Travailler dans l’agriculture : 5 métiers qui recrutent
L'agriculture manque de bras ! Et les profils recherchés sont de plus en plus diplômés. Pour quels types d’emploi proposés ? Pour des postes allant de la production à la vente, avec souvent – le saviez-vous ? – un statut salarié à la clé. Alors que le Salon de l'agriculture 2015 bat son plein, voici 5 pistes de métiers qui recrutent.
Le cadre de "La famille Bélier" vous a fait rêver ? Vous vous imaginez déjà habiter à la campagne, vous occuper des bêtes ? Et si vous sautiez dans le foin à pieds joints ? "Le secteur recrute 50.000 personnes chaque année", affirme Éric Maerten, rédacteur en chef de 'la France agricole'. Il y a une grande diversité de métiers, au niveau de plus en plus élevé, que ce soit dans la production ou le high-tech". Et, bonne nouvelle, "93 % des diplômés issus d'une formation agricole trouvent un poste dès la fin de leurs études. C'est un record !"
L'emploi salarié est en augmentation
Un tiers des jeunes agriculteurs est titulaire au minimum d'un bac+2. Et la part des emplois non qualifiés diminue avec la mécanisation des exploitations. France Stratégie prévoit 18.000 postes de cadres dans l'agriculture d'ici à 2022. "Aujourd'hui, le nombre d'exploitants agricoles diminue, mais l'emploi salarié augmente autant dans les exploitations que dans les services annexes, les fournisseurs et la vente de produits", détaille Patrick Guès, des Maisons familiales et rurales, qui scolarisent 50.000 élèves de l'enseignement agricole dans 420 établissements. Alors si travailler dans l'agriculture vous attire, voici nos pistes de métiers aux débouchés assurés.
Piste #1 : vente et maintenance du matériel agricole
Compétences très techniques demandées
Le développement de tracteurs et de moissonneuses-batteuses bourrés d'électronique exige des techniciens formés. "La conception, la recherche et le développement sont aussi très gourmands en ingénieurs", affirme Éric Maerten. Antonin, 27 ans, est technicien spécialisé en matériel agricole de précision. Il travaille pour l'entreprise Cornet, une concession John Deere près de Pithiviers (45). Il forme les commerciaux et assure le service après-vente. "Nous vendons par exemple des moissonneuses-batteuses qui se conduisent toutes seules !" explique Antonin, passionné depuis l'enfance par les tracteurs.
Après un bac S, il décroche un BTS (brevet de technicien supérieur) génie des équipements agricoles. Il poursuit ensuite en école d'ingénieurs à Agrosup-Dijon. Aujourd'hui, il gagne 1.600 € net par mois. "Ce n'est pas énorme, mais j'ai certains avantages comme un téléphone portable, un ordinateur et une voiture de fonction. Et à mon âge, j'ai déjà acheté ma maison !" s'enthousiasme, plutôt fier, le jeune homme.
FORMATION REQUISE : • BTS génie des équipements agricoles, • diplôme d'ingénieur agronome. |
Piste #2 : tractoriste
Un métier qui demande du doigté
"Nous avons énormément de mal à trouver des tractoristes, c'est-à-dire des personnes capables de conduire un engin agricole entre les vignes pour les vendanges, mais aussi de tailler la vigne, de désherber", explique Kristen Le Clainche, responsable de Vitijobs, site spécialisé dans les offres d'emploi du secteur. Le tractoriste est aussi chargé de vérifier qu'il n'y a pas de maladie sur les vignes et avertit le régisseur si c'est le cas.
Une fois la formation (de dix mois) effectuée, cet ouvrier qualifié trouve immédiatement un emploi. Il peut enchaîner les contrats à durée déterminée dans des petites exploitations ou viser directement un CDI (contrat à durée indéterminée) dans les plus grosses.
FORMATION REQUISE : • ouvrier viticole tractoriste, formation de dix mois proposée par les MFR (maisons familiales et rurales) ou des lycées agricoles. |
Piste #3 : commercial dans le vin
Le digital pour vendre à l'export
Le site Vitijobs recense actuellement 1.300 offres d'emploi, notamment dans le domaine commercial. "Nous cherchons des exportateurs capables de vendre le vin dans le monde entier", affirme Kristen Le Clainche. L'œnotourisme est aussi en plein développement. "Ces professionnels organisent des dégustations, font visiter les caves et vendent du vin aux visiteurs : ce sont des ambassadeurs du domaine", explique cette experte.
