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Reportage

Au cœur d’une simulation lycéenne de parlement européen : "On est citoyens européens"

Une soixantaine de lycéens a débattu sur une proposition de résolution fictive.
Une soixantaine de lycéens a débattu sur une proposition de résolution fictive. © Léo Braillon
Par Léo Braillon, publié le 29 mai 2024
4 min

Les élections européennes du 9 juin approchent. Qu’ils soient en âge de voter ou pas, les lycéens tentent de s’intéresser au sujet. À Asnières-sur-Seine, l'Etudiant a assisté à une préparation de simulation de parlement européen.

Parti populaire européen, sociaux-démocrates, identité et démocratie, non-inscrits… Sept tables représentant les groupes politiques du Parlement européen sont installées dans la mairie d’Asnières-sur-Seine (92). Autour d'elles ce mardi soir, une soixantaine de lycéens de la ville ou habitants dans la commune préparent une simulation de parlement européen.

Pour correspondre au maximum à la réalité, une proposition de résolution doit être débattue et chacun a un rôle, un parti ainsi qu’un pays assigné. Au-delà de l’exercice, ces lycéens invités par le conseiller municipal délégué à la Jeunesse et à la Proximité, Hugo Huet, sont là pour apprendre le fonctionnement de l’Union européenne.

L’Europe, un symbole fort

Il est 19h passées, la journée de cours est terminée depuis un moment, pourtant les lycéens paraissent très enthousiastes lorsqu’il s’agit de parler d’Europe.

Pour Luis, élève de 1re au lycée Renoir, "l’Europe, c'est quelque chose qui nous concerne, on est citoyens européens. L’Europe fait beaucoup de choses pour nous : l’espace Schengen ou Erasmus par exemple". Ainsi, lorsqu’on leur parle de ce sujet, les lycéens comprennent que les élections à venir le 9 juin portent une certaine importance. Selon Arthur, du lycée Fénelon, l’Europe fait face à des enjeux majeurs comme "la lutte contre le réchauffement climatique, la montée de l’extrême droite ou la guerre en Ukraine." D’ailleurs, selon Benjamin, élève au lycée Sainte-Geneviève, "l’Europe, c’est la meilleure solution pour la paix".

À toutes les tables, il semble que l’Europe est louée. Pourtant, en 2019, lors des élections européennes, en France, 62% des 18-24 ans ne sont pas allés voter.  

Un manque d’information

Lorsque l’on demande à ces lycéens pourquoi les jeunes votent si peu, Les réponses sont unanimes. "Les jeunes ne votent pas, car on est mal informés. Cela peut faire peur aussi quand on ne connaît pas, c’est un saut dans le vide", explique Manon, élève au lycée Renoir. Olivia, élève du même établissement, renchérit : "On n’entend pas parler de cette élection contrairement au scrutin présidentiel".

Parmi ces jeunes pas toujours en âge de voter, ceux qui suivent la spécialité HGGSP sont plus renseignés que les autres. Mais pour la plupart, c’est un sujet dont ils débattent peu en dehors des cours. "On n’en parle pas du tout entre nous", concède Anaïs.

Et si pour Benjamin, une partie du problème vient de l’Éducation nationale, il pointe aussi des facteurs plus globaux. "Il n’y a pas assez de conférences ou d’interventions dans les lycées. La désinformation et les réseaux sociaux favorisent l’abstention ou ne poussent pas à la construction d'une identité politique."

Une manière de lutter contre l’abstention

Le but affiché de l'expérience est d’intéresser les participants à la politique européenne, mais aussi d’inciter au vote. D’après Arthur, "si on ne vote pas ce sont les autres qui décideront à notre place. Ce sont les personnes âgées qui votent le plus".

Bridjette et Anna viennent d’avoir 18 ans et pourront donc voter le 9 juin. L’expérience de la simulation du parlement européen leur a paru bénéfique : "On ne sait pas encore pour qui on va voter, mais cela nous a incitées à nous renseigner".

De même, Sarah a beaucoup appris sur l’Europe grâce à cette préparation. "Si je n’avais pas suivi l'atelier, je n’aurais pas du tout eu connaissance des partis ou de quoi que ce soit sur le sujet."

Enfin, ce type d’initiative sert aussi les lycéens au-delà des élections. Valentin, qui a participé pour "découvrir encore plus l’Europe, pouvoir débattre, coopérer et négocier", y voit aussi une opportunité pour son orientation. "On pense à la politique, mais il n’y a pas que ça, il y a aussi un aspect juridique", observe celui qui souhaite devenir… avocat.

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