APB : comment l'algorithme trie vos vœux
Au lendemain de la fin de l'étape "classement des vœux" sur APB, le ministère de l'Éducation nationale a (enfin) précisé les règles de priorité utilisées par l'algorithme pour départager les candidats pré-inscrits dans des formations en cas de capacité d'accueil insuffisante. Décryptage.
Sur APB, comment sont départagés les candidats qui postulent à une première année de licence ou de PACES (première année commune aux études de santé) quand le nombre de places est insuffisant pour accueillir tout le monde ? Beaucoup d'entre vous s'inquiétaient du fonctionnement du logiciel APB et des critères mis en œuvre par son algorithme.
Le 1er juin 2016, au lendemain de la clôture de l'étape "classement des vœux", le ministère de l'Education nationale a diffusé un document de deux pages dévoilant une partie de la "cuisine interne" du site. L'association Droits des lycéens réclamait la publication de ces informations depuis le 7 mars 2016, pour clarifier la procédure réservée aux candidatures des lycéens postulant à l'université dans des filières dites "en tension" (voir encadré) : PACES, STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), droit et psychologie.
Priorité aux candidats de l'académie
Le document publié par le ministère le confirme : le classement donne d'abord la priorité aux candidats de l'académie dans laquelle se situe le siège de l'établissement proposant la formation. "Le candidat qui passe le bac ou qui réside dans l'académie du siège de l'établissement proposant la formation de licence/PACES est classé avant le candidat qui n'est pas de l'académie et postule sur la même formation", détaille le ministère.
L'ordre des vœux compte aussi
Ensuite, le classement s'appuie sur les préférences exprimées par le candidat. "L'algorithme prend en compte le rang de classement du vœu de licence/PACES du candidat dans sa liste hiérarchisée", explique le ministère. Par exemple, si votre vœu de licence STAPS à l'université Paris-Descartes est votre premier vœu, vous êtes classé avant le candidat qui n'en a fait que son deuxième vœu. "Le classement des candidats généré par l’algorithme tient ainsi compte du rang absolu du vœu du candidat", assure le ministère.
Les vœux relatifs, qu'est-ce que c'est ?
Enfin, pour départager les candidats trop nombreux, l'algorithme tient compte du classement de vos différents vœux de licence ou PACES. Illustration : votre vœu d'étudier en licence ou PACES à l'université X est votre deuxième vœu après un premier vœu de classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Y ? Comme ce deuxième vœu absolu est aussi votre premier vœu de licence ou PACES, vous serez prioritaire sur le candidat qui a également mis cette formation en deuxième vœu mais qui aura mis en premier vœu une autre licence ou PACES dans sa liste hiérarchisée. Votre premier vœu relatif de licence ou PACES prime sur le deuxième vœu relatif de licence ou PACES d'un autre candidat.
Ne paniquez pas !
Ces précisions vous embrouillent ? Pas de panique : elles ne changent pas la donne et l'essentiel est d'avoir privilégié vos envies. Néanmoins, si vous vous estimez lésé au moment de votre affectation par APB, vous pourrez tenter d'opérer un recours. Pour vous aider, l'association Droits des lycéens a annoncé la publication, le 8 juin 2016 (jour de la première phase de réponse sur APB), d'un guide des actions possibles pour contester les refus d'admission dans les formations en tension.
Droits des lycéens, vent debout !
Clément Baillon, le président de l'association Droits des lycéens, est très remonté après la publication, par le ministère de l'Éducation nationale, de ce document APB. "Bien qu'apportant certaines précisions, il arrive trop tard, est incomplet et confirme nos hypothèses." L'association dénonce toujours l'absence de texte juridique encadrant l'algorithme d'APB et la probable illégalité de la sélection effectuée pour les filières en tension.Le 23 juin, l'association rencontrera Jean-Michel Jolion, conseiller chargé de l'orientation et des formations dans le supérieur. Droits des lycéens a également saisi la CADA (Commission d'accès aux documents administratifs), qui devrait rendre son avis début juillet.