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Des nouvelles de la planète Mooc : évaluations et bilan

Laura Maclet Publié le
Des nouvelles de la planète Mooc : évaluations et bilan
© cienpiesnf - Fotolia // © 
La seconde édition du MOOC "ABC de la gestion de projet" s'est déroulée entre septembre et octobre 2013. Parmi les participants inscrits à cette formation qualifiante, Laura Maclet, une jeune professionnelle en gestion de projet, qui relate sur EducPros son expérience d'e-apprenante. Dans ce dernier billet, l'heure est désormais à l'évaluation et au bilan.

Laura MacletLa semaine 5 est achevée depuis le 20 octobre dernier... Et voici venu le temps de la validation des acquis.
Sur internet, nous sommes habitués à la frénésie de l'hypertexte : cliquer n'engage à rien, ou à pas grand chose. Mais là, il va falloir sanctionner mon inscription au MOOC "gestion de projet" de l’École centrale de Lille par une évaluation.

Inscrite au certificat classique, je dois remplir un questionnaire à chaque fin de module : ces petites évaluations "sommatives", qui s'apparentent aux traditionnels contrôles, me permettent de vérifier si le cours a été bien assimilé. C'est une solution factuelle et pratique pour collecter un certain nombre de points requis.
Notés sur un total de 100 points, ces questionnaires ont l'avantage de pouvoir être renseignés au fur et à mesure, la date limite ayant été fixée au 31 octobre. Pour une apprenante toujours à la limite de l'abandon comme moi, c'est rassurant, sachant qu'en plus, la scénarisation pédagogique bienveillante du MOOC "gestion de projet" offre trois tentatives pour ne garder que la meilleure.

Il faudra toutefois que je remplisse l'ensemble de ces questionnaires, ainsi que le questionnaire final avant le 3 novembre. Ce dernier se caractérise par un essai unique : 60 questions notées sur 250 points.
Les résultats se cumulent et pour obtenir le certificat classique du MOOC "gestion de projet", il faut obtenir un minimum de 350 points sur un total de 500, ce qui fixe le pallier à 70% de réussite globale.

Un MOOC met à l'épreuve la persévérance

Tout en rattrapant les derniers cours et mon retard, je m'achemine vers une première conclusion, et sans oublier le double objectif de ma démarche initiale (apprendre des notions en gestion de projet et réfléchir sur la mise en place d'une pédagogie numérique type MOOC), j'essaie de lister, à la manière d'un inventaire à la Prévert, ce que je retiens de mon expérience "virtuelle de terrain".

L'onglet "Abandonner ce cours" à droite de la page d'accueil m'a souvent fait loucher. J'ai résisté. Un MOOC met à l'épreuve la persévérance.

Les FAQ et réseaux sociaux m'ont permis d'être une témoin, un peu silencieuse et toujours intéressée, des échanges foisonnants entre participants. Et de prendre ainsi la mesure de ce que peut signifier "communauté d'apprenants".
Un MOOC s'inscrit au sein des pratiques utilisateurs, au quotidien : les usages et l'expérience de l'utilisateur s'intègrent à la pédagogie numérique.

Je me suis souvent perdue dans la profusion d'informations

A ce titre, je réalise aussi que je me suis souvent perdue dans la profusion d'informations relayées sur les réseaux sociaux et la FAQ de la plate-forme, et que j'ai parfois eu du mal à rester concentrée sur l'objet principal, à savoir la vidéo du cours.
Un MOOC est aussi une ergonomie, un design d'interface, un accueil (certes virtuel, mais important) qu'il s'agit de soigner, comme un professeur soigne la structure, le rythme et l'ambiance de son cours. Pour cela, Unow a choisi une apparence sobre et fonctionnelle, mais les possibilités restent multiples.

En suivant les cours, j'ai souvent réalisé que je vérifiais des notions acquises jadis un peu implicitement, sous le coup du bon sens et de l'expérience professionnelle, et que je prenais enfin connaissance de ces notions de manière structurée et claire.
Un MOOC a vraiment sa place dans la problématique de la formation continue et de l'autoformation. Il peut permettre à l'utilisateur de formaliser ses compétences, avant d'en acquérir d'autres, complémentaires. C'est donc une réelle plus-value en terme d'intérêt et de motivation, et s'intègre à la dimension RH et formation d'une entreprise.

Être inscrit sur un MOOC peut aussi déclencher un lien "affectif" au cours, et au professeur, eh oui ! J'ai pu lire de nombreux témoignages sur la surprise engendrée par le changement de professeur lors de la quatrième semaine, lorsque Rémi Bachelet a passé l'antenne à Michel Bigan, également maître de conférences à Centrale Lille, et qu'il a fallu s'habituer à un autre débit, une autre façon d'approcher le thème… A quelqu'un d'autre, en somme.
La pédagogie virtuelle ne peut ignorer l'implication de toutes les zones implicitement mobilisées lors d'une démarche d'acquisition des savoirs (l'affectif, la confiance, la sécurisation d'un lien enseigné/enseignant, par exemple).

Pour finir le cours et organiser mes notes, j'ai enfin pu bénéficier des outils mis en place par l'équipe d'animation et d'encadrement. En effet, pour chaque module hebdomadaire, un document de prise de notes partagé était disponible via google docs. Il est possible d'y participer et une fois l'échéance de la semaine passée, de le relire, de l'archiver, de l'imprimer… D'autre part, les vidéos des cours sont entièrement téléchargeables sur le site de Rémi Bachelet, en licence Creative Commons.
Ainsi, nul doute que les MOOC contribuent à développer l’accès au savoir, l'émulation entre pairs et la montée en compétences.

Le professeur reste la clé de voûte

Le débat "pour ou contre les MOOC" est, semble-t-il, aujourd'hui dépassé, et c'est tant mieux : il ne s'agit plus de se demander si la pédagogie en ligne signe la fin des professeurs et des universités. La véritable question se situe davantage dans les choix pris en termes techniques et pédagogiques, pour impulser une nouvelle forme d'apprentissage en synergie avec les acteurs de terrain.

Et en cela, le professeur reste la clé de voûte : de son érudition associée au "savoir transmettre", peut alors émerger toute forme de pédagogie.

Laura Maclet | Publié le