Les métiers du secteur Cybersécurité

Avec plus de 22 milliards d’objets connectés à internet dans le monde d’ici 2024, l’enjeu de la cybersécurité est un défi permanent pour tous les pays de la planète.

Selon l’enquête annuelle 2022 de l’Observatoire des métiers de la cybersécurité, la société a de plus en plus besoin de sécuriser ses données et de protéger ses systèmes informatiques face à des cyberattaques de plus en plus sophistiquées. Et ces structures peinent à recruter. Les grands piliers de la cybersécurité s’organisent donc autour de la prévention, de la détection et de la réaction.

Les personnes qui travaillent dans la cybersécurité ont pour mission de protéger les ordinateurs, les réseaux, les appareils mobiles, les systèmes électroniques, les données des entreprises, des instances internationales, des grands groupes, des administrations (ministères, mairies…), des hôpitaux, etc. Tous les secteurs d’activités sont concernés (publics ou privés) : l’informatique et le numérique, l’industrie aéronautique, automobile, ferroviaire, spatiale et de défense, l’e-commerce, l’enseignement, l’énergie, la santé, la communication, le multimédia, l’édition, les domaines de la banque-finance-assurance et bien d’autres encore.

L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) recense près de 30 métiers liés à la cybersécurité, classés en cinq grands domaines :

• La gestion de la sécurité et le pilotage des projets : directeur(rice) cybersécurité, Responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), responsable de projet de sécurité…

• La conception et le maintien d’un système informatique sécurisé : architecte en cybersécurité, chef(fe) de projet en cybersécurité, cryptologue, auditeur(rice) de sécurité technique, auditeur(rice) de sécurité organisationnelle…

• La gestion des incidents et des crises : responsable du SOC, analyste SOC, responsable du Computer Security Incident Response Team (CSIRT) – en français, centre d’alerte et de réaction aux attaques informatiques –, gestionnaire de crise en cybersécurité… 

• Le conseil, les services et la recherche : hacker éthique, pentester, développeur(se) de solutions de sécurité, intégrateur(rice) de solutions de sécurité, consultant(e) en cybersécurité, chercheur(se) en sécurité des systèmes d’information…

• Les métiers connexes comme risk manager, délégué à la protection de données, auditeur(rice) interne, etc.

Pour ces métiers, les qualités recherchées riment avec concentration, patience, calme, sang-froid et gestion du stress, rigueur, logique et réactivité. Ces profils sont utiles à la société, valorisants et le secteur est porteur d’emplois.

Les rémunérations dans le secteur sont plus qu’honorables, bien que variables selon la taille de l’organisation pour laquelle vous travaillez. Dans les structures de moins de 250 salariés, les salaires s’échelonnent entre 2 900 € et 5 300 € brut par mois environ, tandis que dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, les salaires peuvent atteindre 6 200 € et 8 300 € brut par mois.

Le secteur de la cybersécurité privilégie l’emploi de personnes très qualifiées. Selon l’ANSSI, les trois quarts possèdent au minimum un niveau bac +5. L’ANSSI délivre également un label, le SecNumEdu à bon nombre de formations supérieures universitaires ou en écoles. Ce label garantit à l’étudiant que la formation répond à une charte de critères définis par l’ANSSI. Son centre de formation dispense également un titre de haut niveau à la sécurité des systèmes d’information : le titre d’Expert en sécurité des systèmes d’information (ESSI). Nous vous invitons également à regarder, pour les autres formations que vous choisirez, si celles-ci sont reconnues au RNCP, ce qui est un gage de qualité et de sérieux.

• Les diplômes courts à bac +2/3 tournés vers l’informatique et le développement sont une bonne base et sensibilisent déjà leurs étudiants à la cybersécurité. Un livre blanc datant de 2013 indique en effet que la sécurité informatique doit être intégrée dans l’ensemble des formations du supérieur. BTS, BUT, licence professionnelle, Bachelor d’école… Il y en a pour tous les goûts.

À bac +2, citons le BTS Systèmes numériques (SN) ou encore Services informatiques aux organisations (SIO). À bac +3, on trouve les BUT : Génie électrique et informatique industrielle (GEII), Statistique et informatique décisionnelle (STID), Informatique, Métiers du multimédia et de l’internet (MMI) et Réseaux et télécommunications (R&T). Des écoles spécialisées dispensent des Bachelors comme celui de développeur informatique option Cybersécurité de l’école Guardia, le Bachelor Cybersécurité de l’ECE ou encore celui de la Cyber Management School, pour ne citer que quelques exemples. À l’université, il existe des licences génériques mention Informatique et des licences professionnelles, accessibles après un bac +2, proposant de nombreux parcours dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberdéfense.

• Les diplômes à bac +5 et plus. Masters universitaires, Mastères d’écoles, Master of science (MSc), diplômes d’écoles spécialisées en cybersécurité, diplômes d’une école d’ingénieurs… Les formations longues sont indispensables pour se spécialiser et acquérir des compétences encore plus pointues en cybersécurité. Certains masters mention Méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises (Miage) offrent des parcours en système d’information et management du risque dans lesquels la cybersécurité tient une place importante. Citons également les Mastères en cybersécurité (après un Bachelor) dispensés par des écoles spécialisées en informatique ou en cybersécurité et management. Des MSc comme ceux de l’école Guardia ou de Ionis-STM ou encore de l’école d’ingénieurs Efrei pour ne citer qu’elles, forment aussi des experts en cybersécurité. Certains étudiants obtiennent même un doctorat (bac +8) pour exercer dans la recherche.

La cybersécurité constitue une filière d’avenir (l’État a pour ambition de créer, d’ici 2025, 37 000 nouveaux emplois dans ce secteur). Les Français sont d’ailleurs réputés pour être très bien formés et des pays comme la Suisse, le Canada ou le Luxembourg viennent les « chasser » en leur offrant des conditions de travail et des rémunérations souvent exceptionnelles.