Les vignerons sont aussi très friands de nouvelles technologies, notamment de tout ce qui peut les aider à vendre leur récolte en direct. C'est la mission de Florian, 23 ans, qui travaille pour Plugwine, société proposant des solutions digitales pour les exploitants viticoles, avec la création d'un site incluant toute la partie logistique afférente (enregistrement de la commande, livraison). Après un DUT (diplôme universitaire de technologie) GEA (gestion des entreprises et des administrations), Florian a enchaîné avec une licence pro en distribution, une courte expérience en supermarché et un MBA (Master of Business of Administration) spécialisé à l'ISV (Institut supérieur du vin) de Montpellier (34). Une spécialisation qui lui a permis de rejoindre Plugwine à l'issue d'un stage dans un domaine viticole.
FORMATION REQUISE : • BTS technico-commercial vins et spiritueux, • licence pro métiers de la vigne et du vin, • master pro vin, vigne, terroir. |
Piste #4 : éleveur
La passion, vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Malgré la mécanisation de la traite, les éleveurs laitiers ont encore de gros besoins en main-d'œuvre. Après une première expérience, certains sautent le pas et deviennent chefs d'exploitation. À 27 ans, José est éleveur en Normandie près de Vire (14). Il a une vingtaine de moutons et cinq vaches qu'il élève pour leurs veaux. "Avant de se lancer dans le métier, il faut être passionné, car les animaux ont besoin de nous, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige ! " prévient José.
Même constat pour Aline, 31 ans, ingénieure diplômée de LaSalle-Beauvais, qui a choisi de s'installer avec son mari. Tous deux possèdent 60 vaches laitières Holstein qu'ils élèvent en Seine-Maritime. "Le plus difficile a été de trouver des terres, car l'urbanisation grignote les champs." L'installation a demandé un gros investissement, et aujourd'hui, comme beaucoup d'agriculteurs, ils sont très endettés. "Mais, nous avons une qualité de vie extraordinaire, ce n'est jamais la routine", précise-t-elle.
FORMATION REQUISE : • BTSA productions animales, • diplôme d'ingénieur. |
Piste #5 : conseil aux entreprises
Du relationnel avant tout
"Il y a un gros gisement d'emplois dans le conseil aux entreprises, la transmission fiscale", constate Éric Maerten, qui recommande les formations de l'IHEDREA, école de droit rural et de management agroalimentaire à Levallois-Perret (92) et l'Institut du droit rural de l'université de Poitiers. Une partie des offres d'emploi concerne des ingénieurs agronomes.
Diplômé de LaSalle-Beauvais, Lionel, 45 ans, est courtier chez Socama courtage. "Je sers d'intermédiaire entre l'exploitant, qui cherche à vendre, et l'acheteur, qui peut être un meunier, un fabricant d'aliments pour animaux de compagnie, un malteur (pour la bière), un fabricant de biocarburant". Lionel gère les litiges, les délais de paiement, vérifie la fiabilité des acheteurs et des vendeurs. "Malgré Internet qui permet aux acheteurs et vendeurs de traiter en direct, ce secteur recrute toujours", assure-t-il.
FORMATION REQUISE : • diplôme de conseiller en droit rural, • master 2 expertise foncière, • diplôme d'école de commerce, • juriste en droit rural, • école d'ingénieurs agronomes. |
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1.050 exposants, 4.000 animaux… Paris Expo (Porte de Versailles) dédie ses allées au monde de l'agriculture jusqu'au 1er mars 2015. L'occasion de rencontrer des pros et des étudiants du secteur… en profitant de quelque dégustation de produits gastronomiques !
Salon international de l’agriculture : de 9h à 19h tous les jours et jusqu’à 20h les mercredis et jeudis. Tarif étudiant : 6 €. Plus d'infos sur https://www.salon-agriculture.com.