Sciences po Paris : le dernier cours d'Olivier Duhamel
Ça bouge à Sciences po ! Letudiant.fr suit pour vous les nouveautés des IEP (Instituts d'études politiques) : réforme des concours, ouverture des inscriptions, nouveaux campus... Un bon complément à nos dossiers pratiques. Voici les actualités 2010 - 2012.
Votre dernier cours à Sciences po Paris le 24 novembre 2010, c’était beaucoup de monde et beaucoup d’émotion dans l’amphi Boutmy (cf encadré photos). Comment l’avez-vous vécu ?
J’étais sidéré par l’ampleur et extrêmement bouleversé et touché. C’est comme si on me remettait toutes les décorations possibles d’un coup. Quand on me dit que ce que je fais à la télé ou à la radio, c’est bien, ce n’est rien par rapport à un ancien élève qui vous dit "vous avez été mon prof et ça a été important pour moi".
Pourquoi alors avez-vous décidé d'arrêter votre enseignement ?
Il faut s’arrêter avant de décliner. Je pense avoir atteint ce que je pouvais faire de mieux comme enseignant. Et on a moins de force à 60 ans qu’à 20. D’autant que l’enseignement, c’est la seule de mes activités qui me donne un tel stress : j’arrive toujours à un cours avec le trac et j’en ressors la chemise trempée.
Mais j’aime beaucoup Sciences po et j’ai encore de nombreux projets comme conseiller de l’établissement, par exemple travailler au développement d’un campus consacré à l’Afrique (6 antennes en régions existent déjà, chacune avec une spécificité internationale). J’enseignerai tout de même encore ponctuellement, je ne compte pas perdre le contact avec les étudiants. En plus, j’ai participé à la création des cours enrichis en ligne et le mien restera présent de cette manière là.
Les applaudissements des élèves dans l'amphi Boutmy à Sciences po Paris, où Olivier Duhamel tenait son dernier cours magistral d'institutions politiques, le 24 novembre 2010. |
Comment capter l'attention des étudiants pendant 25 ans ?
Qu’est ce qui a changé chez les étudiants de Sciences po ?
Je n’ai plus l’impression de m’adresser à un petit groupe de privilégiés qui sont là parce que papa-maman l’ont décidé. Il s’agissait en effet avant d’un public très fermé, reproduisant les élites françaises administratives, intellectuelles et économiques – et parisiennes. C’est aujourd’hui beaucoup plus ouvert au niveau social, multicolore et international.