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10 conseils pour assurer lors d’un entretien d’embauche en anglais

Comme pour un entretien en français, vous devez savoir parler de vos compétences, mais aussi de vos hobbies.
Comme pour un entretien en français, vous devez savoir parler de vos compétences, mais aussi de vos hobbies. © PlainPicture / OJO
Par Cécile Peltier, Sarah Hamdi, publié le 30 mai 2016
10 min

"Anglais courant exigé." Cette mention figure de plus en plus souvent sur les annonces. Et les recruteurs n'hésitent pas à évaluer votre niveau lors de l'entretien d'embauche. Si vous n'êtes pas "fluent", voici comment impressionner votre interlocuteur dans la langue de Shakespeare.

Incontournable sur un CV de jeune diplômé, l’anglais est une compétence de plus en plus souvent testée en entretien, quel que soit le secteur. Vous serez, selon les situations, confronté à l'un des deux cas de figures : un échange 100 % en anglais ou un entretien au cours duquel votre interlocuteur passera d’une langue à l’autre. 

“Si l’annonce mentionne ‘anglais indispensable’, l’entretien pourra se faire entièrement en anglais, précise Laurence Lavanant, responsable campus management et sourcing expérimentés à la Société générale. Pour un usage plus ponctuel, on pourra se contenter de quelques questions permettant de vérifier des compétences techniques.” Comment ? “S’il s’agit surtout dans ce poste d’échanger par mail ou de faire ponctuellement une présentation en anglais, j’évaluerai la maîtrise du vocabulaire de base et la capacité à défendre un PowerPoint. Mais aussi les bons réflexes comme de renvoyer un mail après un entretien téléphonique pour s’assurer qu’on a bien tout compris, détaille Éric Abdelhamid, directeur du cabinet de recrutement Hudson Grand Sud. Pour un poste d’ingénieur responsable de zone export, 80 % de l’entretien sera en anglais et je serai attentif à la capacité du candidat à nuancer son propos.”

Mais pas de panique, en règle générale, vous serez informé à l’avance sur la manière dont se déroulera l’entretien (qui peut avoir lieu par téléphone ou par Skype). Et à quelques détails près cependant – un ton parfois un brin plus informel, des questions plus directes sur les attentes en matière de salaires… –, il n’y aura pas de différence notable avec un entretien en français, la difficulté résidant d’abord dans votre capacité à convaincre votre interlocuteur dans une langue qui n’est pas la vôtre.

Si les recruteurs notent ces dernières années une élévation du niveau des jeunes diplômés à l’oral, beaucoup de candidats continuent de se laisser déstabiliser faute d’une préparation sérieuse. Voici quelques conseils qui devraient vous aider à maximiser vos chances de réussite.

1. Soyez sincère dans votre CV

Inutile de vous survendre et d’afficher un “anglais bilingue” ou “courant” sur votre curriculum vitæ si votre anglais n'est pas parfait. Votre interlocuteur aura vite fait de se rendre compte que vous avez bluffé. “Lorsque je lis ‘anglais courant’ sur un CV, je m’attends vraiment à ce que le candidat fasse preuve d’une grande fluidité, note Éric Abdelhamid. Ce qui est loin d’être toujours le cas.”

Pour vous évaluer, votre interlocuteur a besoin d’une visibilité sur votre niveau réel. “Préférez aux formulations floues du type “lu, écrit, parlé”, quelques mots décrivant le contexte dans lequel vous avez eu l’occasion de pratiquer l’anglais, recommande Valérie Sablé, recruteuse : “usage professionnel” si vous avez parlé dans le cadre d’un stage, “pratique conversationnelle simple” pour un bon niveau scolaire ; “pratique régulière en voyage”, etc.

Enfin, différenciez clairement vos compétences écrites et orales. “Certains étudiants peuvent afficher d’excellents scores au TOEIC et être incapables de rebondir à l’oral.”

