Les crises se multiplient et durent de plus en plus longtemps. Elles sont de toutes natures : guerres, catastrophes écologiques, épidémies, qui engendrent des bouleversements sociaux, alimentaires, etc. Les missions humanitaires visent donc à préserver la vie et la dignité des populations de pays touchés par ces crises en réintroduisant un accès à l’eau et à l’assainissement, à la nourriture, aux soins de santé, à la construction d’abris… Pour cela il faut des associations et du personnel prêt à partir en quelques heures à l’autre bout du monde pour aider à la survie des civils. Les missions humanitaires sont donc formées d’équipes pluridisciplinaires, depuis les personnels de santé à ceux qui s’occupent de la logistique, en passant par ceux qui réunissent les fonds nécessaires pour réussir ces missions ou qui s’occupent de la communication.
On trouve des associations indépendantes, des écoles privées ou encore des écoles d’ingénieurs spécialisées dans l’agro-développement international. Ces dernières forment des responsables qui élaborent des projets pour aider les pays en développement ou émergents, par exemple.
À côté de la pratique, il y a de la théorie avec des cours de droit, d’économie, de géopolitique, d’humanitaire d’urgence, de psychologie, d’entreprenariat social, etc. Certaines formations demandent déjà d’avoir le PSC1 (formation aux premiers secours) et d’autres dispensent dans leur cursus.
La durée des études varie de quelques jours à plusieurs années selon la cible visée. Sont concernés les étudiants qui possèdent déjà un projet professionnel et veulent se former pour s’engager dans ce secteur, ainsi que des personnes en formation continue qui souhaitent se spécialiser davantage ou se réorienter.
• Les formations courtes
Il est possible de se former en 3, 4, 6 jours, en un mois ou 6 mois et d’obtenir des attestations pour des programmes courts afin de se spécialiser sur les aspects précis d’un métier. Les bénéficiaires sont souvent déjà salariés dans le domaine du social, du secteur paramédical, de la santé ou de l’humanitaire. Les intitulés de ces formations parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : accompagner des personnes atteintes d’Alzheimer ; accompagner une personne en soins palliatifs ; chargé d’évacuation ; éducation thérapeutique d’un patient ; assurer l’accès à l’eau potable, etc. Des formations d’un an, de niveau CAP sont également dispensées pour devenir accompagnant éducatif et social, accompagnant en gérontologie, ambulancier, etc. A bac+3, on trouve des bachelors (diplômes d’écoles) déjà très professionnalisants et spécialisés, qui permettent souvent de continuer dans la même école pour obtenir en deux années supplémentaires un mastère ou un MSc (master of science). Citons quelques exemples de spécialisations de bachelors : - Facilitateur de la transition de la transition écologique, solidaire et citoyenne - Coordination de projets de développement international et sociétal - Gestion de projets alternatifs et solidaires
Certains établissements de formation offrent leur propre cursus à bac+3 qui porte l’intitulé du métier auquel il destine comme, par exemple, celui de « responsable de l’environnement, de travail et de la logistique humanitaire ».
• Les formations longues
A bac+5,on peut trouver des mastères d’écoles (en 2 ans après un bachelor) ou des écoles, proposant, après le bac, des formations à bac+5 ou des MSc (master of science), des diplômes non reconnus mais très appréciés des recruteurs, qui recrutent à bac+3 ou +4. Certains sont, par exemple, orientés vers la « coopération internationale et l’action humanitaire ».
Lors d’une mission humanitaire, c’est une vraie équipe au complet qui se déplace à l’autre bout de la planète, sans compter ceux qui ont organisé depuis le pays d’origine tous les aspects pratiques. Du chef de mission humanitaire qui gère une équipe humanitaire à l’autre bout de la planète au collecteur de fonds, ou au logisticien humanitaire sur place qui doit regorger d’imagination pour acheminer le matériel pour l’équipe en mission et surtout pour les populations, les métiers sont très diversifiés. On trouve aussi des responsables d’ONG, directeurs d’associations, des administrateurs de missions humanitaires, des managers de projets de développement, des animateurs de réseau ONG, des responsables de projets eau, hygiène et assainissement, des responsables de projets protection de l’enfance en situation d’urgence, mais aussi tout le personnel médical et social : médecins, pédiatres, infirmiers, psychologues, aides-soignants, auxiliaires de puériculture, masseurs-kinésithérapeutes, ostéopathe, accompagnants éducatif et sociaux, éducateurs spécialisés.
Pour des formations dispensées par des associations indépendantes, il n’y a ni diplômes ni sélection particulière, vous êtes pris en charge et formé de bout en bout.
Les écoles privées qui recrutent après le baccalauréat pour 3 ans ou directement pour 5 ans d’études peuvent passer via leur site ou via la plateforme Parcoursup. Sur Parcoursup vous devrez envoyer un dossier (comprenant une lettre de motivation et un mini-CV). Si vous êtes accepté vous aurez souvent des épreuves écrites et orales à passer. Si vous vous inscrivez sur le site des écoles directement, vous devrez généralement remplir un formulaire d’inscription et si vous êtes accepté, vous serez convoqué à un concours. Suivant les diplômes et les écoles, les épreuves que vous passerez prennent différentes formes : QCM en anglais, QCM scientifique, oral de motivation en français – voire en anglais –, synthèse de documents, etc.
Les formations dispensées par les associations indépendantes peuvent être prises en charge par les conseils régionaux. En tous cas elles ne dépassent pas une somme entre 1 300 et 1 500 € par an.
Les écoles privées sont les plus coûteuses. Pour un bachelor en 3 ans, comptez entre 6 500 et 9 700 € par an selon les écoles, et environ 7 000 € par an pour un mastère à bac+5.
Sachez que des aides existent pour réduire les frais de scolarité. Il est possible de faire une demande de bourse, de payer en plusieurs fois dans certaines écoles, d’obtenir des prêts étudiants plus facilement et des loyers à tarifs réduits. Si vous optez pour des études en alternance, dans ce cas, les frais de scolarité sont pris en charge par votre entreprise d’accueil. L’étudiant est, par ailleurs, rémunéré pendant toute la durée de ses études.
Explorez les sites internet des écoles qui vous intéressent. Vous y découvrirez les petits « plus » qui pourraient faire pour vous la différence ou avoir plus de sens. Certaines écoles ou associations possèdent parfois des campus en Europe, en Afrique, des salles de simulation pour s’exercer sur des mannequins… D’autres proposent du e-learning, des cours de TIC -technologie de l’information et de la communication -, des stages à l’international via le dispositif Erasmus+, des conférences thématiques et des rencontres, des travaux sur des cas réels fournis par des structures partenaires, des centres de recherche et développement, des partenariats avec des ONG, des « parcours renforcés » en 3e année de bachelor ou des « majeures » en mastère.
Allez les rencontrer sur les salons de l’Étudiant. Les JPO (journées portes ouvertes) sont notamment l’occasion de visiter leurs locaux pour se rendre compte des infrastructures. Vous y discuterez également des étudiants auxquels vous pourrez poser toutes vos questions. Les dates des JPO sont souvent inscrites sur la page d’accueil des sites internet des formations.
A savoir : la plupart des diplômes sont reconnus par l’Etat et inscrits au RNCP (un gage de sérieux) et la plupart des professeurs sont issus d’associations et du secteur de l’humanitaire.