Conditions de travail dans l’industrie : stop aux idées reçues !
Proposé par Avec l’Industrie
Certains clichés ont la vie dure : non, les punaises de lit n’ont pas encore envahi tous les foyers français (en tout cas, à l’heure actuelle). Non, les jeunes Chtis et les jeunes Marseillais ne sont pas génétiquement programmés pour faire de la téléréalité et surtout : non, les conditions de travail dans l’industrie ne sont pas moyenâgeuses.
Dans l’industrie, l’innovation technologique a clairement changé la donne. Et les managers ont fait peau neuve, eux aussi, n’hésitant plus à chouchouter leurs salariés. Zoom sur l’évolution des conditions de travail dans l’industrie avec le site aveclindustrie.fr.
On ne va pas se mentir (on est tous pareils), quand on pense à l’industrie, l’image qui nous vient en premier est celle de Charlie Chaplin dans Les Temps modernes. Autrement dit, celle d’un ouvrier martyrisé par une machine impitoyable, contraint de visser des écrous à la chaîne à un rythme inhumain.
Le travail en industrie serait donc sale, bruyant, pénible, mal payé, avec des horaires contraignants pour couronner le tout. Et pourtant, après avoir passé l’industrie au scan du fact checking, un constat s’impose : ce n’est pas (plus) du tout le cas !
La pénibilité du travail ? Un lointain souvenir, grâce à l’innovation technologique
À Saint-Étienne-du-Bois, près de Bourg-en-Bresse, Lionel Nallet (oui oui, l’ancien capitaine du XV de France) présente fièrement les locaux de son usine de mécanique de haute précision : « On est loin du cliché de l’usine vétuste, sale et bruyante. Toutes les machines sont électriques, donc peu sonores, et numériques, donc l’environnement de travail est très propre. Mais le cadre de travail va bien au-delà. L’objectif, c’est de garder nos salariés, leur expérience est fondamentale. On utilise la robotique pour les décharger des activités pénibles. » Tout est dit. Il faut dire que l’homme est du genre taiseux, alors quand il prend la parole, il va à l’essentiel, sans fioritures, comme il le faisait dans les mêlées.
L’industrie a fait sa mue, à tel point que l’on peut parler de quatrième révolution industrielle, une révolution digitale. Le numérique s’intègre désormais au cœur des processus industriels. Et avec l’automatisation et les machines à commandes numériques, la pénibilité a fortement reculé. Par exemple, l’entreprise Halgand, en Loire-Atlantique, a révolutionné le métier de chaudronnier. Sa « galt’forming » remplace les coups de maillets du chaudronnier par des galets intelligents et motorisés, ni plus ni moins. Adieu les troubles musculosquelettiques !
L’automatisation du travail a aussi fait naître le concept d’« opérateur augmenté », ou de « cobot », pour ceux qui n’ont pas séché les cours d’anglais à l’école. Concrètement, l’opérateur augmenté est un peu l’inspecteur Gadget de l’industrie (l’efficacité en plus) : un ensemble de technologies l’accompagne dans ses missions pour décupler son efficacité et son autonomie tout en lui simplifiant la vie. Des exemples ? Les exosquelettes, qui permettent d’alléger les charges portées par les travailleurs, ou encore les chaussures de sécurité connectées, qui détectent une perte de verticalité du salarié.
Conséquence directe de cette quatrième révolution industrielle : l’industrie s’ouvre enfin aux femmes ! Non seulement celles-ci peuvent désormais réaliser les mêmes tâches que les hommes, mais en outre, elles investissent de plus en plus les postes qualifiés et à hautes responsabilités. Au sein de Maison Broussaud, par exemple, une entreprise de confection de chaussettes connue notamment pour produire celles de Stromae, tous les chefs d’ateliers sont des cheffes d’atelier, et plus d’un salarié sur deux est une femme. En parallèle, beaucoup d’étudiantes s’engagent désormais dans des filières de formation scientifique et technique pour travailler dans l’industrie de demain.
