Décryptage
Ecoles de commerce : les frais de scolarité s’envolent, et l’Essec franchit un seuil
Par
Jessica Gourdon,
publié le 07 novembre 2011
1 min
15.000 € : c’est le prix à payer, depuis la rentrée 2011, pour une année de scolarité au sein du programme "grande école" de l’Essec (2e et 3e année). Une augmentation de plus de 11% par rapport à l’année dernière, et même de 43% depuis la rentrée 2008 - les frais de scolarité étaient à l’époque de 10.500 €.
Avec cette hausse, l’Essec franchit un cap symbolique. C’est de loin la plus chère des écoles de commerce : HEC, juste derrière, facture ses étudiants 11.900 €.
Toutefois, la première année à l’Essec reste moins onéreuse (9.500 €). Il faut aussi préciser, pour nuancer, qu'un tiers des élèves de l'Essec termine sa scolarité en apprentissage, et sont à ce titre dispensés des frais de scolarité. Ce prix reste par ailleurs bien inférieur aux tarifs anglo-saxons : comptez environ 25.000 € pour une année de master en finance à la London School of Economics.
Mais à l’échelle française, une question se pose : faire l’Essec vaut-il un investissement de 15.000 € par an ? Dans une large mesure, on peut répondre par l’affirmative : cette école reste très reconnue sur le marché du travail, elle possède un puissant réseau d’anciens, un corps professoral de haut niveau, et elle assure à ses étudiants des salaires d’embauche élevés : 36 K€ bruts minimum, selon l’enquête Towers-Watson (2010) menée auprès de directeurs des ressources humaines.
Cependant, la concurrence avec ses rivales immédiates - EM Lyon, ESCP Europe et Edhec - risque d’être désormais encore plus rude, puisque ces écoles offrent le même type de garanties, notamment en termes de salaires (voir notre tableau)… avec des frais de scolarité un peu moins élevés.
D’ailleurs, cette année, 30 élèves admis à l'Essec (concours prépas) ont préféré intégrer l'ESCP Europe, la traditionnelle "numéro 3" des classements français : du jamais vu ! En 2010, ils n'étaient que 14 à avoir effectué ce choix. Par ailleurs, aucun étudiant admis à la fois à HEC et à l'Essec n'a choisi d'intégrer cette dernière, alors qu'ils étaient une poignée il y a quelques années.
Au-delà du cas Essec, toutes les écoles, petites ou grandes, ont augmenté leurs frais de scolarité ces dernières années, à raison d'environ 10 % par an, comme le montre notre tableau.
Les explications sont connues (lire notre dossier "Ecoles de commerce : pourquoi elles coûtent toujours plus cher") : dépenses liées aux accréditations, recrutement de professeurs permanents et essor de la recherche (voir sur Educpros), développement à l’international…
Mais les étudiants (et leurs familles) continueront-ils à suivre, dans un contexte de crise, face à des masters universitaires tarifés 245 € par an ? Car contrairement à la règle en vigueur dans les universités, les étudiants boursiers des écoles de commerce ne sont nullement dispensés des frais de scolarité... A l'exception du cas d’HEC.
Le tableau ci-dessous rappelle les évolutions des frais de scolarité d'écoles de commerce entre 2008 et 2011. La colonne "rentabilité" indique le ratio salaire/frais de scolarité : plus le chiffre est élevé, plus le retour sur investissement du cursus est important. Exemple : un diplômé de l'Essec gagnera lors de sa première année de salaire 2,4 fois ses frais de scolarité dépensés pour sa première année dans la grande école.
L’Essec, la plus chère des grandes écoles de commerce
Avec cette hausse, l’Essec franchit un cap symbolique. C’est de loin la plus chère des écoles de commerce : HEC, juste derrière, facture ses étudiants 11.900 €.
Toutefois, la première année à l’Essec reste moins onéreuse (9.500 €). Il faut aussi préciser, pour nuancer, qu'un tiers des élèves de l'Essec termine sa scolarité en apprentissage, et sont à ce titre dispensés des frais de scolarité. Ce prix reste par ailleurs bien inférieur aux tarifs anglo-saxons : comptez environ 25.000 € pour une année de master en finance à la London School of Economics.
