Dans quel contexte s'inscrivent ces deux nominations ?
Les prises de fonction de Bernadette Dorizzi et Bruno Defude nous renforcent pour la mise en œuvre de notre nouvelle stratégie, adoptée en juin dernier. Notre but est clair : favoriser la création d'activités et la compétitivité des entreprises, au travers de nos trois missions d'enseignement, de recherche et de soutien au développement économique. Notre école, membre du réseau Institut Mines-Télécom dépend du ministère du Redressement productif : nous devons donc être un levier du développement de l'industrie.
Quels sont les grands projets issus de cette nouvelle stratégie ?
Dans le cadre de notre réflexion stratégique, nous avons tout d'abord précisé les thèmes sur lesquels nous allons porter nos efforts. Il s'agit de technologies au cœur du développement du numérique (le Cloud, l'exploitation des données – Big Data – et la cyber-sécurité par exemple) mais également de secteurs d'application comme la santé. Ce sont des thèmes qui intéressent clairement l'économie actuelle et posent des vraies questions scientifiques. Nous avons de solides compétences sur ces sujets et sommes donc en capacité de les développer.
Ensuite, nous avons réfléchi à nos modalités de travail. Nous allons davantage développer nos plate-formes, afin de mieux capitaliser sur nos travaux et les rendre plus accessibles, pour nos partenaires industriels et académiques. Nous avons mis en œuvre cette démarche dans le cadre de Nano-Innov, avec le CEA (Commissariat à l'énergie atomique), sur le plateau de Saclay. Nous le ferons également à Evry, en partenariat avec l'ENSIIE et l'université d'Evry, dans le cadre de la Maison de l'innovation des sciences et de la société, qui est en train d'être construite et permettra aussi d'héberger de jeunes entreprises et d'accompagner la croissance de notre incubateur.
Enfin, nos partenariats évoluent fortement. Au sein de l'Institut Mines-Télécom, nous avons par exemple développé des chaires et avons l'ambition d'en développer d'autres. Nous voulons aussi accroître nos partenariats avec les PME et ETI. Dans le cadre de l'université Paris-Saclay, le labex DigiCosme, l'IRT SystemX ou la transformation complète de nos écoles doctorales sont aussi autant de grands projets.
Nous devons être un levier du développement de l'industrie
En restructurant votre recherche, est-ce aussi pour vous un moyen de capter de nouveaux financements ?
Pour nous, ces orientations répondent avant tout à une logique de pertinence : nous devons porter nos efforts sur des travaux qui favorisent le développement des entreprises et la croissance... Mais, bien sûr, dans un contexte où les moyens publics diminuent et où notre activité de recherche est déjà financée à hauteur de 50% sur ressources propres, attirer de nouveaux partenaires, mieux valoriser notre savoir-faire et optimiser encore notre fonctionnement est aussi plus que jamais nécessaire.
Lundi 9 septembre 2013, le ministre du Redressement productif s’est rendu à Télécom ParisTech pour accueillir les nouveaux étudiants de l’école d’ingénieurs. Arnaud Montebourg a profité de sa visite pour rappeler que le gouvernement s’était lancé dans un grand chantier de transition numérique. Un discours particulièrement bien accueilli, dans une école – sous tutelle du ministère du Redressement productif – en pointe dans le domaine des nouvelles technologies.
"La France tient comme à la prunelle de ses yeux à son enseignement technique et plus particulièrement à ses ingénieurs. Ils ont fait la force du développement économique national", a martelé le ministre, rappelant que le gouvernement allait lancer 34 plans industriels d’envergure, dont une dizaine concerneraient "vos métiers". "Il s’agit de créer des alliances entre la recherche publique et la R&D privée, entre les capitaux publics et les investissements privés… Tous les pays qui ont surmonté la crise ont mis en place ces alliances. C’est au tour de la France."
Après avoir reçu de la part des étudiants une marinière (made in France, évidemment), Arnaud Montebourg a assuré veiller au sort des écoles d’ingénieurs et de les défendre "tant au niveau des budgets alloués que des effectifs".