Parcoursup : leur vœu favori refusé, ils s'épanouissent dans leur second choix

Lorsque Chanelia a été refusée dans son vœu en licence de sciences politiques en 2021, ça a été la douche froide. Seule la fac de Créteil (94) l’accepte en licence de droit. "J’étais persuadée que les sciences politiques étaient ce qui me correspondait. Alors au moment d'accepter l'autre proposition que j’avais reçue, je regardais déjà pour me réorienter", se souvient-elle.

Mais contre toute attente, la jeune étudiante découvre des cours qui la passionnent et change totalement d’avis dès les premiers jours. Au point qu'après avoir validé sa licence, Chanelia a intégré cette année un master en droit des affaires à Saclay (91).

Comme elle, de nombreux candidats sur Parcoursup voient leur vœu favori refusé et se sentent alors contraints d’accepter une formation par défaut, faute de mieux. Si cette expérience peut être vécue comme un premier échec, la découverte d’un nouvel environnement et d’une nouvelle filière peut parfois déboucher sur de bonnes surprises.

C’est aussi en licence de droit qu’a été prise Angelina en 2021. L'étudiante avait pourtant formulé 11 vœux dans sa formation favorite, un BUT GEA , "pour faire de la comptabilité". Et malgré avoir trouvé une entreprise pour suivre la formation en apprentissage, elle enregistre 11 refus au début de la phase d’admission. Seul l’un de ses vœux en licence de droit est finalement accepté. "J’étais déçue d’être refusée, mais finalement, j'ai assez vite relativisé, parce que j’étais soulagée d’avoir au moins un vœu d’accepté."

Même chose pour Kylian, peu surpris d’avoir été recalé des licences Staps en 2021 après avoir suivi des spécialités plutôt littéraires en terminale (HLP et SES). "Par rapport à mes spécialités, la licence en droit était la suite logique, donc j’avais aussi fait des vœux dans cette formation au cas où, pour ne pas me retrouver sans rien." Même si la perspective de faire des études en droit ne l’enchante pas, il accepte son sort, plutôt soulagé de ne pas se retrouver sans rien l’année suivante.

Une capacité à relativiser aidée par la perspective de pouvoir se réorienter. Dès l'année suivante, Angelina repasse par Parcoursup. Elle formule des vœux en BTS comptabilité et en licence GEA. Pendant la phase d’admission, le couperet tombe : "J’étais soit refusée, soit en liste d’attente".

Même parcours pour Kylian. "Dès le début de ma licence, j’ai travaillé mon projet de réorientation avec l’aide du service d’orientation de ma fac". Il repostule sur Parcoursup dans des licences en Staps mais aussi dans plusieurs diplômes d’État dans le paramédical. "J’ai finalement été en liste d’attente partout !"

Un nouvel échec. Mais les deux étudiants ayant validé leur première année, ils décident de laisser s’envoler l’idée d’une réorientation et de s’investir vraiment dans leurs études à la fac. "C’était une grosse période de doutes, se souvient Kylian, mais j’ai finalement décidé de me renseigner sur ce que je pouvais faire avec un diplôme en droit." Après avoir envisagé le droit de la santé, il suit aujourd'hui un master en droit social.

Angelina commence aussi à s’intéresser au master en fiscalité proposé dans sa fac. "Ce n’est pas si éloigné de mon envie de faire de la comptabilité, donc je me suis accrochée à ce projet, car après la licence, j'ai pu revenir à ce qui m’intéressait."

Naomi aussi a décidé de s’investir totalement dans la formation qui l’a acceptée. Refusée en 2023 en architecture, elle se rabat sur une licence en gestion, seule formation à lui avoir fait une proposition d’admission. Un choix au départ "par dépit et pour combler un vide". Mais finalement, elle se découvre alors un grand intérêt pour le management. "J’étais excitée de commencer, j’avais hâte de découvrir un nouvel univers."

Aujourd’hui, l'étudiante commence sa deuxième année de licence et envisage déjà un master en conseil et management stratégique. "Mon parcours n'est pas si unique, je ne suis pas la seule à avoir été déçue de ne pas avoir eu mon vœu préféré sur Parcoursup. Et même si ce n’était pas un moment facile, j’ai eu la chance d’être entourée de personnes qui m’ont poussé à tenter la licence. Si j’étais restée bornée sur l’architecture, je n’aurais jamais découvert le management."

"Il ne faut pas se prendre la tête, conseille Chanelia. Quand on sort du lycée, on est jeune et on a toute la vie devant nous avec des possibilités de changer de voie si besoin." Car même si l’orientation n’est pas un chemin tout tracé, "il faut se faire confiance, rassure Naomi. Même si ce n’est pas exactement ce que tu veux, tu auras un bel avenir car c’est celui que tu décides de construire."