Une amélioration significative des conditions sociales
Les entreprises font très attention à respecter la réglementation en matière d’horaires et de conditions de travail. Il faut dire que c’est dans leur intérêt de retenir leurs salariés et de les chouchouter. Une bonne qualité de vie au travail permet en effet d’augmenter la motivation des employés et de diminuer le taux d’absentéisme, avec à la clé, une amélioration des performances globales (pas folle la guêpe) !
Retour chez Maison Broussaud, où toutes les femmes terminent leur journée à 16h, l’idéal quand on a des enfants à aller chercher à l’école. « Les femmes qui travaillent dans mon entreprise n’ont pas à consentir les mêmes sacrifices que moi sur la vie de famille », glisse Alexandra Broussaud, la directrice générale. Un peu partout, d’autres solutions similaires sont mises en place pour permettre aux salariés de concilier vie privée et vie professionnelle. Ainsi, il n’est pas rare que ceux-ci ne travaillent pas le vendredi après-midi. Quant aux salariés qui travaillent de nuit, ils bénéficient bien souvent de jours de récupération et de compensations salariales.
L’industrie, un secteur fort de ses valeurs
Travailler dans l’industrie, c’est avant tout partager des valeurs humaines fortes. Celles d’une grande équipe où chacun peut trouver sa place, quels que soient son parcours, son expérience et son vécu. En fait, l’industrie se montre inclusive, accueillant aussi bien les seniors que les personnes à la recherche d’un emploi ou encore celles qui souhaitent changer de carrière.
Mais comment parler d’inclusion sans parler de la place du handicap dans l’industrie ? Les entreprises adaptées, par exemple, donnent la possibilité aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité salariée dans un cadre aménagé correspondant à leurs possibilités. Il en existe environ 800 en France (source UNEA) comme l’entreprise Lux&elles à Limoges. Lux&elles est un atelier de maroquinerie, qui intervient donc sur la fabrication de pièces de cuir (coupe, teinture, couture). Après seulement trois ans d’existence, l’entreprise s’est déjà imposée comme un partenaire incontournable des plus grandes marques de luxe. Stéphanie Queyroi, sa dirigeante, revient sur cette belle histoire : « J’ai toujours voulu créer une entreprise, mais je voulais le faire en conciliant certaines valeurs : l’humain, l’écoute, la diversité, l’égalité femme/homme et le travail bien fait. L’idée c’est de proposer des métiers valorisants aux personnes en situation de handicap, tout en restant dans un univers (le textile, le cuir) bien ancré localement sur notre territoire. On a commencé à 3 personnes, maintenant on est 25 ! 75% des salariés sont en situation de handicap et on les retrouve à la fois aux postes de direction, aux postes administratifs et sur les postes de confection (coupeur de cuir, couturier, prototypiste ect.). C’est toute l’entreprise qui est adaptée au handicap. A la fois au niveau du temps de travail (on est sur une semaine de 4 jours et il y a de nombreux trois quart temps/mi-temps), mais aussi au niveau des postes de travail (les tables sont réalisées sur-mesure avec un ergothérapeute, les sièges sont ergonomiques, le bruit et la luminosité sont adaptés) ».
Travailler dans l’industrie, c’est aussi avoir un impact sur le monde via de grands projets qui associent savoir-faire millénaires et nouvelles technologies, au service de défis contemporains comme ceux liés à la transition écologique. Ainsi, les métiers de l’industrie sont à la fois porteurs de sens dans leur finalité et vecteurs de fierté : quoi de plus satisfaisant que de maîtriser un geste technique et de pouvoir ensuite contempler le résultat de son travail ?
Enfin, l’industrie, c’est un large éventail de carrières. En fait, c’est simple : si ça se fabrique, alors il existe un secteur de l’industrie dont c’est le métier ! De la chimie à l’aéronautique en passant par le textile, le luxe ou encore la métallurgie, l’industrie est partout. Découvrez tous les métiers de l’industrie sur aveclindustrie.fr.
Portes ouvertes, salons, rencontres… il y a forcément un événement près de chez vous. Du 27 novembre au 3 décembre 2023 c’est la semaine de l’industrie ! Retrouvez le programme sur aveclindustrie.fr