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Tests, concours… quand les filières sélectives ne se contentent pas d'un dossier

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Certaines formations demandent aux candidats de joindre à leur dossier un court texte pour évaluer leur aisance à l'écrit. © Phovoir
Par Séverine Maestri, publié le 23 octobre 2016
1 min

Épreuves écrites ou orales, rédactions ou QCM : les formations rivalisent d'ingéniosité pour trouver les perles rares parmi les candidats. Revue de détail extraite de l'ouvrage de Séverine Maestri “Réussir sa candidature pour entrer en filière sélective”.

Les tests

Ils prennent différentes formes : de personnalité, d'aptitude, de langues, psychotechniques, etc., et permettent aux responsables de s'assurer du niveau d'un candidat dans la ou les matière(s) phare de la formation.

Tests d'aptitude

“Dans le dossier sur APB que les candidats doivent remplir, nous leur demandons de produire un petit essai en ligne de 1.000 signes minimum en moyenne sur un sujet relatif aux médias, qui nous permet d'évaluer leurs capacités de rédaction. Ce sujet change tous les ans, explique Aurélie Aubert, responsable de la licence information-communication à l'université Paris 8. Cela nous sert de jauge et on se dit que celui qui ne parvient pas à faire au moins 1.000 signes n'aura pas les capacités de rédaction attendues à l'université.”

L'école de journalisme de Montpellier demande, par exemple, au candidat de fournir dans le dossier de candidature, outre le CV, la lettre de motivation et les diplômes obtenus, un texte de 350 mots présentant le dernier livre lu.

Dans la licence professionnelle techniques journalistiques à Paris 8, les candidats planchent sur un texte. “Je leur donne un commentaire critique à rédiger qui dure trois heures. Le sujet peut porter sur les nouvelles formes du journalisme et ils doivent réaliser une rédaction autour de ce texte. Nous regardons la concision, nous examinons la précision de l'argumentation et nous décelons ainsi les étudiants mal à l'aise avec l'écrit, que je ne peux malheureusement pas prendre”, regrette Didier Zaraya, le responsable.

Chez Initiatives, un organisme de formation aux carrières du social et du médico-social, Stéphanie Duval, coordinatrice pédagogique “admissions et certifications”, explique que “les candidats planchent sur deux épreuves écrites : un questionnaire de culture générale d'une heure et un sujet de réflexion de deux heures. Le questionnaire se présente sous forme de cinq questions ouvertes à argumenter et cinq questions fermées. La note de réflexion reprend un texte d'actualité sur lequel on veut qu'ils nous restituent ce qu'ils ont compris. À travers ces écrits, nous cherchons à déceler leurs capacités de rédaction et d'argumentation. On a souvent un avis tranché sur un sujet mais ils vont travailler dans le secteur social et il faut aussi savoir entendre celui des autres”.

Tests psychotechniques

Cette épreuve est en général redoutée par les candidats parce qu'il faut répondre rapidement, être concentré et savoir gérer son temps. Les étudiants ont du mal à savoir s'ils ont réussi ou échoué et à s'autoévaluer. Il en existe une quantité, les plus connus étant les tests “clés en mains” – TAGE MAGE®, GMAT® (Graduate Management Admission Test), etc. – que font passer certaines écoles de commerce, d'ingénieurs, de gestion…

Mais il existe aussi des écoles qui conçoivent leurs propres tests, comme l'ESSEC (École supérieure des sciences économiques et commerciales), qui en fait une de ses épreuves d'admission postbac+2 pour entrer dans le cursus classique. Vous en trouverez de multiples exemples pour vous entraîner sur leur site. Un responsable du service des concours explique que “c'est un exercice de sélection, basé sur la compétition, mais nous expliquons aux étudiants qu'ils ne pourront pas tout faire. Il est impossible de répondre à tout, ils peuvent ne pas réussir à tout faire et avoir un sentiment d'échec alors qu'ils seront reçus. Ces tests mesurent l'aptitude des élèves à traiter une information en temps limité et leur manière de gérer l'imprévu avec son côté déstabilisant”.

Le TAGE Post Bac®, test d'aptitude à la gestion des entreprises

Après le test TAGE MAGE® (pour recruter des étudiants à bac+3/4), le TAGE 2® (pour recruter des étudiants à bac+2/3), la FNEGE (Fondation nationale pour l'enseignement et la gestion des entreprises) a mis à disposition à la rentrée 2014 le TAGE Post Bac®, qui permet à des établissements d'enseignement supérieur en gestion de recruter des bacheliers souhaitant s'orienter vers des études dans ce secteur.

