San Francisco est la troisième étape de "HackYourPhD aux States". C’est une ville clef pour l’OpenScience car de nombreux projets y ont vus le jour. Notamment PLoS, the Public Library of Science, un des piliers centraux du mouvement Open Access.
L’Open Access, ou libre accès, est la mise à disposition gratuite et en ligne d’articles ou de revues scientifiques numériques pour tous. Ce qui n’est pas le cas dans le système de publication scientifique traditionnel.
En effet, en recherche, l’accès aux articles scientifiques est payant. Or, publier ou lire des articles est une des bases fondamentales du travail du chercheur pour être évalué, mais aussi reconnu par les autres scientifiques. Aujourd’hui, ce sont des éditeurs, la plupart du temps privés, qui se chargent de cette publication et du contrôle de la qualité des articles ("peer-review"). Ils font pour cela appel à des chercheurs (les pairs) qui "review" les articles, anonymement et gratuitement.
Certains de ces éditeurs ont, depuis quelques années, pris une ampleur majeure et tiennent les universités et les laboratoires "sous contrôle" en leur demandant de souscrire à des abonnements aux prix souvent exorbitants.
Depuis plus de 20 ans, différents chercheurs se sont révoltés contre ce système et contre le profit que ces organismes privés génèrent. Avec la numérisation des articles scientifiques, ce constat est devenu encore plus flagrant, le coût d’impression n’étant plus à prendre en compte. C’est ainsi que PLoS a vu le jour il y a plus de dix ans (2001).
Créé par des chercheurs des universités de Stanford et Berkeley, PLoS est un éditeur d’articles scientifiques à but non lucratif proposant différents journaux en accès ouvert dans le domaine des sciences de la vie. Dans ce système, les articles sont accessibles à tous et c’est l’auteur qui paye pour publier son article. Les prix varient entre 1.000 et 2.800 dollars selon les journaux proposés par PLoS. Ce modèle repose donc sur un contenu gratuit mais un service payant, tout le contraire du système traditionnel.
Avec PLoS, les articles sont accessibles à tous et c’est l’auteur qui paye pour publier son article
Gold ou Green Open Access ?
Les locaux américains de PLoS sont situés près des quais de San Francisco (Embarcadero) et regroupent aujourd’hui plus de 120 personnes. J’ai visité les lieux et notamment accédé à la salle des serveurs (ci-contre).
La discussion avec Cameron Neylon, en charge de la communication sur l’Open Access à PLoS, a été des plus enrichissantes. Différents modèles coexistent en Open Access aujourd’hui : les journaux comme PLoS appelés "gold Open Access" versus les archives ouvertes "green Open Access" comme arXiv pour les mathématiciens et physiciens.
Trouver le bon modèle dans cette phase de transition est bien difficile et des désaccords existent même au sein du mouvement de l’Open Access.
Les éditeurs traditionnels commencent eux aussi à proposer des journaux Open Access. Les fervents défenseurs de l'open voient la conversion de ces "mastodontes" de l’édition d’un mauvais œil. Mais comme me le notifiait Cameron Neylon, si les éditeurs traditionnels commencent à adopter ce système, cela signifie bien que le modèle Open Access va devenir la référence. C’est ainsi un premier pas vers plus d’ouverture en recherche.
- L’histoire de la création de PloS
- Dossier Open Access de MyScienceWork
- Interview de Cameron Neylon en anglais pour HackYourPhD
- Le site HackYourPhD.org
- Le site du projet HackYourPhD aux States
- La page et le groupe Facebook
- Le compte Twitter @hackyourphd / @celyagd