Le sport-études au collège, comment ça marche ?
Au collège, certains élèves bénéficient d’horaires aménagés pour pouvoir pratiquer leur sport de manière intensive. S’il existe différents dispositifs pour plus de 100 disciplines, trois collégiens livrent le même bilan : beaucoup d’avantages, mais aussi quelques contraintes.
Le sport au collège ne s’arrête pas nécessairement aux heures d’EPS obligatoires. Plusieurs dispositifs existent pour que les collégiens puissent augmenter la pratique de leur activité sportive.
Les deux principaux sont les sections sportives scolaires (SSS) et les sport-études. Les SSS sont de loin les plus courantes, on en compte 3.646 en France d’après le ministère de l’Éducation nationale. Ce dispositif vise à augmenter la pratique sportive d’un élève qui le souhaite, au sein de l’établissement. Quant aux 274 sport-études, ils concernent plutôt les sportifs de haut niveau.
Dans les deux cas, les élèves bénéficient d’un aménagement de leur emploi du temps pour faciliter leur pratique sportive. Trois collégiens partagent leur ressenti de cette expérience.
Aller le plus loin possible dans sa pratique sportive
Passionnés de sport et désireux de renforcer leur pratique, ils ont tous les trois décidé de rejoindre un collège qui leur proposait d’aménager leurs cours pour dégager du temps de sport.
Igane, en 4e, a intégré la section sportive judo au collège Lechanteur de Caen (14). Margot, élève de 3e qui pratique la gymnastique depuis ses trois ans, a rejoint la section sportive du collège Beaumarchais de Meaux (77) dès la 6e. Enfin, Killian est nageur en sport-études depuis deux ans au collège Camille Sée de Paris (75). Aujourd'hui en 3e, il considère ce choix "nécessaire pour progresser".
Mais progresser ne veut pas toujours dire devenir professionnel. "Le but n’est pas de former des champions olympiques, explique Phillipe Peltier, professeur de sport au collège de Killian. C’est de permettre d’aller le plus loin possible dans leur pratique sportive."
Jongler entre le sport et les études
Intégrer une section sportive ou un sport-études, c’est donc avant tout jongler entre deux projets. L’un sportif et l’autre scolaire. Pour autant, le sport ne dessert pas nécessairement les études. Kilian résume ce double programme ainsi : "C’est avoir le temps de faire ses devoirs, de bien réviser tout en s’entrainant tous les jours."
Ces élèves sont en classe avec d’autres qui ne sont pas liés à un programme sportif et ont conscience de leurs avantages. Pour Igane c’est une façon de "pouvoir se défouler". Tandis que Margot confie que "cela aide à être objective avec soi-même. Cela m’a aidée à me connaître. Dans la compétition comme au niveau des études, on cherche toujours à faire mieux". Cette expérience engrangée permet donc aussi aux élèves de se construire sur deux terrains différents.
Un emploi du temps aménagé et chargé
Le sport intensif n’est, par définition, pas de tout repos. D’autant plus pour des collégiens. Igane l'admet : "Parfois je m’endors dans la voiture en rentrant." Faire beaucoup d’heures de sports avec un emploi du temps déjà chargé laisse en effet peu de temps de répit.
Le sport-études c’est donc aussi savoir s’adapter à un emploi du temps aménagé, mais chargé. Par exemple, Margot a cours le midi pour compenser ses 30 heures d'entraînement par semaine. De son côté, Kilian finit les cours à 14h30 tous les jours pour ses entraînements, mais doit parfois rattraper des journées entières de classe en raison des compétitions.
Phillipe Peltier explique d’ailleurs que pour suivre un aménagement sportif, "l'élève doit valider un certain niveau, à la fois sportif, mais aussi scolaire. Je recherche plutôt une attitude d’ailleurs. Quelqu’un de sérieux et d’autonome".
Par ailleurs, rejoindre un sport-études, c’est aussi parfois quitter son collège de secteur et donc s’éloigner de son entourage. Comme Margot, collégienne à Meaux en Ile-de-France, alors que ses parents habitent à Lille (59). Elle concède que cela n’a pas été facile mais qu’avec l’internat, "j’ai un peu trouvé une seconde famille."
Comment s’inscrire en sport-études au collège ?
Les programmes de sport-études et de sections sportives au collège sont très différents d’un établissement à l’autre. La quantité d’entraînements dépend également du sport pratiqué.
Pour intégrer l'un de ces dispositifs, les familles doivent transmettre un dossier à l'établissement ou parfois directement sur une plateforme prévue. En général, ils doivent joindre au dossier l'état civil, le lieu de domiciliation, les bulletins, le livret de famille, un droit à l’image, une attestation de pratique sportive et une lettre de motivation de l’enfant.
Vous trouverez la liste des établissements qui accueillent les sportifs en sport-études et en section scolaire sportive sur le site Eduscol. Au cas par cas, des visites de l'établissement et des structures sportives sont peut être possibles lors de journées portes ouvertes.