le nombre de formations en 'doublon' entre Paris 1 et Paris 2, c'est très inquiétant."