Etudier en alternance peut se faire sous la forme de deux contrats : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. L’un et l’autre visent le même objectif : donner à des adolescents ou de jeunes adultes la possibilité d’apprendre en alternant savoirs généraux, professionnels ou techniques en établissement de formation, et compétences pratiques en entreprise.
Ils diffèrent essentiellement par rapport au public auquel ils s’adressent.
- Le contrat d’apprentissage est uniquement destiné à des jeunes de 16 à 29 ans révolus et la rémunération est calculée en pourcentage du Smic* (entre 25 % et 78 %), suivant l’âge du jeune et son année d’études (première, deuxième, troisième).
- Le contrat de professionnalisation s’adresse à des jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus et à des demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus. La rémunération s’échelonne entre 55 % et 100 % du Smic*, suivant l’année de formation et l’âge du bénéficiaire. Ce contrat est davantage réservé à des personnes ayant besoin de se professionnaliser, soit parce qu’elles sont sorties du système éducatif, soit parce qu’elles sont salariées et veulent se réorienter ou monter en compétences dans leur métier.
*Smic : salaire minimum de croissance. Le Smic est de 1 645,48 € brut par mois depuis le 1er août 2022.
L’alternance concerne des diplômes allant du CAP au bac+5. Contrairement à ce que l’on pense, elle n’est pas réservée aux diplômes professionnels comme le CAP, le bac professionnel ou le BP (brevet professionnel (de niveau bac) par exemple, mais elle se développe aussi depuis quelques années dans le supérieur pour tous types de formations :
• A bac+1, on peut obtenir dans certains secteurs professionnels des CS (certificats de spécialisation) en un an pour parfaire un geste professionnel ou apprendre d’autres techniques utiles à son métier.
• A bac+2, on peut citer les BTS ou les BTSA (BTS agricoles) ;
• A bac+3, l’alternance est possible pour des diplômes comme les Bachelors, les licences générales, les licences professionnelles ;
• A bac+4, on peut obtenir un BBA (Bachelors in business administration), un diplôme d’école qui s’obtient en 4 ans mais qui est reconnu (pours certains) au grade licence (bac+3) par l’Etat ;
• A bac+5, on trouve des diplômes comme les masters universitaires, les mastères d’écoles, les MSc (masters of science) ;
• A bac+6, les MS (mastères spécialisés) permettent en un an de se spécialiser de manière plus pointue sur un aspect d’un métier ou d’acquérir une double compétence.
On peut également citer les MBA pour des cadres expérimentés qui ont entre 6 et 10 ans d’expérience professionnelle et souhaitent évoluer ou acquérir de nouvelles compétences demandées par l’entreprise. Ces diplômes se déroulent en un an ou deux ans et sont dispensés partiellement ou totalement en anglais.
Les formations (publiques, privées…) qui proposent des diplômes en apprentissage ou en alternance sont de natures totalement variées. On y trouve :
- des CFA (centres de formation d’apprentis)
- des écoles de commerce
- des écoles d’ingénieurs
- des universités
- des écoles généralistes ou spécialisées
- des GRETA (essentiellement réservés à la formation continue)
Les secteurs auxquels vous pouvez accéder via l’alternance sont infinis. Il en existe pour tous les goûts : tourisme, journalisme, arts numériques, cinéma-audiovisuel, sport, santé, social, paramédical (pour exercer des professions comme psychomotricien, masseur-kinésithérapeute[sm1] en passant par la filière médecine ou sportive – STAPS –), orthophoniste, infirmier[sm2] …), métiers de la petite enfance, mais aussi commerce/e-commerce, commerce et distribution, administration des entreprises, marketing et communication digitale, marketing ou management du luxe, management hôtelier international, tourisme, événementiel, ressources humaines, banque-finance-assurance, gestion de patrimoine, bio-économie agricole et agro-industrielle, beauté/bien-être, design graphique, UX/UI, informatique et cybersécurité (voire des formations en coding), immobilier, biologie/biochimie/biotechnologies, BTP, optique-lunetterie, mécatronique, droit, mode et textile, environnement, comptabilité-audit, logistique, chimie…
La majorité des formations sont accessibles via la plateforme Parcoursup, notamment si elles préparent à un diplôme national (BTS, licences, BUT, masters…), ou même à un diplôme d’école post-bac. La sélection se fait sur dossier (CV, lettre de motivation, entretien), auquel certaines formations rajoutent parfois des tests (en mathématiques, informatique, anglais…).
