La lettre de motivation est-elle encore utile ?
La lettre est parfois tellement stéréotypée que certains recruteurs préfèrent l’ignorer. Est-elle vouée à disparaître ? Conseils pour lui garder toute sa place à côté du CV.
Assurez le service minimum
Voilà de quoi vous décomplexer ! Si on ne vous demande pas de lettre de motivation, particulièrement pour les candidatures spontanées, n'en écrivez pas. Surtout si vous butez sur l'orthographe et la conjugaison. Un passé simple mal maîtrisé pourrait faire atterrir votre candidature sur la mauvaise pile. De même, une lettre de motivation non personnalisée n'aura pas l'impact escompté. Remplacer le nom d'une entreprise par une autre sans rien changer au texte est une faute de goût que les recruteurs digèrent mal.
Zapper la lettre de motivation ne vous exonère pas, cependant, de l'envoi d'un mot d’accompagnement avec votre CV. Pour cela, soyez concis, allez à l’essentiel. Résumez l’essentiel du message à faire passer : l’objet de l’envoi (recherche d’emploi, de stage, réponse à une annonce), vos disponibilités (tout en restant flexible), votre statut actuel (étudiant, salarié, en CDD, en CDI) ainsi que votre formation et votre expérience en phase avec les besoins de l’entreprise.
Cela pourrait donner :
"Étudiant(e) en dernière année de master X, je suis actuellement à la recherche d’un stage conventionné de fin d’études d’une durée de quatre mois (de préférence entre les mois d'avril et de juillet). Ayant déjà effectué deux stages en marketing chez X et Y, j’aimerais rejoindre votre entreprise. Je suis rapidement opérationnel(le) sur des missions de X. Je vous laisse découvrir plus en détail mon CV." |
Deux ou trois phrases relues et IM-PÉ-RA-TI-VE-MENT corrigées suffisent. Laisser passer une faute dans une lettre d’une page, ça ne passe déjà pas, alors dans un courrier de trois lignes, c’est rédhibitoire !
Accrochez le lecteur
Tout commence avec une accroche dynamique. Comme pour un entretien, où les trois premières minutes permettent de faire bonne impression, c'est sur les trois premières phrases que le recruteur se forgera une opinion.
Entrez immédiatement dans le vif du sujet :
"Je vous écris – (avec "s" et non un "t" à la fin bien sûr !) – de la part de M. X, responsable du service achats, qui m’a parlé d’un poste à pourvoir..." ou "J’ai eu l’occasion de rencontrer votre équipe sur le salon et, depuis, je me suis renseigné(e) sur vos projets de développement. Ceux-ci correspondent à...". |
Proposez vos services
Une fois votre lecteur “captivé”, ne le laissez pas sur sa faim. Proposez-lui vos services. Il ne va pas décider à votre place de votre avenir professionnel. Sollicitez un poste précis ou une mission particulière. Évitez les “restant ouvert à toute proposition” ou “disponible pour tous types de mission”, etc.
Lettre de motivation manuscrite // © L'Etudiant
Ciblez votre discours
"Je me permettrai de vous contacter prochainement pour convenir d’un rendez-vous" ou "J’aimerais pouvoir compléter cette description de vive voix et surtout répondre à vos questions lors d’un entretien". |
Prenez les devants
Cette démarche de relance implique d’avoir personnalisé votre envoi. Que ce soit avec ou sans lettre de motivation, par mail ou par courrier, une candidature n’est pas une bouteille à la mer, elle doit être adressée à une personne dans l’entreprise. Pas d’impasse possible cette fois.
Soignez votre prose
C’est surtout la fluidité du discours qui donne envie, ou non, de rencontrer l’auteur de la lettre de candidature. Faites des phrases simples qui vont à l’essentiel (évitez les “qui”, “que”, “de surcroît”, “en effet”, etc.). Choisissez bien aussi le vocabulaire (verbes d’action, adjectifs précis). Certaines lettres ne contiennent que des termes positifs et convaincants, d’autres laissent en permanence le lecteur dans le flou. N’écrivez pas “je pense avoir toutes les qualités pour réussir à ce poste”, mais plutôt “je détiens toutes les qualités pour réussir à ce poste”.
Une fois le brouillon achevé, relisez-vous à voix haute, plusieurs fois, en articulant bien, afin d’entendre “la musicalité” de votre message. Corrigez un mot ici ou là, raccourcissez encore (un slogan, c’est bref et efficace !). Faites relire le texte définitif par au moins trois personnes et méfiez-vous des correcteurs automatiques : ils ne détectent pas toutes les erreurs.