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SPÉCIAL BOSTON (5/6). EdX aux universités françaises : “Venez discuter!”

De notre envoyée spéciale à Boston, Jessica Gourdon Publié le
SPÉCIAL BOSTON (5/6). EdX aux universités françaises : “Venez discuter!”
Anant Argawal, président d'edX et professeur d’électronique au MIT © edX - janvier 2014 // © 
Le 27 avril 2014, EducPros vous emmène à Boston pour une learning expedition. C'est dans cette région notamment qu'est née edX, l'une des plus grandes universités virtuelles du monde, gratuite et internationale. Créée en mai 2012 par Harvard et le MIT, cette plate-forme de MOOC compte à ce jour 125 modules émanant de 30 universités ou grandes écoles. 840.000 personnes se sont inscrites lors de la première année. Un succès auquel ne s'attendaient pas les deux établissements fondateurs. Rencontre avec Anant Argawal, président d'edX et professeur d’électronique au MIT.

Le consortium edX ne compte pas d’universités françaises. Avez-vous des projets avec certaines d’entre elles ?

En effet, nous espérons ajouter des institutions françaises au sein d'edX au cours des prochains mois. Et nous sommes toujours ouverts pour discuter. Si certaines institutions françaises sont intéressées, qu’elles prennent contact avec nous !

Edx se distingue de Coursera ou Udacity par son statut non lucratif. Qu’est-ce que cela signifie ?

Que l’argent que nous gagnons est entièrement dédié à alimenter notre mission. Nous ne rémunérons pas d’investisseurs. Cela implique aussi qu'edX ne peut pas être racheté ou cesser ses activités brutalement. En outre, notre plate-forme est en open source. Chacun est libre de l’utiliser, la transformer. Elle peut ainsi s’améliorer plus rapidement.

Harvard et le MIT ont investi 30 millions de dollars pour lancer ce projet. Outre ces fonds, quelles sont vos sources de revenus ?

Nous explorons diverses pistes. Nous vendons des certificats [à partir de 25 $] qui permettent d’authentifier l’identité de l’étudiant et attestent la réussite d’un module de cours. Nous travaillons aussi avec des États, la Chine, et aussi le Moyen-Orient, que nous conseillons pour la mise en place de leurs plates-formes de MOOC.

Nous nous lançons par ailleurs ce mois-ci dans la formation continue pour les entreprises, avec des cours en ligne payants.

Les certificats seront de plus en plus considérés comme des alternatives aux diplômes


Souhaitez-vous, comme Coursera, mettre en relation les meilleurs étudiants de MOOC avec des recruteurs, moyennant facturation aux entreprises ?

Non. Nous avons lancé un projet pilote il y a un an, que nous avons abandonné. Si nous nous engagions dans cette direction, nous deviendrions un cabinet de recrutement. Notre mission serait transformée. Nous ne pouvons pas tout faire.

De plus en plus d’universités américaines s’interrogent sur la place des MOOC dans leurs cursus, certaines allant jusqu’à leur conférer des crédits. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que cela va se développer. C’est une aide dont les professeurs peuvent s’emparer pour mettre en place des pédagogies plus participatives, expérimentales. Les MOOC permettent d’améliorer la formation, en répondant aux attentes des étudiants en matière d’interactivité, de personnalisation, de variété. Les nouvelles technologies sont un moyen formidable pour motiver les étudiants.

Plus généralement, je pense que la notion de diplôme va évoluer. Les certificats seront de plus en plus considérés comme des alternatives aux diplômes. Chacun pourra présenter un portfolio de certificats, badges, diplômes, crédits obtenus par différents moyens, en résidentiel ou en ligne, tout au long de la vie.

Vous lancez, avec Google, une nouvelle plate-forme baptisée Mooc.org. Qu’en attendez-vous ?

Mooc.org sera le YouTube des cours en ligne. N’importe qui – individu, organisation, entreprise, association – pourra poster en ligne son MOOC. Ce sera différent d'edX, qui restera limité aux contributions issues des universités.

MOOC sur edX, mode d’emploi
Temps pour produire un MOOC
“En général, trois mois, si le professeur ne s’en occupe pas à temps plein”, selon Johanes Heinlein, directeur des partenariats chez edX. Chaque MOOC comporte une série de modules étalés sur 12 à 16 semaines, à raison d’une séance par semaine.

Coût pour l’université 

“Environ 5.000 € pour l’aspect technique et le développement du module… Mais cela peut être beaucoup plus. Cela varie d’un MOOC à l’autre”, affirme Johanes Heinlein.

Professeurs

Certains sont rémunérés en plus par l’université, d’autres obtiennent des décharges de cours, d’autres rien. Chaque université a sa politique.

Revenus

Les revenus issus d’un cours (vente de certificats) sont partagés entre l’université et edX. Sachant que les certificats sont vendus une trentaine de dollars, et que, pour certains cours, 5.000 personnes souscrivent à cette option, la facture peut se révéler signifiante.

Labellisation
Une université peut labelliser son cours edX afin de le vendre à une autre université, qui l’utilise comme contenu officiel. Un autre moyen de tirer des revenus des MOOC.

Learning expedition Boston 2014
Après la Silicon Valley, la route 128 ! Du 27 avril au 2 mai 2014, EducPros organise un voyage d'études à Boston, réunissant une quinzaine de participants, représentants de grandes écoles, d'universités et du ministère de l'Enseignement supérieur. Véritable plongée au coeur de l'innovation ! Cette excursion transatlantique est l'occasion de rencontrer les équipes du MIT, de Harvard, de découvrir edX, le Broad Institute, le campus Dassault System, le CIC et de nombreux autres lieux d'innovation, et d'échanger avec des représentants d'entreprises emblématiques du secteur.

Retrouvez le programme détaillé ici.
De notre envoyée spéciale à Boston, Jessica Gourdon | Publié le