2. Sachez parler de vous

Comme dans un entretien en français, vous devrez être capable de revenir rapidement sur votre parcours académique et les raisons pour lesquelles vous postulez. "Sur un premier entretien à la Société Générale, le candidat devra pouvoir décrire ses principales réalisations, mettre en avant un succès et les compétences acquises en stage, lors d’un job d’été ou d’une expérience associative", illustre Laurence Lavanant.

Vous devrez aussi savoir parler de vous, de vos hobbies : "Beaucoup de jeunes diplômés capables de s’exprimer en anglais dans le cadre du travail semblent désarçonnés dès qu’on parle de leurs passions. C’est pourtant cela qui fait parfois la différence quand on envisage un poste appelant des interactions humaines importantes", constate Éric Abdelhamid.

Pour appréhender au mieux cet exercice, les recruteurs recommandent de noter, voire d’apprendre par cœur, quelques phrases types. Objectif : "Éviter ce temps de chauffage de une à trois minutes au cours desquelles on est parasité par des tics verbaux, on hésite, alors que l’évaluation commence dès la première minute”, explique Sylvie Bernard-Curie, DRH chez KPMG. “Se préparer, c’est le truc classique, et pourtant je ne rencontre personne qui le fasse correctement", assure-t-elle.

3. Révisez le vocabulaire du secteur

Il est indispensable de se renseigner sur l’entreprise et de connaître quelques termes techniques du secteur. Pour vous mettre dans le bain, passez directement par l’anglais en piochant dans les sites institutionnels ou les sites carrière des entreprises. "Notez 15 ou 20 mots courants que vous pourrez replacer à bon escient", préconise Valérie Sablé, recruteuse pour un cabinet de recrutement spécialisé dans la finance et la comptabilité. "Si, parmi ses compétences, un jeune diplômé a par exemple travaillé sur le risque opérationnel ou les risques de marché, il faudra qu’il sache le dire en anglais", indique Laurence Lavanant.

Pour des fonctions requérant une pratique quotidienne, révisez en profondeur le vocabulaire technique du secteur. "Plus on monte en responsabilité, et plus je serai exigeant sur la richesse du vocabulaire, souligne Éric Abdelhamid. Je ne vais pas hésiter à demander deux ou trois synonymes par mot." Les réseaux sociaux constituent aussi un bon moyen de se frotter à la culture d’entreprise anglo-saxonne : "Dès qu’on vise des métiers avec une ouverture internationale, je conseille de positionner son CV en français et en anglais sur LinkedIn. C’est le moyen de tisser des liens avec des anglophones, et de participer à des discussions en anglais”, précise Fabrice Tessier, directeur des relations et partenariats écoles chez AccorHotels.

4. Faites-vous l’oreille

Si vous avez quelques mois devant vous pour affûter votre oreille, habituez-vous à regarder films et séries en VO, avec ou sans sous-titres selon le niveau de difficulté du programme, suggère Sylvie Bernard-Curie. "Cela permet de faire des accroches avec les interlocuteurs et de discerner les différents accents", ajoute Éric Abdelhamid.

5. Entraînez-vous à parler

Et pour ne pas avoir peur de vous lancer le jour J, entraînez-vous régulièrement à parler boulot en anglais. Cours, tandem, conversations informelles avec votre groupe d’amis... les formules possibles sont nombreuses. Et même si vous avez un niveau excellent, ce sera un bon moyen de s’entretenir ! Quelques jours avant l’entretien, faites un Skype avec un copain anglophone si vous en avez, entraînez-vous à vous présenter en 5 minutes et interrogez-le sur les questions qu’on pose en entretien, sur les formules de politesse. Certaines entreprises interviennent sur les campus et proposent conseils de préparation et/ou des simulations d’entretien en anglais. Une bonne occasion à ne pas manquer si vous en avez l'occasion !

6. Simplifiez votre pensée

En bons élèves, beaucoup de candidats français cherchent à tout prix à retranscrire de manière littérale une pensée complexe. C’est pourtant le meilleur moyen de s’embrouiller et de sécher : "En anglais, simplifiez votre pensée. Les mots viendront d’autant plus facilement", assure Valérie Sablé. Faites des phrases courtes et essayez d’aller droit au but !