Mais à l’échelle française, une question se pose : faire l’Essec vaut-il un investissement de 15.000 € par an ? Dans une large mesure, on peut répondre par l’affirmative : cette école reste très reconnue sur le marché du travail, elle possède un puissant réseau d’anciens, un corps professoral de haut niveau, et elle assure à ses étudiants des salaires d’embauche élevés : 36 K€ bruts minimum, selon l’enquête Towers-Watson (2010) menée auprès de directeurs des ressources humaines.
Cependant, la concurrence avec ses rivales immédiates - EM Lyon, ESCP Europe et Edhec - risque d’être désormais encore plus rude, puisque ces écoles offrent le même type de garanties, notamment en termes de salaires (voir notre tableau)… avec des frais de scolarité un peu moins élevés.
D’ailleurs, cette année, 30 élèves admis à l'Essec (concours prépas) ont préféré intégrer l'ESCP Europe, la traditionnelle "numéro 3" des classements français : du jamais vu ! En 2010, ils n'étaient que 14 à avoir effectué ce choix. Par ailleurs, aucun étudiant admis à la fois à HEC et à l'Essec n'a choisi d'intégrer cette dernière, alors qu'ils étaient une poignée il y a quelques années.
Toutes les écoles en hausse
Au-delà du cas Essec, toutes les écoles, petites ou grandes, ont augmenté leurs frais de scolarité ces dernières années, à raison d'environ 10 % par an, comme le montre notre tableau.
Les explications sont connues (lire notre dossier "Ecoles de commerce : pourquoi elles coûtent toujours plus cher") : dépenses liées aux accréditations, recrutement de professeurs permanents et essor de la recherche (voir sur Educpros), développement à l’international…
Mais les étudiants (et leurs familles) continueront-ils à suivre, dans un contexte de crise, face à des masters universitaires tarifés 245 € par an ? Car contrairement à la règle en vigueur dans les universités, les étudiants boursiers des écoles de commerce ne sont nullement dispensés des frais de scolarité... A l'exception du cas d’HEC.
Quelle rentabilité des écoles de notre "top 15" ?
Le tableau ci-dessous rappelle les évolutions des frais de scolarité d'écoles de commerce entre 2008 et 2011. La colonne "rentabilité" indique le ratio salaire/frais de scolarité : plus le chiffre est élevé, plus le retour sur investissement du cursus est important. Exemple : un diplômé de l'Essec gagnera lors de sa première année de salaire 2,4 fois ses frais de scolarité dépensés pour sa première année dans la grande école.
| Rentrée 2008 | Rentrée 2011 | Evolution | Hausse en valeur absolue | Salaire à l'embauche | Rentabilité (salaire 1re année en poste /frais de scolarité programme grande école) | |
| EM Strasbourg | 5.100 € | 6.500 € | 27% | 1.400 € | 32.000 € | 4,9 |
| BEM | 7.760 € | 8.040 € | 4% | 280 € | 32.500 € | 4,0 |
| ESC Rennes | 7.200 € | 8.000 € | 11% | 800 € | 32.000 € | 4,0 |
| Audencia | 7.200 € | 8.400 € | 17% | 1.200 € | 33.000 € | 3,9 |
| Euromed | 7.300 € | 8.400 € | 15% | 1.100 € | 32.500 € | 3,9 |
| Skema | 7.700 € | 8.650 € | 12% | 950 € | 32.300 € | 3,7 |
| Reims MS | 8.130 € | 8.960 € | 10% | 830 € | 33.000 € | 3,7 |
| Rouen BS | 7.850 € | 9.000 € | 15% | 1.150 € | 33.000 € | 3,7 |
| Grenoble EM | 8.480 € | 9.440 € | 11% | 960 € | 32.500 € | 3,4 |
| ESC Toulouse | 8.500 € | 9.900 € | 16% | 1.400 € | 32.500 € | 3,3 |
| EM Lyon | 7.900 € | 11.200 € | 42% | 3.300 € | 36.000 € | 3,2 |
| Edhec | 8.900 € | 11.200 € | 26% | 2.300 € | 36.000 € | 3,2 |
| ESCP Europe | 8.400 € | 11.500 € | 37% | 3.100 € | 36.000 € | 3,1 |
| HEC | 10.300 € | 11.900 € | 16% | 1.600 € | 36.000 € | 3,0 |
| Essec | 10.500 € | 15.000 € | 43% | 4.500 € | 36.000 € | 2,4 |
