Étudier la musique, la danse ou le théâtre au conservatoire : quel est le niveau requis ?
Accessibles sur concours, les conservatoires nationaux et régionaux permettent aux étudiants de suivre des cursus artistiques intensifs, parfois même avant le bac. Ces formations de haut niveau sont diplômantes, facilitent l’insertion professionnelle mais demandent beaucoup de rigueur.
N'entrent pas au conservatoire qui veut mais plutôt qui peut. Avant même de se confronter à l'exigence de la formation, il faut pouvoir y entrer. À l'échelle nationale comme régionale, un niveau minimum (qui ne dit pas son nom) reste requis.
Des études au conservatoire dès 15 ou 16 ans
Prestigieux et sélectifs, les conservatoires nationaux délivrent un diplôme de l’enseignement supérieur de niveau bac+3. Accessible sur concours dès 16 ans et jusqu’à 30 ans, le premier cycle Musique du conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Lyon ne s’adresse pas à des débutants.
"Ce sont des étudiants qui ont commencé le piano ou le violon à 7 ou 8 ans, explique son directeur, Mathieu Ferey. C’est la suite d’un très long parcours." Le cycle Danse du conservatoire s’intègre plus jeune, dès 15 ans pour la danse classique.
Le conservatoire reste donc attentif au potentiel du candidat. "On peut sélectionner une personnalité forte ou bien un profil qui a beaucoup de technique, avec lequel on cherchera à développer sa sensibilité, son approche", poursuit Mathieu Ferey.
Des classes préparatoires pour intégrer les conservatoires nationaux
Autres établissements d’enseignement supérieur, ouverts sur concours, le CNSMD de Paris qui diplôme des artistes lyriques, des danseurs et des musiciens ainsi que le conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris (CNSAD) qui forme au métier de comédien.
Pour préparer ces concours et ceux des écoles nationales supérieures, les élèves peuvent intégrer les classes préparatoires à l’enseignement supérieures (CPES). Ces cursus avec concours d’entrée sont proposés par les conservatoires à rayonnement régional (CRR) tels que Rouen, Strasbourg ou Toulouse. Ils durent entre deux et quatre ans, selon les besoins de l'élève.
Danse classique, danse contemporaine, chant, orchestration ou composition, les disciplines varient d’une CPES à l’autre. "Ce sont des formations intensives et complètes de 750 heures par an, prévient Ludovic Rucosa, directeur du CRR de Cergy-Pontoise. Les plus ambitieux passent par ces études pour intégrer un cursus d’enseignement supérieur ensuite."
Selon les filières et les établissements, ces classes peuvent s’intégrer dès 15 ans mais la plupart des élèves s’y inscrivent une fois le bac obtenu. Ces études, non diplômantes, permettent cependant d’accéder au statut d’étudiant et de prétendre à des bourses.
Amener les élèves vers l’autonomie avec le cycle d’orientation professionnel
Les conservatoires régionaux et même départementaux proposent enfin des cycles d’orientations professionnels (COP). Sur concours, ces formations d’entre 12 et 20 heures par semaine s'adressent également à des élèves déjà dotés des bases techniques. Ils permettent d’obtenir le diplôme d’études théâtrales (DET) ou le diplôme d’études musicales (DEM) et d’enseigner.
Pour Mickaël Comte, coordinateur et professeur d’art dramatique au COP théâtre du conservatoire de Dijon, l’objectif de ce cursus de deux à trois ans est "d’amener les acteurs vers l’autonomie", tout en préparant aux concours des grandes écoles. Cela demande donc aux élèves "une culture et déjà des pistes de réflexion sur le type de théâtre qu’ils veulent faire".
Exigeantes, les formations supérieures que proposent les conservatoires s’adressent donc à des élèves avec un niveau avancé, notamment en danse et en musique. Toutes les admissions sont gérées directement par les conservatoires.