Si de bonnes bases grammaticales sont indispensables, inutile de faire une fixation sur vos éventuelles lacunes. Votre interlocuteur va tester votre capacité à interagir plus que votre connaissance littéraire de la langue de Shakespeare : "On va préférer quelqu'un capable de terminer sa phrase, de rebondir, à un candidat qui cherche à faire la plus belle phrase possible", poursuit Valérie Sablé.

Dans tous les cas, ne vous laissez pas déstabiliser : si vous faites une faute, corrigez-vous, continuez, et sous aucun prétexte ne repassez au français. Pour vous rassurer, rappelez-vous que les recruteurs, lorsqu’ils ne sont pas natifs de pays anglophones, ne sont pas toujours très à l’aise non plus avec l’anglais…

7. Échauffez-vous le jour J

Le matin de l’entretien, accordez-vous 15 à 30 minutes de télé ou de radio en anglais pour préparer vos oreilles et réactiver les connexions. "Vous pouvez aussi vous entraîner devant la glace à raconter vos dernières vacances ou votre journée de la veille en anglais", suggère Valérie Sablé. Et pour éviter la voix chevrotante et les épaules bloquées, n’hésitez pas à vous échauffer : "Si vous êtes stressé, il ne fait pas hésiter à faire le tour du pâté de maisons, à bouger les épaules, les bras, les mains et respirer”, préconise Sylvie Bernard-Curie de KPMG. 

Et une fois en entretien, soignez la relation avec l’intervieweur : "Certaines attitudes sont à évider : on ne regarde pas ses pieds, on ne se ratatine pas, on ne change pas de ton de voix, et on ne se met pas à parler différemment. L’objectif, c’est de faire comme si on n’avait pas peur !", renchérit Sylvie Bernanrd-Curie.

8. Ne forcez pas votre accent

N'ayez pas de complexe sur votre accent et soyez naturel. 'Mieux vaut être clair et précis avec un accent français à couper au couteau, qu’avoir un accent incompréhensible", rassure Laurence Lavanant. "L’essentiel est de vous faire comprendre, l’accent, c’est secondaire", ajoutet Valérie Sablé. Dans certains secteurs, comme dans le tourisme ou l’hôtellerie-restauration, où un anglais courant, voire bilingue est requis, un bon accent sera "la cerise sur le gâteau" : "C’est le propre d’un candidat qui a déjà évolué dans un environnement anglophone, ce qui est précieux", confie Fabrice Tessier, du Groupe AccorHotels.

9. N’hésitez pas à faire répéter votre interlocuteur

Certains accents sont plus difficiles à saisir que d’autres. N’hésitez pas à demander au recruteur de reformuler si vous n’avez pas compris la question ou qu’un terme vous a échappé. Vous ne serez pas sanctionné, au contraire : "Si un étudiant se contente d’ouvrir de grands yeux, je vais m’inquiéter et me demander comment il s’y prendra lorsque cela lui arrivera dans le cadre professionnel", commente Eric Abdelhamid. Gardez aussi à l’esprit que votre interlocuteur n’est pas là pour vous piéger.

10. Montrez votre marge de progression

Si vous avez des difficultés, expliquez à votre interlocuteur la stratégie déployée pour vous améliorer (voyage, stage, cours, séries que vous regardez en VO, avec ou sans sous-titres…). Il y verra un signe de votre motivation et de votre capacité à progresser. Une qualité appréciée par les recruteurs, anglo-saxons en particulier. Et il faut le savoir : "Quand l’entretien a été moyen, j’apprécie que le candidat me renvoie par mail une lettre de motivation en anglais reformulée”, ajoute Éric Abdelhamid.

En conclusion, inutile de stresser, vous devrez faire avec votre niveau d’anglais. "Il faut se dire que c’est normal d’être assailli de pensées négatives et accepter de ne pas être à l’aise, relativise Sylvie Bernard-Curie. Et se rappeler que ce n’est pas l’anglais, mais c’est la personne, son enthousiasme qu’on évalue. Il ne faut pas que l’anglais prenne le dessus sur l’entretien." 

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