Thierry Dupuich, responsable du développement et concours du programme Bachelor à Montpellier Business School (groupe Sup de Co Montpellier), qui l'a utilisé, nous explique son fonctionnement : “Il comprend deux sous-tests pour identifier les compétences de communication transférables au sein de l'entreprise et deux autres sous-tests d'analyse quantitative et logique. C'est un test sous forme de QCM comprenant 200 questions, d'une durée d'une heure et demie. Pour chacune des questions, quatre réponses sont proposées. Une seule réponse est juste. L'absence de réponse ne retire pas de point. Le score final est ensuite rapporté sous la forme d'une note sur 20.”

Voici un exemple de question dans chaque partie (communication puis analyse quantitative et logique).

1. Communication
Q : Quelles sont les conditions suivant lesquelles un projet d'entreprise est réalisable ? Il faut :
a) Des fonds, un “business model” ;
b) Essentiellement des locaux ;
c) Des fonds, un “business model” et des locaux ;
d) Beaucoup de pugnacité essentiellement.
Réponse correcte : c)

2 Analyse quantitative et logique
Q : Un bureau est occupé par quatre hommes. Leurs quatre prénoms ont un point commun. Trois d'entre eux se prénomment Mathias, Morris et Milos. Quel est le prénom du quatrième ?
a) Marcus ;
b) Marcelin ;
c) Marc ;
d) Martin.
Réponse correcte : a)

Source : “Livret du candidat TAGE Post Bac”.

Tests de langues

À l'université, dans les programmes internationaux des écoles de commerce ou d'ingénieurs, dans les formations en tourisme, un test de langue est obligatoire. À l'université Paris 10, pour s'inscrire en licence de droit français-droit étranger, en licence économie et gestion-langue et société ou encore en licence d'histoire-anglais, il est nécessaire de passer un test composé d'un QCM de 40 questions : 20 de compréhension portant sur un texte et 20 de grammaire et de vocabulaire dans la langue choisie.

Les concours

Souvent on n'y échappe pas pour entrer en école de commerce, d'ingénieurs, en IEP ou dans une école spécialisée. Parfois les écoles se regroupent pour organiser des concours communs. En général, la sélection se déroule en deux temps : une phase d'admissibilité avec plusieurs épreuves écrites auxquelles se greffent parfois des épreuves de langues puis, en cas de réussite pour les meilleurs, le droit de se présenter à la seconde partie du concours pour les épreuves d'admission, souvent orales.

Julie, 17 ans : Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Julie a passé le concours Sésame pour entrer à l'EBP International à Bordeaux, l'une des huit écoles que regroupe ce concours commun. Elle avoue être stressée avant les examens, au point de ne plus en dormir, mais devient étonnamment zen une fois devant sa feuille ! “Dans les épreuves écrites d'admissibilité, il y avait une épreuve de quatre heures avec une vingtaine de documents de deux pages chacun, regroupés autour d'une thématique qui était ‘l'intelligence des animaux’. Nous avions dix questions dont nous devions retrouver les réponses dans les documents fournis. Je ne me suis pas déstabilisée, j'ai posé mon stylo et je me suis dit que si on nous donnait 40 pages à lire, c'est qu'il fallait le faire et que j'avais le temps. J'ai donc lu les 40 pages et trouvé les réponses aux questions, alors que d'autres se sont affolés et ont perdu du temps. Il fallait creuser et non faire à la va-vite, savoir gérer son temps. Je n'avais rien à perdre et tout à gagner. J'ai trouvé ma propre méthode.”

“J'ai ensuite passé quatre autres épreuves, une d'anglais, une d'espagnol, une de logique et une de logique-arithmétique-mathématiques. Les deux dernières épreuves se présentaient sous forme de QCM et j'ai calculé qu'il fallait passer quinze secondes par question pour répondre à tout. J'ai fait tranquillement mon brouillon, je n'ai pas répondu à tout mais je m'en suis bien sortie et j'ai été admise pour la seconde partie, c'est-à-dire les oraux.”

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Réussir sa candidature pour entrer en filière sélective”,
par Séverine Maestri.

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