L'enseignement moral et civique, pour comprendre les valeurs de la République
La question de la laïcité à l'école ne quitte pas l'actualité. Au collège et au lycée, c'est l'enseignement moral et civique qui permet aux élèves d'échanger sur l'actualité, sur les valeurs de la République ou sur la liberté d'expression. Déjà évalué au brevet, l'EMC compte désormais aussi pour le bac.
L’enseignement moral et civique (EMC) entre dans les programmes des collèges et lycées en 2015. Il vise notamment à préparer à "l’exercice de la citoyenneté", écrit le ministère de l’Éducation. Ce sont les professeurs d’histoire-géographie qui sont chargés de cette matière particulière.
"Une discipline à appliquer dans la vie"
Pour Florian Drenne, professeur d’histoire-géographique-EMC dans un collège du Val de Marne (94), c’est une discipline qui a une place très importante dans les programmes scolaires. "L’EMC est présent pour renforcer les valeurs républicaines", résume-t-il.
Il explique que par rapport aux maths ou au français, il y a "moins de pression et plus de flexibilité" pour étudier le programme. En effet, l’EMC repose moins sur un programme bien structuré que sur des échanges autour de l’actualité. "On fait le lien avec la vie concrète des élèves pour les aider à comprendre", détaille l’enseignant.
Selon lui, l’enjeu est de "faire comprendre aux élèves que c’est une discipline à appliquer dans la vie, qu’on n’est pas seulement là pour les notes". Les notions et sujets abordés en cours sont sérieux et doivent permettre la réflexion critique de l’élève et le développement de l’attitude citoyenne.
Faire parler les élèves
L’EMC se base sur les échanges et le dialogue. Florian Drenne choisi "l’apprentissage par les pairs" et le travail de groupe pour "faire comprendre le monde".
Au programme, "un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimination", détaille le ministère. Aucun sujet n’est tabou et les élèves peuvent initier des discussions autour de l’actualité s’ils le souhaitent.
"Le règlement intérieur dans le carnet de liaison est souvent un bon point de départ pour voir ce qui se fait et ne se fait pas", souligne Florian Drenne.
Laïcité, harcèlement, vivre-ensemble
Au sujet de la laïcité, il précise que c’est un principe républicain : "Il ne faut pas le voir comme quelque chose qui empêche. Au contraire, c'est la liberté. Ça permet à chacun d’avoir des opinions religieuses."
En classe, il aborde la notion du vivre-ensemble, le harcèlement et détaille la devise française en la raccordant à des évènements réels. Ces échanges permettent aux élèves de mieux comprendre que l’EMC n’est pas seulement un cours, mais qu’il faut appliquer ses enseignements en dehors de l’école.
Une matière évaluée au bac et au brevet
L’EMC est aussi évalué au brevet. Lors de l’épreuve d’histoire-géographie-EMC, cela représente 10 points sur 50. Les élèves y sont notés sur leurs connaissances et leur compréhension des valeurs de la République.
Depuis 2022, il est également considéré comme une matière à part entière dans la notation du baccalauréat. En première comme en terminale, la note d'EMC de contrôle continu compte pour 1% de la note totale du bac.