Master en grande école ou université : quelles différences ?
Différence de diplômes, débouchés, accompagnement des étudiants… Un master peut être très différent selon qu’il est suivi au sein d’une grande école ou sur les bancs de la fac. Décryptage.
"Il y a du bon à prendre dans ces deux types d’établissements, grande école et université, et plutôt que d’opposer les formations, il faut chercher en quoi elles sont complémentaires", assure Mathilde Gollety, professeure des universités et présidente de la CEFDG (Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion).
L'international et la vie étudiante, deux atouts des grandes écoles
Du côté des grandes écoles, le vrai plus qui se dégage reste "l’expérience étudiante et la vie associative, qui est une antichambre de la vie professionnelle", explique Mathilde Gollety. Moyen de sociabilisation, acquisition de soft skills mais aussi vivier d’alumni : les grandes écoles permettent de développer un vrai réseau. La dimension internationale peut aussi attirer, avec "comme marque de fabrique des écoles de commerce la possibilité d’étudier à l’étranger". Deux dimensions un peu moins importantes à la fac.
Master en université ou en grande école : un même niveau d'exigence
Mais en termes d’exigences, les deux types d’établissements obéissent à des règles strictes. "La CEFDG fait un travail équitable entre ce qui est exigé auprès des formations portées par les universités et les formations privées", rassure Mathilde Gollety. La qualité académique est donc garantie à l’université et au sein des grandes écoles. Les deux doivent également "préparer l’insertion professionnelle, favoriser la réussite de tous les étudiants et définir une politique sociale pour permettre l’accès de tous à la formation", ajoute-t-elle.
De très bons débouchés à l'issue d'un master
"L’insertion professionnelle est aujourd’hui excellente ; autour de 92% des diplômés de master trouvent un emploi dans l’année de sortie de l’université", rappelle Marc Oddon, vice-président formation continue et apprentissage de l’université Grenoble-Alpes. Exit cette image de la fac ne facilitant pas l’accès au marché du travail. "Il faut détricoter l’idée que l’université n’est pas professionnalisante", abonde Mathilde Gollety. Du côté des grandes écoles, le taux d’insertion professionnelle varie entre chaque établissement, mais reste "suivie et encadrée" pour les écoles reconnues par l’Etat, précise Marc Oddon.
Grade ou diplôme national, quelle différence ?
Un arrêté de 2020 s’est appliqué à rendre plus lisible les différents cursus et notamment les caractéristiques du grade master ou diplôme national de master. "Ce dernier est délivré par l’université et certaines grandes écoles", souligne Marc Oddon, comme les IEP ou certaines écoles de journalisme par exemple. Attention, certains concours demandent quant à eux un diplôme national de master et non un seul grade master.
"Pour avoir un grade universitaire, appellation contrôlée par la loi, un établissement doit répondre à plusieurs critères, notamment se décliner en semestres, en unités d’enseignement européens et s’adosser à la recherche", énumère Marc Oddon.
"Mais il faut rester vigilant envers les écoles qui utilisent des appellations ambiguës, qui ne correspondent ni à un diplôme national ni au grade de master et demandent des frais souvent exorbitants". Marc Oddon alerte sur les "masters professionnels", "masters d’écoles" ou encore "masters européens". L’ultime conseil : bien se renseigner sur la plateforme Mon master pour tirer profit de cette clarification et de cette visibilité nationale.