Un nouveau service civique écologique est créé
Le ministère de la Transition écologique a annoncé le lancement d'un "service civique écologique". Des missions seront progressivement proposées sur tout le territoire, avec un objectif de 50.000 volontaires d'ici 2027.
Le ministre de la Transition écologique a annoncé, ce lundi 8 avril, la création d'un service civique écologique. "Le meilleur remède à l'éco-anxiété, c'est l'action", a lancé Christophe Béchu, lors d'un après-midi de travail au ministère.
Actuellement, seuls 5.641 jeunes en service civique ont des missions écologiques. "Sur un total de 150.000 volontaires, c'est faible, les aspirations des jeunes vont au-delà !", a affirmé Christophe Béchu. Il souhaite augmenter le nombre de volontaires, de missions, de lieux d'accueil et de débouchés. Avec ce programme dédié, l'objectif est d'accueillir 6.600 volontaires en service civique écologique dès cette année, et 50.000 d'ici 2027. Comme pour le service civique déjà existant, il sera ouvert aux 16-25 ans, et jusqu'à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap.
Recrutement de 1.000 ambassadeurs
Pour augmenter le nombre de volontaires sur des missions écologiques, le ministère a annoncé le recrutement de 1.000 jeunes ambassadeurs au mois de juin. "Ils vont sensibiliser leurs pairs à l'existence de ces services civiques écologiques", a expliqué Christophe Béchu. Objectif : signer un maximum de nouveaux contrats en septembre.
L'accent sera mis également du côté des structures d'accueil, avec une augmentation des missions dans les collectivités territoriales, les associations, les opérateurs de l'Etat et les entreprises publiques. La Fondation de la mer, la SNCF et la RATP se sont par exemple engagées.
Le type de missions sera par ailleurs élargi, de l'apprentissage de la réparation de vélos à la préservation des forêts, y compris à l'international.
Enfin, le ministère veut "garantir une proposition ou d'emploi ou de stage avant la fin de chaque service écologique".
Création d'un service civique d'urgence
Un système de service civique "d'urgence" sera créé en parallèle, afin de répondre à des circonstances particulières et des crises, a annoncé lors de cet événement Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de la Jeunesse. Des jeunes pourront ainsi être mobilisés sur des missions d'urgence, comme cela aurait pu être le cas lors de la crise sanitaire. Le service civique d'urgence aurait par exemple pu être utilisé lors des inondations dans le Pas-de-Calais, a-t-elle illustré.
Une adaptation aux territoires
Les missions pourront être proposées dès maintenant, mais le vrai démarrage aura lieu cet été, avec une généralisation progressive sur tout le territoire.
"Il y aura un travail d'adaptation à faire, puisque les missions seront différentes selon les territoires. Il faut des outils qui pourront s'adapter à l'ensemble du territoire, y compris les Outre-mer où les problématiques varient", précise Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François et président de l'association Les Eco Maires.
Des modules de formation dédiés
Les missions de service civique déjà effectuées dans la thématique environnement seront comptabilisées parmi les services civiques estampillés "écologiques". Cela dit, les nouveaux services civiques écologiques seront pensés différemment. "Ils comprendront plus d'accompagnement, avec de la formation et de la sensibilisation, par exemple sur la thématique des métiers verts", précise à l'Etudiant Nadia Bellaoui, présidente de l'Agence du service civique.
Juliette Focki, en service civique au sein de l'association La Vigotte Lab, œuvre pour la transition écologique dans les territoires ruraux des Vosges. Pour cette étudiante en art, ces nouvelles formations sont un vrai atout. "Les jeunes sont intéressés mais n'ont pas forcément la conscience écologique", souligne-t-elle. Elle a bénéficié lors de son service écologique d'une formation de deux jours. "C'est court et c'est la même formation pour tous, c'est important de les renforcer et de les adapter au niveau local", ajoute la jeune femme de 24 ans.
Besoin de financement
Ce lancement devra être assorti d'un accompagnement budgétaire. "Il y a une problématique d'accompagnement financier. Les jeunes n'ont pas forcément les moyens de se loger à proximité de leur service civique, ou d'assurer les déplacements lors de leurs missions", illustre Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Son association accueille une cinquantaine de jeunes en service civique, dans les centres de soins, la gestion des espaces naturels ou encore la sensibilisation du grand public.
"Je ferai en sorte que la trésorerie du service civique soit suffisante", a promis Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de la Jeunesse, sans toutefois donner de chiffre. Le recrutement des ambassadeurs fera par ailleurs l'objet de crédits supplémentaires.