Quels sont actuellement les besoins en recrutement de l’industrie automobile ?
Les estimations réalisées par l’Observatoire de la métallurgie font état de 20.000 à 25.000 recrutements par an entre 2010 et 2020. Plus précisément, les besoins sont fortement concentrés sur les ouvriers qualifiés, surtout chez les sous-traitants. Chez les constructeurs et équipementiers, qui ont plus souvent des bureaux d’études intégrés et des centres de recherche-développement, les besoins en ingénieurs et cadres techniques ainsi qu’en techniciens et agents de maîtrise seront également élevés.
Comment expliquer ces chiffres alors que les plans sociaux se multiplient et que le secteur a perdu un tiers de ses emplois en dix ans ?
Il y a le renouvellement des générations recrutées après-guerre qui partent en retraite. Et puis, même si cela ne se voit pas forcément, le secteur est marqué par une explosion des innovations.
Enfin, le marché automobile mondial n’arrête pas de croître et les grandes entreprises françaises comme Renault, PSA, Valeo, Michelin travaillent pour l’international, notamment les pays émergents. Aucune usine à l’étranger ne fonctionne à 100% de manière locale et la moitié des composants utilisés viennent d’Europe.
Le secteur est marqué par une explosion des innovations
et le marché mondial n’arrête pas de croître
Quels sont les métiers en tension ?
Ce sont les métiers traditionnels qui n’attirent pas les jeunes : ceux de chaudronnier, de fondeur mais aussi les métiers de la mécanique (outilleurs, usineurs, régleurs), de la maintenance et de l’électronique.
Justement, comment essayez-vous de toucher le public jeune ?
Nous avons par exemple un challenge pédagogique en partenariat avec le monde enseignant qui s’intitule Courses en cours et destiné aux collégiens et lycéens. Ce projet par équipe et sur une année consiste à monter une équipe de Formule 1. Nous avons déjà touché 10.000 élèves et nous souhaiterions encore en attirer plus.
Quelles sont les nouvelles compétences recherchées ?
Nos formations doivent s’adapter aux technologies émergentes et notamment aux matériaux composites, à l’électronique embarquée, la mécatronique, ou encore à l’ingénierie réseau.
Par exemple, le secteur de l’éclairage a beaucoup évolué. Les phares aujourd’hui deviennent intelligents et doivent réagir aux conditions météo ou à l’éblouissement. Face au manque de formation spécialisée, nous projetons de créer un master en éclairage embarqué. Nous avons déjà présélectionné quelques établissements (ESTACA, ENSAM, Centrale, Paris-Sud…) et nous devons finaliser le choix le 17 octobre prochain.
La Plate-forme de la filière automobile (PFA) organise pour la première fois, les 2 et 3 octobre à Paris, des ateliers ouverts à tous les professionnels et partenaires de l’industrie automobile. Durant ces deux journées se succéderont des sessions plénières et des travaux en ateliers autour de thématiques liées aux axes de recherche technologique, à la performance industrielle, aux compétences et métiers de demain et au développement de la filière.
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