Il semble avoir toujours fait partie du staff RH et, pourtant, le campus manager n'arpente les couloirs du service recrutement que depuis une petite décennie. Campus manager ? Comprenez préposé aux relations écoles. Son rôle est simple : valoriser la marque employeur de son entreprise pour attirer et fidéliser les jeunes talents d'une génération réputée volage.
Difficile de dresser un portrait-robot de ce chasseur de têtes. Chaque société, en fonction de sa taille et de ses besoins, donne un périmètre différent à ce poste. Si les TPE n'ont guère les moyens de dépêcher un missi dominici dans les amphis, certaines PME n'hésitent pas à affecter, à temps partiel ou à temps plein, un de leurs chargés de recrutement pour tenter de rafler de hauts potentiels à la barbe des grands groupes. Quant à ces derniers, ils mettent sur pied de véritables armadas, organisées en une pyramide de deux ou trois niveaux. Le socle est constitué de jeunes diplômés, souvent nommés ambassadeurs, qui assument, en plus de leur métier, une mission d'"évangélisation" dans les écoles dont ils sont issus.
L'enjeu : créer des relations privilégiées avec les chargés de relations entreprises et les associations étudiantes. Charge à eux de participer aux forums ou à toute autre manifestation durant laquelle ils peuvent faire la promotion de leur employeur. Dans certaines entreprises, un niveau intermédiaire fait l'interface entre la base et un dirigeant du service recrutement tandis que, dans d'autres, un pool de campus managers seniors pilote en direct les juniors envoyés sur le terrain. Bref, chaque entreprise – ou presque – possède sa propre organisation.
Leur rôle ? Valoriser la marque employeur de l'entreprise pour attirer et fidéliser les jeunes talents
Qu'attendent-ils, ces campus managers ? En premier lieu, de pouvoir identifier aisément leurs interlocuteurs au sein des établissements. S'ils tissent facilement des liens avec les grandes écoles, ils éprouvent toujours des difficultés à entrer en contact avec les universités. Mais reconnaissent que les temps changent. Le Cedipre, le regroupement des directeurs de l'insertion professionnelle et des relations entreprises des 17 universités d'Ile-de-France, leur permet de cibler rapidement leurs interlocuteurs. Moralité ? Aux universités de se montrer proactives et de se faire connaître.
Certaines entreprises déplorent la financiarisation des relations avec le supérieur, notamment les PME. Ces dernières, qui ne disposent pas de la force de frappe financière d'une société du CAC 40 en matière de taxe d'apprentissage, sont en demande de visibilité et proposent des partenariats sous forme de mécénats de compétences : cours, participation aux jurys d'admission... Elles sont aussi demandeuses d'événements ponctuels, type journées de job dating, qui leur permettent d'approcher les étudiants dans un cadre moins formel qu'un amphithéâtre.
Reste le "service après-vente". Les campus managers attendent des chargés de relations entreprises de les épauler dans leur recherche de stagiaires et de jeunes recrues, notamment avec la publication des annonces sur les sites Internet. Et, bien sûr, de les informer régulièrement de leurs activités.
Lire les portraits dans la suite de l'enquête sur Interface (payant)
Comment optimiser sa récolte de la taxe d’apprentissage ? Comment améliorer l’insertion professionnelle de ses jeunes diplômés ? De quelle manière établir des partenariats avec des PME ? La réponse est dans Interface, la nouvelle lettre bimensuelle qui facilite les relations entre l’enseignement supérieur et le monde économique.
Lancée par l’Etudiant-EducPros et l’Entreprise, Interface s’adresse aux professionnels des relations écoles-universités-entreprises (directeurs d’établissements, responsables des relations entreprises, BAIP, mais aussi campus managers, recruteurs, RH…).
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