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Intégrer une junior-entreprise : qu’est-ce que ça peut m’apporter ?

Etudiants en école de commerce
En France, quelque 160 junior-entreprises permettent à leurs membres étudiants d'acquérir une expérience professionnelle. © plainpicture/Hero Images
Par Sandrine Chesnel, publié le 25 juin 2013
1 min

Huit millions d’euros : c’est le chiffre d’affaires moyen généré chaque année par les junior-entreprises. Elles sont 160 en France, créées dans les écoles et universités, à permettre à leurs membres étudiants d’acquérir une expérience complémentaire aux traditionnels stages.

“Être dans une junior-entreprise, c'est moins bien vu par les autres étudiants que d'être membre du BDE [Bureau des étudiants, NDLR] de son école". Victoire Migeot, la présidente de la CNJE (Confédération nationale des junior-entreprises), ne prend pas des gants quand on lui demande quel intérêt a un étudiant à rejoindre une “JE”. “C'est une activité qui est réservée aux étudiants travailleurs et sérieux, qui sont dans une démarche professionnelle.”


JuniorEntreprises2013


Clément Pellerin, diplômé en 2012 de l'ISC Paris, deux ans de JE à son actif, confirme : “Parmi toutes les associations proposées par les BDE, la JE est sans doute la moins fun, et je comprends qu'un étudiant puisse préférer être dans une association plus distrayante...

Des missions qui vont de l'étude de marché aux solutions réseaux

Si la plupart des junior-entreprises sont attachées à des écoles de commerce, on en compte aussi un certain nombre dans des écoles d'ingénieurs (Telecom Études à Telecom ParisTech, Sepefrei à l'EFREI, Jensim à l'ENSIM...), des IAE – instituts d'administration des entreprises – (Icomtec à Poitiers...) et des universités (Upsilon à l'université Paul-Sabatier de Toulouse, Stratejic à Bordeaux 3, Sorbonne Junior Conseil à Paris 1 –Panthéon-Sorbonne...). Elles proposent à leurs clientes, petites et grandes entreprises, des services variés : études de marché, marketing, audits, business plans, sondages, ou encore solutions web-réseaux dans certaines écoles d'ingénieur en informatique.

Comme simple membre ou en tant qu'administrateur 

D'après les données de la CNJE, 17.600 étudiants sont adhérents d'une junior-entreprise, toutes gérées par des étudiants administrateurs (2.800 en tout). Ces structures proposent un investissement "à la carte" : on peut choisir d'être un simple membre et participer ponctuellement à une ou plusieurs missions, ou s'investir à plein-temps pendant une année en devenant administrateur de son association. Si c'est votre cas vous serez totalement ou partiellement dispensé de cours avec l'accord de la direction de votre école. Mieux, votre expérience à la tête de la JE de votre école pourra être prise en compte dans la validation de votre diplôme, et éventuellement remplacer votre stage en entreprise.

Pour l'expérience pro... et pour les sous

Quand on demande à ceux qui sont passés par là à quoi peut bien servir de s'investir dans une junior-entreprise, c'est évidemment l'expérience professionnelle qu'elle permet d'acquérir qui remporte tous les suffrages. Deux mots qui désignent des apprentissages très différents : développement du sens commercial, expérience du terrain, savoir-être, rigueur, construction d'un réseau professionnel...

Autre avantage de l'expérience en junior-entreprise : elle peut permettre de gagner un petit revenu complémentaire. “L'argent est une motivation comme une autre de rejoindre une JE confirme Martin Jurkiewicz, en deuxième année à l'ESSEC, et vice-président de Junior ESSEC. L'année dernière, des étudiants de notre école ont réussi, par leur travail en JE, à financer la totalité de leurs frais de scolarité, soit 9.500 €.” Attention cependant, ce niveau de revenu reste une exception dans le paysage des junior-entreprises : d'après la CNJE, le revenu moyen d'un membre d'une junior-entreprise plafonne à 300 euros par mois..

Un test grandeur nature de son projet professionnel

L'expérience en JE peut également permettre d'affiner son projet professionnel, comme l'explique Clément Pellerin : “Avant cette expérience, je pensais devenir commercial, comme mon père, qui vendait des ascenseurs. Mais en travaillant pour la JE de mon école, je me suis découvert une fibre entrepreneuriale, et c'est ce qui m'a décidé une fois diplômé à créer ma propre entreprise de conseil en médias sociaux.”

Vous êtes convaincu ? Formidable, mais attention : il ne suffit pas d'en faire la demande pour intégrer une junior-entreprise, surtout si vous envisagez d'y prendre des responsabilités. Ainsi, Martin a dû passer six entretiens de recrutement avant d'être choisi par ses pairs pour devenir le nouveau vice-président de Junior ESSEC. Une façon très concrète de vous préparer à ce qui vous attend dans le monde du travail....

L'avis du recruteur : "La JE : un plus, mais pas un sésame"

Jacques Froissant est le dirigeant fondateur d'Altaïde (conseil en recrutement et accompagnement RH dédié au digital).

"Une expérience en junior-entreprise est un plus sur un CV de jeune diplômé, même si nous savons qu'elles ne se valent pas toutes. Par ailleurs, entre les étudiants qui ont juste participé ponctuellement à quelques enquêtes et ceux qui ont administré leur JE ou participé régulièrement à la mise au point de business plans de qualité pour des entreprises, l'expérience professionnelle acquise n'est pas de même niveau ! Enfin l'expérience du management qui est souvent mise en avant par les étudiants des JE est à prendre ‘avec des pincettes’, car le management en JE se limite à manager d'autres étudiants – rien à voir avec la réalité du management en entreprise.

Malgré tout, les jeunes qui sont passés par une JE se repèrent assez facilement en entretien : ils sont organisés, concrets, on voit qu'ils ont déjà été confrontés à de vrais besoins de vrais clients. Pour les recruteurs, l'expérience en junior-entreprise est donc un plus, mais n'apporte pas forcément beaucoup plus qu'un stage réussi".

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