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Après les élections européennes, les organisations de jeunes se dressent contre l'extrême-droite

La liste du Rassemblement national est arrivée en tête lors des élections européennes.
La liste du Rassemblement national est arrivée en tête lors des élections européennes. © Laurent CERINO/REA
Par Amélie Petitdemange, publié le 11 juin 2024
4 min

Les résultats des élections européennes ont provoqué une onde de choc parmi les associations de jeunes. Les syndicats étudiants Fage, Unef et Union étudiante, ainsi que l'Union syndicale lycéenne se disent très inquiets pour l'avenir, après l'arrivée en tête de l'extrême-droite en France.

"Nous sommes extrêmement choqués et inquiets pour l'avenir. Que va-t-il se passer en Europe ? Le camp social progressiste pourra-t-il porter ses idées pour les jeunes et pour l'écologie ?", réagit Hania Hamidi, présidente de l'Unef (Union nationale des étudiants de France).

Une réaction partagée par Mäelle Nizan, présidente de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) : "Nous avons peur pour l'avenir, pour nos combats, et pour les valeurs que nous défendons, notamment la diversité, l'écologie et les libertés associatives et syndicales".

Le Rassemblement national est en effet arrivé en tête des élections européennes, ce dimanche 9 juin 2024. Avec 31,5% des votes, le parti d’extrême-droite obtient 30 élus au Parlement européen, et représentera la première délégation française. Vient ensuite la liste Renaissance de la majorité présidentielle, à 14,6%, talonnée par la liste de gauche du Parti socialiste et de Place publique à 13,8%. Puis la France insoumise (9,9%), les Républicains (7,2%), les Ecologistes (5,5%) et Reconquête ! (5,5%).

"C'est gravissime ce qu'il se passe aujourd'hui. Au total, près de 40% des suffrages exprimés sont pour l'extrême-droite, du jamais vu pour une élection européenne [avec la liste de Marion Maréchal, Reconquête !, NDLR] ", commente Gwenn Thomas-Alves, président de l'USL (Union syndicale lycéenne).

Un programme raciste, sexiste et transphobe

Cette montée de l'extrême-droite en France alerte les associations étudiantes, tant pour les droits des jeunes que pour tous les citoyens. "L'extrême-droite est l'ennemi des travailleurs et remet en cause nos acquis sociaux. Elle mène des politiques racistes, notamment avec la loi immigration qui vise à exclure les étudiants étrangers, mais aussi sexistes et transphobes [Les Républicains et le Rassemblement national ont déposé une proposition de loi pour interdire aux mineurs les traitements médicaux pour changer de genre, NDLR]", pointe Eleonore Schmitt, porte-parole de l'Union étudiante.

Maëlle Nizan échange régulièrement avec des associations étudiantes en Italie, où la Première ministre, Georgia Meloni est issu d'un parti d'extrême-droite. "Ils nous disent qu'une fois le parti au pouvoir, c'est très compliqué d'agir pour conserver les droits des jeunes", témoigne la présidente de l'Unef.

Au niveau du Parlement européen, l'extrême-droite n'est pas le premier parti, le groupe majoritaire étant le parti de droite PPE (Parti populaire européen). Ces résultats sont davantage un signal pour la France. "Si l'extrême-droite arrive au pouvoir en France, c'est un risque dramatique pour la jeunesse. Le programme du Rassemblement national est anti-jeunes et anti-pauvres", souligne Gwenn Thomas-Alves.

La dissolution de l'Assemblée, un pari très risqué

Une inquiétude notamment provoquée par la dissolution de l'Assemblée nationale, annoncée ce dimanche par Emmanuel Macron après les résultats des élections européennes. Les élections législatives, initialement prévues en 2027, se tiendront ainsi dès les 30 juin et 7 juillet 2024.

Un pari très risqué, alors que son parti a été désavoué lors des élections, notamment au profit du Rassemblement national. "Il joue au pompier pyromane, en préparant la prise du pouvoir du RN en juillet", s'indigne Eleonore Schmitt.

Un constat partagé par la Fage, qui appelle au vote pour les législatives. "Il faut se rendre compte de la responsabilité que nous avons, si nous ne voulons pas un gouvernement d'extrême droite dans un mois", pointe Maëlle Nizan.

L'UNEF a publié le lendemain un communiqué pour appeler à "la constitution d’un Front populaire le plus unitaire possible afin que ces élections législatives soient historiques par l’unité de la gauche et non par le basculement du pays dans le fascisme".

Les organisations de jeunes s'unissent

Toutes dissensions mises de côté, les organisations de jeunes sont au diapason pour lutter contre la montée du RN. Dès dimanche à 19 heures, elles se sont réunies au siège de l'Unef pour définir une prise de position commune et organiser des actions à venir.

"Il est temps d'entrer dans la bataille. Les organisations de jeunesse prennent leur responsabilité et s'impliquent dans la campagne, pour faire en sorte que les jeunes aillent voter. Nous voulons lutter contre l'abstention et contre la mal inscription des jeunes", annonce d'ores et déjà Eleonore Schmitt.

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