Décryptage

"Ce sont des compétiteurs" : les grandes écoles s’engagent aux côtés des étudiants sportifs de haut niveau

Paul Jenft, étudiant à Polytech Grenoble-INP, en lice pour une qualification aux JO 2024 en escalade.
Paul Jenft, étudiant à Polytech Grenoble-INP, en lice pour une qualification aux JO 2024 en escalade. © Photo founie par l'établissement.
Par Clément Rocher, publié le 03 mai 2024
1 min

Les grandes écoles de management et d'ingénieurs accompagnent les étudiants qui souhaitent mener de front pratique sportive de haut niveau et projet d'études. A l'approche des JO, elles mettent en place des parcours adaptés pour ces jeunes sportifs en quête de performance.

Champion d'Europe d'escalade à 15 ans, Paul Jenft, désormais étudiant de 20 ans à Polytech Grenoble-INP, est en lice pour une sélection aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Le jeune homme a donc choisi d’aménager son cursus de prépa intégrée, en le faisant passer de deux à quatre années d’études,

"Cela fait trois ans que je m’entraîne pour les Jeux Olympiques, c’est devenu mon objectif principal", affirme le sportif, qui participera dans les prochaines semaines à des compétitions à Abou Dhabi et Budapest.

Comme Paul, nombreux sont les jeunes sportifs à avoir compris qu'il n’est plus nécessaire de sacrifier ses études pour poursuivre une pratique à haut niveau d’une discipline sportive. Dans les grandes écoles, ces sports de haut niveau (SHN) bénéficient d'un statut et d'un accompagnement personnalisé. Des efforts renforcés à l'approche des JO 2024.

Conjuguer sa passion sportive avec des études

Si les dérogations sont indispensables pour les jeunes sportifs qui souhaitent concilier études supérieures et périodes d’entraînement, elles ne sont pas rares. Grandes écoles de commerce ou d'ingénieurs proposent souvent des aménagements d’études.

Par exemple, sur le campus de Bayonne de KEDGE Business School, 15 étudiants sur 300 sont sportifs de haut niveau dans différentes disciplines, allant de l’aviron au rugby, en passant par le cyclisme et le surf. Ces étudiants de l'école de management sont autorisés à suivre le bachelor en quatre ans au lieu de trois.

Les aménagements sont déclinés au cas par cas : chaque étudiant bénéficie d’un parcours personnalisé et adapté à ses contraintes, des entraînements aux compétitions.

Cours à distance

En plus des dispenses de cours ou des aménagements d’emploi du temps, les écoles peuvent proposer à leurs élèves de suivre certains cours à distance. "C’est à l’initiative du professeur. On a de plus en plus de plateformes qui permettent de mettre en ligne des contenus d'enseignement", explique Jérôme Bézier, membre de la cellule Sportif de haut niveau du réseau Polytech.

Les écoles mettent aussi en place des cours de soutien pour les étudiants en difficulté ou des sessions spéciales d’examens. Mais les aménagements ne font pas tout. Les écoles saluent la solidarité qui existe entre les étudiants. "Ils savent que leurs camarades sportifs sont des ambassadeurs pour leur école. Il y a une vraie entraide pour les cours", affirme Jean Grandes, directeur du campus de KEDGE à Bayonne.

"Ils se donnent les moyens de réussir"

Paul Jenft doit parfois suivre plusieurs périodes d’entraînement sans assister aux cours. "J’essaye de bien répartir mon investissement. C’est un véritable défi de bien s’organiser entre les périodes d’examen et les périodes de compétition", raconte l'étudiant intéressé par l'électronique et l'énergie, qui reconnaît que ses résultats en école d'ingénieurs ne sont pas toujours à la hauteur de ses espérances.

Mais si le challenge semble difficile, il est loin d’être insurmontable. Tous ces jeunes ont comme point commun cette envie de se surpasser. "Il y a un travail personnel plus important chez ces étudiants sportifs : ce sont tous des compétiteurs. Ils se donnent les moyens de réussir", confirme Jean Grandes.

Les étudiants ne sont pas seuls : ils sont accompagnés par un responsable des études ou un tuteur pour les guider dans l’organisation de leurs études. "Chaque étudiant bénéficie d’un suivi individuel. On a aussi un référent dans chaque club sportif et les parents sont très présents dans leur parcours", conclut le directeur.

Tout savoir sur le statut de Sportif de haut niveau (SHN)

Tout le monde ne peut pas bénéficier du statut Sportif de Haut Niveau : il est délivré de droit pour les sportifs identifiés sur la liste des sportifs français de haut niveau par le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Renseignez-vous auprès de l’établissement car le statut peut aussi être accordé sur des critères sportifs déterminés pour chaque discipline nécessitant de fortes contraintes d’entraînement.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !