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Portrait

Ces diplômés d’écoles d’ingénieurs créent des potagers sur les toits de Paris

FLU_Louise Doulliet_Aéromate © Julie Balagué pour l’Etudiant_PAYANT
Aéromate, jeune pousse de l'agriculture urbaine, ambitionne de verdir les toits de Paris. © Julia Balagué pour l'Etudiant
Par Delphine Dauvergne, publié le 24 novembre 2017
3 min

ILS VONT FAIRE LA UNE. Louise Doulliet, Michel Desportes et Théo Manesse, passionnés d’agriculture urbaine et de cuisine, se sont lancé un défi : faire pousser des herbes aromatiques dans la capitale. Pari réussi, avec l’ouverture de trois potagers sur des toits-terrasses.

Menthe, persil, oseille, piment, poivrons, tomates… Le premier potager d’Aéromate, situé sur le toit d’un bâtiment parisien de la RATP depuis le mois de mars 2017, est fourni. Louise Doulliet, 26 ans, cofondatrice de la jeune start-up, expose le fruit d’un travail qui a mis plusieurs années à se construire. C’est en 2015, en sortant de l’école d’ingénieurs Sup’Biotech, que Michel Desportes, désireux de monter son entreprise, a proposé à Louise, déjà salariée, de se joindre à lui.

Un manque d’herbes aromatiques à Paris

“Nous sommes tous les deux écolos, nous aimons bien manger, cuisiner… L’idée d’Aéromate est donc venue d'un constat : la difficulté à trouver des herbes aromatiques, fraîches et variées, à Paris”, explique Louise, en montrant une herbe huître qu’elle va bientôt planter. Les premières expérimentations ont eu lieu au printemps 2016 sur le toit de l’immeuble de Michel.

Théo Manesse, passionné d’agriculture urbaine, passé par les écoles d'ingénieurs LaSalle-Beauvais et AgroParisTech, rejoint le projet en élargissant la production aux légumes. Le mode d’exploitation choisi est l’hydroponie, une technique horticole de culture hors sol qui repose sur un circuit d'eau fermé dans lequel circulent des solutions nutritives. La terre est remplacée par des billes d’argile, un substrat inerte et stérile.

Trois toits-terrasses ouverts

Lors du concours Parisculteurs, en novembre 2016, Aéromate a remporté le droit d’exploiter plusieurs surfaces libres, dont une au-dessus de l’École supérieure d’arts appliqués Duperré (dans le IIIe arrondissement). Pour financer ses installations, la start-up a répondu à des appels à projets, reçu une subvention de la RATP et levé 6.000 € via un crowdfunding, auxquels se sont ajoutés les apports des cofondateurs.

Une partie des récoltes est vendue dans les bâtiments qui les abritent, ainsi que par les relais du Comptoir local et de La Ruche qui dit oui. Un restaurant étoilé, La Dame de Pic, se fournit également chez Aéromate. “Dès que nous aurons un bon chiffre d’affaires, nous investirons dans des énergies vertes”, espère Louise. Pour tous les trois, “c’est important de faire un métier qui apporte du positif dans la société.”
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