6% des collégiens et 4% des lycéens victimes de harcèlement scolaire
Plus d'un élève par classe en moyenne dit subir du harcèlement scolaire, selon les résultats d'une enquête nationale menée en novembre 2023. La nouvelle ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé la création d'un baromètre annuel pour suivre l’évolution du phénomène et les effets des mesures pour le contrer.
Les résultats de l'enquête nationale sur le phénomène de harcèlement scolaire confirment son ampleur. "Nous sommes dans une situation où plus d'un élève par classe en moyenne subit du harcèlement. C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler et sur lequel il faut agir", a annoncé la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet lors de son premier déplacement au collège Robert Schuman de Reims (51).
Menée auprès de 7,5 millions d'élèves du CE2 à la terminale, l'enquête, fondée sur un échantillon représentatif de 17.000 questionnaires, révèle que dans le second degré, 6% des collégiens et 4% des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement.
Autre ombre au tableau, les filles sont plus touchées que les garçons. En revanche, le réflexe de demander de l'aide progresse, notamment chez ceux qui subissent le harcèlement de manière la plus répétée.
Moqueries, insultes et rumeurs, manifestations les plus courantes du harcèlement scolaire
Au collège et au lycée, la moquerie ou l’insulte est l’atteinte qui touche le plus d’élèves de manière répétée : 11% de collégiens et 7% des lycéens déclarent en être victimes "souvent" ou "très souvent". Viennent ensuite, les rumeurs, citées par 7% des collégiens et 5% des lycéens.
Les filles davantage visées
Le sexisme s'exprime aussi dans les faits de harcèlement et touche notamment les plus jeunes dans le secondaire. Au collège, les filles déclarent ainsi davantage que les garçons être victimes d’atteintes d’ordre psychologique. Elles sont notamment plus nombreuses à être concernées par les rumeurs (9% pour les filles contre 5% pour les garçons), les moqueries ou insultes (12% contre 9%), les messages insultants ou menaçants en ligne (6% contre 3%).
La moitié des collégiens et lycéens connaissent le 3018
Les résultats de l'enquête montrent que parmi ceux ayant l'impression d'être tourmentés souvent, la part d’élèves ayant demandé de l'aide auprès d’un élève, d’un parent ou d’un adulte de l’équipe éducative, augmente.
Ainsi, 32% des collégiens (69% parmi ceux victimes de 5 atteintes ou plus) et 22% des lycéens (62% parmi ceux victimes de 5 atteintes ou plus) ont déjà recherché une assistance en cas de situation de harcèlement.
Depuis le 1er janvier 2024, le 3018 est désormais le numéro unique contre le harcèlement scolaire. Mais il n'est pas encore suffisamment connu par les élèves. Dans le contexte de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, la moitié des collégiens et lycéens connaissent ce numéro.
Création d'un baromètre annuel sur le harcèlement en milieu scolaire
À l'occasion de son déplacement, Nicole Belloubet a présenté de nouvelles mesures dont la création de 150 postes pour aider à lutter contre le harcèlement scolaire.
Elle a également annoncé la mise en place d'un baromètre annuel sur le harcèlement en milieu scolaire pour suivre l’évolution du phénomène et l’impact du plan d’action contre le harcèlement.
En cas de situation à risque, le ministère de l’Éducation nationale précise que la classe concernée fera l’objet d’investigations complémentaires pour procéder à une nouvelle auto-évaluation individuelle au cours de laquelle l’anonymat sera levé, avec l’accord des parents.
Si vous êtes témoin ou victime de harcèlement scolaire, parlez-en à un ambassadeur anti-harcèlement ou un adulte référent. Vous pouvez aussi appeler le 3018, un numéro d’écoute gratuit et anonyme.
