Mobilité européenne des étudiants : encore des efforts !
Un sondage exclusif touteleurope.fr et letudiant.fr révèle les attentes des jeunes en matière de mobilité. Ils sont prêts à partir mais conscients des blocages et pas toujours convaincus de la plus-value d’une expatriation.
La mobilité des étudiants en Europe, un luxe réservé à une minorité… C’est à la fois la réalité des chiffres (moins de 2 % d’étudiants en mobilité Erasmus) et du ressenti des jeunes majoritairement partants, mais sédentaires par pragmatisme. Tels sont les enseignements du sondage exclusif* touteleurope.fr et letudiant.fr réalisé par l’IFOP.
69 % sont prêts à décoller
Plus des deux tiers des sondés (69 %) se déclarent prêts à étudier ou travailler dans un pays de l’Union européenne, s’ils en avaient la possibilité. A noter qu’en matière d’études, les filles se révèlent légèrement plus aventureuses (71 % contre 68 %) que les garçons. Une tendance qui s’inverse si l’on évoque plutôt l'expatriation pour le travail (71 % des hommes favorables contre 66 % des femmes). Enfin, 31% des sondés ne souhaitent pas partir à l’étranger, une proportion non négligeable, et particulièrement représentée chez les jeunes sans diplômes (41 %) ou les bacheliers technologiques et professionnels (46 %).
Obstacle à la mobilité : money money money !
Sans surprise, plus d’un sondé sur deux (53 %) met en avant le coût d’une expatriation à l’étranger comme premier obstacle à la mobilité. La question des finances arrive loin devant les autres freins, la barrière linguistique n’étant citée que par 19 % des jeunes. En troisième position figurent les problèmes administratifs (10 %), bien réels pour les étudiants Erasmus (difficulté à valider sa période d’études à l’étranger dans son cursus français, ou à préserver ses aides sociales ). Enfin 9 % des sondés évoquent aussi le manque de motivation à partir.
Les obstacles à la mobilité des jeunes en Europe |
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Question : Selon vous, quels sont actuellement les principaux obstacles à la mobilité (pour les études ou pour le travail) des jeunes dans l’Union européenne ? | |
En premier (%) | |
• Le coût que représente l’installation dans un autre pays | 53 |
• La barrière de la langue | 19 |
• Les problèmes administratifs liés au changement de pays | 10 |
• Le manque de motivation des jeunes pour changer de pays | 9 |
• Le manque d’opportunités d’études ou de travail dans les autres pays | 7 |
• Les différences culturelles entre les pays européens | 2 |
TOTAL | 100 |
Source : Ifop
Avantages : l’ouverture culturelle en priorité
L’ouverture culturelle figure en tête des intérêts de la mobilité pour 38 % des sondés. Un avantage deux fois plus cité en première position que les atouts pour la carrière professionnelle (21 %) ou que l’intérêt linguistique (20%). En quatrième rang des avantages prioritaires, le dépaysement ("s’éloigner de la France, s’évader et changer d’air") ne recueille que 10 % des citations prioritaires (23 % au total), mais cet avantage est plus souvent mis en avant par les garçons. Les filles sont, elles, plus sensibles à la question de l’ouverture culturelle.
Les avantages perçus de la mobilité en Europe pour les jeunes | |
Question : Selon vous, parmi les suivants, quels sont les principaux avantages que l’on peut tirer lorsqu’on est jeune de la possibilité de circuler librement dans l’un des 27 pays de l’Union européenne ? | |
En premier (%) | |
• Découvrir d’autres cultures et coutumes nationales | 38 |
• Disposer d’atouts utiles à sa carrière professionnelle | 21 |
• Apprendre une autre langue que le français | 20 |
• S’éloigner de la France, s’évader et changer d’air | 10 |
• Se faire de nouvelles connaissances, de nouveaux amis | 6 |
• Gagner en indépendance et en autonomie par rapport à sa famille | 5 |
TOTAL | 100 |
Source : Ifop
Niveau d'information : les lycéens à la peine
Les trois-quarts des jeunes interrogés s’estiment mal informés sur les possibilité de mobilité européenne. Ce défaut d’information régulièrement mis en avant pour expliquer la faible mobilité étudiante, est cependant à moduler en fonction de l’age. Ainsi, plus de huit lycéens sur dix s’estiment mal informés, contre seulement six étudiants sur dix (chez ceux ayant déjà validé au moins deux ans d’études supérieures).
Destiné aux jeunes inscrits dans le supérieur, le programme d’échanges Erasmus bénéficie ainsi d’une bonne notoriété : 68 % des jeunes sondés le connaissent. Une proportion qui grimpe à plus de 90 % chez les étudiants. Encore la preuve que le déficit d’information n'explique pas leur sédentarité. Peut-être ne voient-ils pas toujours la plus-value d’une expatriation coûteuse à plus d’un titre.
Destination : chez nos voisins en priorité
Royaume-Uni, Espagne et Allemagne constituent le trio de tête des destinations préférées pour les études comme pour le travail. Une répartition qui correspond peu ou prou à la réalité des échanges Erasmus (dans l’ordre : Espagne, Royaume Uni, Allemagne). A noter, les filles et les lycéens citent plus souvent l’Espagne, les hommes et les étudiants du supérieur citant plus souvent le Royaume-Uni.
https://www.leseuronautes.eu/ : le site Les Euronautes réalisé par le Centre d'information sur l'Europe et destiné à mieux faire connaître aux 15-25 ans l'Union européenne, ses programmes d'échanges et son actualité.