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Décryptage

LL.M : sésame ou cerise sur le gâteau, les "Master of Laws” ?

Par Céline Authemayou, publié le 30 octobre 2014
1 min

Diplôme de droit conçu pour les étudiants étrangers, le LL.M offre l’opportunité de partir étudier plusieurs mois dans un autre pays. Si ce “Master of Laws” est très apprécié des recruteurs, il n’est pas pour autant un passage obligé pour décrocher un poste dans un grand cabinet.

LL.M ou pas LL.M ? Pour les étudiants en droit, cette question revient invariablement. Ce diplôme est dispensé par des universités du monde entier, mais c’est aux États-Unis et au Royaume-Uni qu’il est le plus couru.

Après un master (première ou seconde année) ou un diplôme d’avocat, les étudiants peuvent rejoindre ces programmes d’un an pour parfaire leur anglais et apprendre à connaître le droit du pays hôte. Certains LL.M permettent de découvrir de façon très générale le système juridique du pays, d’autres sont spécialisés dans un domaine d’activité, à l’image du LL.M droit, science et technologie, à l’université de Stanford. D’août à mai, les étudiants suivent des cours choisis parmi un éventail proposé par l’établissement. Aux États-Unis, le LL.M permet de présenter le barreau de New York et de Californie.

Une bonne maîtrise de l'anglais

Immergés durant plusieurs mois dans une autre culture, les diplômés de LL.M sont particulièrement appréciés pour leur ouverture d’esprit. “Les candidats ayant obtenu ce diplôme ont appris à maîtriser un autre système juridique, constate François Bonteil, associé chez Clifford Chance, en charge du recrutement parisien. Le mode d’enseignement anglo-saxon prépare parfaitement à ce que nous attendons en cabinet : une très bonne expérience orale et une relation reposant sur l’échange.”

Autre qualité appréciée : la maîtrise de l’anglais. “Le LL.M est en principe le gage d’un très bon niveau linguistique, note Vincent Le Baron, directeur des ressources humaines chez Freshfields Bruckhaus Deringer. C’est un trait commun à tous les diplômés, quelles que soient l’université et la spécialité du LL.M choisies.”

Le LL.M, un investissement lourd

Mais ces atouts ne doivent pas éluder quelques points faibles. Le premier est certainement le coût. S’il existe des bourses ou des facilités de prêts pour certains programmes, le budget d’une année d’études en LL.M reste conséquent. Comptez plus de 53.000 $ (soit environ 40.000 €) de frais de scolarité à Berkeley ou à Harvard... auxquels s’ajoutent les dépenses de logement. “Si on analyse le retour sur investissement, le coût paraît élevé, reconnaît Valérie Serin, DRH chez Allen & Overy. Car la ligne LL.M sur un CV ne changera rien au niveau de rémunération.” La politique est identique au sein de tous les cabinets du Magic Circle.

Diplôme conçu spécifiquement pour les étrangers, le LL.M souffre également d’un problème de reconnaissance dans le pays hôte. Si dans les faits, les détenteurs du diplôme sont bel et bien des "lawyers", difficile pour eux de décrocher un poste aux États-Unis par exemple, où les recruteurs préfèrent des candidats ayant suivi le cursus académique. “Le LL.M ne permet pas véritablement d’approfondir un domaine du droit, explique Valérie Serin. Dans ces conditions, il devient une petite cerise sur le gâteau.”

Peser le pour et le contre

Alors, LL.M ou pas LL.M ? Aujourd’hui, les recruteurs sont unanimes : une expérience à l’étranger est un plus. LL.M, double diplôme, Erasmus, toutes les voies sont envisageables tant qu’elles valident vos capacités linguistiques et votre ouverture d’esprit.

La première question à se poser est la finalité du LL.M, conseille Vincent Le Baron. Si c’est pour parfaire votre anglais et qu’il est encore temps, autant vous orienter vers une année en Erasmus.” Les cursus en écoles de commerce sont également très appréciés des recruteurs. “Des alternatives au LL.M demeurent possibles : projet pédagogique individuel (PPI) à l’étranger, "legal practice course" (LPC), poursuit Vincent Le Baron. Elles montrent que votre parcours a été réfléchi.”

Si vous optez pour le LL.M, quelques conseils : pensez à vous renseigner sur sa notoriété, sur le nombre d’heures de cours dispensées et n’hésitez pas à demander conseil à des anciens diplômés du LL.M visé.

Découvrez la liste complète des LL.M sur LLM Guide.

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