Certains établissements hors Parcoursup demandent au futur étudiant de télécharger le dossier d’admission directement sur leurs sites, et d’y joindre les pièces demandées. Selon les formations, sont exigées : un CV, une lettre de motivation, parfois votre niveau en informatique ou en langues, une description en une dizaine de lignes de votre projet professionnel, et si vous avez trouvé ou non votre entreprise d’accueil pour l’alternance. S’y ajoutent divers autres documents d’identité.
D’autres formations recrutent sur concours avec au programme des épreuves écrites, orales, et un entretien de motivation. Le concours est parfois payant (entre 50 et 100 €). Certaines écoles de commerce et d’ingénieurs post-bac+2 recrutent aussi sur concours propre ou concours communs.
Sachez que pour les masters universitaires il existe un site unique, E-candidat, pour s’inscrire et postuler au master de votre choix.
Le coût des formations varie suivant le statut de l’établissement (privé ou public), les services apportés par l’école, le caractère innovant de sa pédagogie et le niveau du diplôme. Il s’échelonne entre 9 000 et des dizaines de milliers d’euros par an (18 000 € par an pour certains MBA ; ou encore 20 000 € les 4e et 5e années de MSc dans certaines écoles, soit 10 000 euros chaque année). Les programmes « Grande école » qui délivrent des diplômes en 5 ans, visés par l’Etat, dotés du grade de master et se composant d’un Bachelor en trois ans et d’un master en deux ans, coûtent environ 12 000 € par an. Mais souvent l’alternance rend les études gratuites puisque c’est l’entreprise qui paye les frais de scolarité.
Dans certaines écoles de commerce il faut ajouter des frais obligatoires qui comportent, par exemple, un accès à la médecine préventive (comptez entre 20 et 40 € par an), ou une adhésion à l’association des anciens (une centaine d’euros par an, mais une fois le diplôme obtenu vous êtes membre à vie et il n’y a plus de cotisation à payer).
Sachez que le statut d’alternant donne droit également à de nombreuses aides spécifiques de la part de l’Etat ou des conseils régionaux. Des bourses existent, dans le privé comme dans le public, mais aussi des aides au mérite, des bourses Erasmus pour partir étudier à l’étranger et d’autres soutiens financiers divers (aides au logement – APL –, aux transports, etc.). En master, des bourses appelées « subventions à la mobilité » ou encore « subventions de loyer aux alternants » sont possibles.
Attardez-vous sur les sites internet des écoles, CFA, lycées… qui vous intéressent. Vous y découvrirez peut-être des spécialisations ou des services auxquels vous n’aviez pas pensé. Allez à la rencontre des établissements sur les salons de l’Étudiant. Les JPO (journées portes ouvertes) sont également l’occasion de visiter les lieux, de se rendre compte des infrastructures et du matériel à disposition, de rencontrer des étudiants et de poser toutes vos questions.
Certains établissements mettent à votre disposition des pédagogies innovantes dans leurs cursus :
• cours 100 % en ligne,
• rentrées décalées qui permettent de se réorienter souvent en fin de premier trimestre et de ne pas perdre une année,
• cours de coaching ou de développement personnel pour apprendre à mieux se connaître, à se projeter dans son futur métier, pour être accompagné lors de son entrée dans la vie active ou encore dans sa reconversion professionnelle (aide à la rédaction de CV, de la lettre de motivation, etc.),
• des écoles proposent pour leur dernière année de Bachelor une année 100 % internationale dans un établissement partenaire,
• d’autres proposent des parrainages (des étudiants en Bachelor sont parrainés par des étudiants en mastère),
• d’autres encore mettent en place pendant la formation des mises en pratique via leur réseaux d’associations partenaires ou soumettent à leurs étudiants des cas réels d’entreprises associées à l’école,
• certaines écoles d’ingénieurs qui recrutent sur concours communs dispensent une journée préparatoire aux épreuves des concours (on y glane des conseils pour gérer son temps le jour de l’épreuve, construire son brouillon, répondre au mieux aux questions à traiter, on s’exerce via des cas pratiques ou des mises en situations, etc.),
• certains IAE (écoles universitaires de management) sont engagés dans le processus « Etudiant entrepreneur » pour aider les jeunes qui le souhaitent à créer leur entreprise.
Soyez également vigilant en regardant les labels qui attestent du sérieux de l’enseignement dispensé : diplôme reconnu au RNCP, certification Qualiopi pour certaines écoles ou certains CFA, labels AMBA, EQUIS, AACSB pour les écoles de commerce.