Parcoursup : les conseils pour intégrer les grandes écoles d’art
Très sélectives, les écoles d’art font rêver de nombreux étudiants. L’Etudiant a demandé à des élèves et à des enseignants leurs recommandations pour réussir sa candidature et faire déjouer les statistiques.
Rejoindre une école d’art, quasi impossible ? "C’est vrai que c’est un peu stressant, sur Parcoursup, quand on voit les statistiques de sélection", glisse Clara, 18 ans, actuellement en première année de l’ENSA Dijon (21), après une année de prépa aux écoles d’arts.
Avec 5 à 30% d'admis, la pression est forte. Mais il est tout à fait possible d’entrer dans ces établissements prestigieux. Voici quelques conseils pour maximiser ses chances.
Être attentif aux procédures d'admission
D’un point de vue pratique, les établissements demandent souvent une double candidature : à la fois sur Parcoursup et sur leur propre site, notamment pour faciliter l’envoi de fichiers assez lourds pour présenter son travail.
"Cela semble peut-être basique, mais il faut bien faire ces deux inscriptions et envoyer la totalité des éléments demandés", avertit Chloé Nicolas, directrice des études et de la scolarité de l’ENSA Bourges (18).
Autre conseil : suivre les calendriers des différents établissements et anticiper les éléments demandés.
Des écoles d'art moins attentives aux notes et appréciations
Un point qui peut être rassurant pour certains : les notes et les appréciations du lycée ne sont généralement pas regardées par les jurys. Un niveau scolaire un peu juste ne représentera donc pas un frein pour entrer en école d’arts.
Tout comme les spécialités et options suivies : "On peut tenter sa chance, quel que soit son profil, encourage Amel Nafti, directrice de l’ENSA Dijon. Mais bien sûr, ceux qui ont suivi l’option arts ou arts appliqués ne seront pas au même niveau en termes de production artistique."
Exigeants, les jurys chercheront à identifier la motivation, le potentiel, la maturité et le projet artistique du candidat. "On attend une pratique artistique, beaucoup de curiosité et une connaissance du monde de l’art contemporain. On est attaché à cela", précise Chloé Nicolas.
Tout miser sur le portfolio ou dossier artistique
Et tout cela passe dans un premier temps par un portfolio : une sélection d'œuvres réalisées par le candidat. "Le dossier doit être le reflet de notre travail. Un peu comme un tableau Pinterest : montrer une énergie qui ressort, qui inspire, pour sortir du lot", recommande Esther, actuellement en première année à l’ENSAD.
"Le plus important, c’est d’avoir une cohérence et une diversité en même temps. Si la personne fait dix fois la même planche, cela ne va pas. Mais si les dix planches pourraient venir de dix personnes différentes, car aucune personnalité ne se dégage, c’est problématique aussi !" prévient Orsina Visconti, enseignante et membre du jury à l’ENSAD.
Développer sa culture artistique tout au long de l'année
Chaque école applique sa propre sélection : certaines demanderont de créer une œuvre dans un temps imparti, d’autres feront passer un concours ou un entretien.
Dans tous les cas, l’idée est d’identifier le potentiel ainsi que la culture artistique du candidat. Il est donc central de s’intéresser à l’art dans toutes ses expressions et d’être capable d’en parler. "C’est important de se tenir au courant de l’actualité, d'aller à des expos, de lire des livres d’artistes ou de regarder des vidéos d’artistes qui parlent de leur travail : cela m’a beaucoup aidé", se souvient Esther.
Cependant, les jurys s’adaptent aux situations des candidats. "Quand j’étais directrice à Valence, certains élèves n’ont vu leur première exposition qu’après être entrés à l’école, car ils habitaient au fin fond de l’Ardèche", se souvient Amel Nafti.
Il sera attendu en revanche que les candidats s’intéressent à la culture sous toutes ses formes, qu'ils se tiennent au courant grâce à Internet ou aux bibliothèques. Et surtout, qu’ils soient capables d’expliquer leur regard sur une œuvre, de dire pourquoi elle leur parle.
Postuler et repostuler aux écoles d'art
"On n’est jamais sûr d’être pris, mais il faut être conscient que les écoles d'art ne cherchent pas forcément les meilleurs en technique, mais des personnes intéressantes, qui ont un potentiel qui peut se développer", encourage Clara.
"On cherche à prendre des étudiants qui vont progresser en venant dans l’école, à qui on peut apporter quelque chose", confirme Orsina Visconti. Pas de démarche figée, donc, mais plutôt une curiosité, une marge de progression.
"Et surtout, vu le taux de sélection, il faut vraiment se dire qu’un refus au concours ne remet nullement en cause les qualités personnelles de la personne refusée", martèle Orsina Visconti. D’autant qu’il sera toujours possible de représenter le concours plus tard, avec une maturité artistique plus importante.