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Portrait d’université. Nîmes : la professionnalisation pour ADN

De notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret - Mis à jour le
Portrait d’université. Nîmes : la professionnalisation pour ADN
Le site Hoche de l'université de Nîmes, inauguré en 2013, accueille notamment les licences professionnelles. // ©  Unîmes
Plus petite et plus jeune université de France métropolitaine, Nîmes a construit son offre de formation autour de cursus professionnalisants en lien avec le tissu économique local. Avec l’objectif de se faire une place aux côtés des mastodontes montpelliérain et marseillais.

Corinne Le Gal-La Salle n'est pas peu fière d'exposer ses taux d'insertion. "Après six mois, les étudiants de la première promotion du master Risques environnementaux et sûreté nucléaire sont placés à plus de 80% en entreprise", avance la responsable de cette formation élaborée en lien avec les professionnels du secteur nucléaire de Marcoule (Gard). Avec 5.000 salariés, ce site, situé à 50 kilomètres de Nîmes, est le plus important pôle industriel de la région Languedoc-Roussillon. Lui-même se trouve à quelques dizaines de kilomètres à peine du Tricastin, un autre complexe nucléaire. La problématique du risque lié au démantèlement de ce type d'installation est donc enseignée à l'université de Nîmes.

"La taille des promotions, de 10 à 20 élèves, est établie selon la qualité des dossiers des étudiants et les besoins que les professionnels du secteur nous font remonter", poursuit l'enseignante-chercheure en hydrogéologie.

Afin d'aider les étudiants à mieux appréhender le domaine vers lequel ils souhaitent se diriger professionnellement, un projet tutoré a été intégré à la première année de master. Les étudiants ont souvent les yeux qui brillent pour le CEA, Areva et EDF mais leurs enseignants les poussent à s'intéresser également aux nombreux sous-traitants travaillant dans le secteur. "Nos étudiants qui partent en stage en entreprise sont aussi les premiers ambassadeurs de nos formations", reconnaît Corinne Le Gal-La Salle.

Dans toutes les formations, des stages sont proposés dès la première année de licence.
(E. Roux)

De bons taux d'insertion

Le taux d'insertion des étudiants nîmois s'élève à 89% entre douze et trente mois après la délivrance d'une licence professionnelle, et à 92% après les masters, selon les chiffres diffusés par l'Unîmes (université de Nîmes). Des taux légèrement supérieurs à la moyenne nationale, ce qui représente une gageure en Languedoc-Roussillon, la région affichant le record de France en termes de chômage (14%) et d'allocataires du RSA...

Pour parfaire ses statistiques et coller aux besoins du territoire en termes d'emploi, l'université n'hésite pas à fermer certaines formations, en métiers des arts et de la culture par exemple, dont les débouchés professionnels n'étaient pas évidents.

Aujourd'hui, le nombre des licences professionnelles (14) a d'ailleurs dépassé celui des licences générales (11). Plus de la moitié des recrutements en licence pro sont effectués hors académie et départements limitrophes.

Le site Vauban est le premier à avoir accueilli l'université de Nîmes

Une vocation professionnelle dès l'origine

La notion d'université professionnalisante est inscrite dans le contrat d'établissement de l'Unîmes – le décret ministériel annonçant la création de l'université en 2007 l'énonce ainsi dans son article premier : "L'université de Nîmes est un établissement à vocation professionnelle." Le souci de l'université est donc d'apporter cette spécificité à chaque cursus, même le plus généraliste.

"Dans toutes les formations, des stages sont proposés dès la première année de licence. C'est notamment permis par le format de l'université, qui compte un peu moins de 4.000 étudiants", vante Emmanuel Roux, le président de l'université.

Les enseignants-chercheurs en première ligne

S'il existe bien au sein de l'université un conseil d'orientation, où siègent notamment le CHU et l'ordre des notaires, le développement de filières professionnelles à l'université passe avant tout par les enseignants-chercheurs, et l'équipe entourant le président. Ce sont eux qui nouent, de façon parfois informelle, les premiers contacts avec les entreprises concernées afin de travailler sur le contenu des formations et leur réussite.

L'université compte d'ailleurs sur l'élargissement de son corps professoral pour se développer. Le ministère a ainsi autorisé 41 recrutements ces dernières années. L'Unîmes était, il est vrai, sous-dotée. "Cela va nous permettre de développer de nouvelles compétences et de nouveaux projets, promet le président Roux. Il est préférable pour Unîmes de croître sur des entrées de niche, telles que le risque ou le design social qui sont nos deux piliers, comme nous avons pu le faire jusqu'ici. C'est une manière d'apporter une valeur ajoutée à l'emploi sur le plan régional."

De notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret | - Mis à jour le