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Hélène Bernard (rectrice de Toulouse) : "Je souhaite replacer l'université comme filière d'excellence"

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort Publié le
Hélène Bernard (rectrice de Toulouse) : "Je souhaite replacer l'université comme filière d'excellence"
Hélène Bernard, rectrice de l'académie de Toulouse // DR // © 
Hélène Bernard a été nommée rectrice de l'académie de Toulouse fin juillet 2013. À son actif : un long parcours dans les services de l'État, notamment dans l'Éducation nationale – elle est inspectrice de première classe – et dans l'enseignement supérieur. Elle explique pour EducPros ses priorités en matière d'orientation du secondaire vers le supérieur.

Comment positionneriez-vous l'académie de Toulouse au plan national ?

Elle est marquée par une faible présence de l'enseignement privé et un fort attachement à l'école publique. Si elle a par ailleurs un très bon taux de réussite général aux examens, du brevet aux bacs, le taux d'accès au bac est inférieur de quatre points à la moyenne nationale. En fait, dans une académie aussi étendue – c'est la plus grande du pays –, il y a de très forts contrastes entre les territoires, dont certains ont moins de jeunes qui poursuivent leurs études dans le secondaire.

C'est aussi une académie où les établissements d'enseignement supérieur et de recherche attirent beaucoup, via notamment la métropole toulousaine, générant un réel dynamisme démographique. Dans certains cursus universitaires, plus de la moitié des effectifs viennent de l'extérieur de la région !

Quels sont vos enjeux en matière d'orientation et quelles actions entendez-vous mener ?

D'ores et déjà, nous devons sortir de ce système dans lequel l'élève qui n'a pas obtenu de place à l'IUT ou en BTS se retrouve par défaut à l'université. Ce n'est bon ni pour l'étudiant, ni pour les professeurs, ni pour les établissements. Or, je m'inscris pleinement dans la démarche de mon prédécesseur, qui a signé, en décembre 2012, une convention avec l'Association régionale des IUT de Midi-Pyrénées. Et notre objectif de valoriser les IUT au sein des lycées a porté ses fruits : le nombre de candidats est passé de 4.600 à 6.000 en un an ! Par ailleurs, nous devons continuer à dédramatiser l'accès aux IUT en développant des stages en laboratoire, notamment dans les filières STL.

Plus largement, j'entends contribuer au rapprochement des établissements scolaires et du supérieur. Pour cela, je veux bâtir une convention-cadre les associant qui permettrait ensuite de faciliter des partenariats entre établissements. Et dans cet objectif, je souhaite replacer également l'université comme une filière d'excellence à part entière. Il faut rétablir la vérité, notamment dans l'esprit des professeurs, sur ce qu'est l'université aujourd'hui, qui a évolué !

Point important, on peut toujours constater, excepté pour les cursus en biologie, une désaffection des filières scientifiques notamment universitaires, ce qui est d'autant plus problématique dans une région comme Midi-Pyrénées, où la science et les technologies occupent une place importante. Comment lutter contre ce phénomène ?

Nous devons développer la culture scientifique et technique, susciter le goût pour la science et veiller à ce qu'au contraire les élèves ne s'en dégoûtent pas. Il s'agit de poursuivre les actions d'imprégnation, d'enrichissement, de découverte à l'école, les opérations périscolaires… Nous allons par ailleurs travailler avec Toulouse 3-Paul-Sabatier. Une démarche qui permettrait de faire venir des universitaires dans les classes ou lors de rencontres, afin de mieux sensibiliser aux débouchés des filières scientifiques.

Comment se déroule le recrutement d'Emplois d'avenir professeur (EAP) ? Comment ce nouveau dispositif se met-il en place ?

Nous avons atteint notre objectif de 181 étudiants, après quelques défections. Je le rappelle, les EAP permettent à leurs bénéficiaires, étudiants de L2 à M1, de s'assurer un Smic en tenant compte de leur bourse. Et cela leur évite d'avoir à recourir à des emplois aux horaires de soirée ou de nuit.

À ce jour, toutefois, nous avons constaté quelques difficultés : pour rendre compatibles les horaires correspondant à leurs études et à leur présence en classe, nous avons demandé à chaque établissement universitaire des aménagements de planning, autant que possible. Nous allons de toute manière rôder le dispositif. Et lancer le recrutement de nouveaux candidats.

Pour en savoir plus
Lire la biographie d'Hélène Bernard.
De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort | Publié le