Devenir Éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse : métier, études, salaire

L’éducateur PJJ s’occupe des mineurs en danger, en grande difficulté ou délinquants. Son travail commence lorsque le juge des enfants a pris une décision : à partir de ce jugement, l’éducateur suit le jeune dans son milieu familial, dans son foyer, mais aussi dans les centres fermés ou même en milieu carcéral… Ensemble, ils construisent des projets.

L’éducateur PJJ soutient le jeune, lui fixe des repères et des objectifs. Il élabore avec lui son projet éducatif en vue de sa réinsertion sociale, scolaire et/ou professionnelle. Pour cela, l’éducateur ou l’éducatrice commence par rencontrer le mineur et sa famille afin d’évaluer sa situation personnelle, familiale et sociale. Il recueille éventuellement des informations complémentaires auprès des différents acteurs impliqués dans la vie du mineur comme les enseignants et les travailleurs sociaux.

Sur la base de cette évaluation, l’éducateur élabore un projet éducatif individualisé (PEI) qui définit les objectifs et les actions à mettre en œuvre pour aider le mineur à se développer et s’insérer dans la société.

Ensuite, l’éducateur met en œuvre le PEI en accompagnant le mineur dans son quotidien. Il peut le rencontrer régulièrement, lui proposer des activités, l’aider à résoudre ses problèmes, etc. Au fil des mois, il rend compte régulièrement de son action au juge des enfants, qui est responsable du suivi du mineur. Il rédige des rapports d’évaluation et de suivi, qui permettent au juge de prendre les décisions les plus appropriées.

Les missions d’un éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse sont variées et se déclinent suivant le lieu d’exercice :

• Évaluer la situation du mineur.

• Élaborer un projet éducatif individualisé.

• Mettre en œuvre le projet éducatif individualisé.

• Favoriser l'acquisition de compétences sociales et professionnelles.

• Adapter les interventions en fonction de l'évolution de la situation.

• Accompagner le jeune dans son parcours éducatif avec d'autres professionnels.

• Informer le jeune sur ses droits et devoirs.

• Orienter vers les dispositifs et services appropriés.

• Participer aux audiences et aux entretiens avec le juge des enfants.

• Rédiger des rapports d'observation et des comptes rendus.

• Sensibiliser les jeunes à leurs responsabilités en tant que citoyens.

L’éducateur doit être capable d'écouter attentivement le mineur et de lui faire confiance. Il doit également faire preuve de patience, car le travail avec les mineurs peut être long et difficile pour le mener vers une insertion sociale durable.

Parfois, il doit faire face à des conflits avec le jeune suivi. Sa bienveillance, son empathie autant que sa capacité à rappeler les règles lui seront précieux.

En France, le métier d'éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) peut s'exercer dans des structures publiques : services d'investigation et d'orientation éducative (SIOE), services éducatifs auprès des tribunaux (SEAT), services d'aide éducative en milieu ouvert (AEMO), centres d'hébergement.

L'éducateur à la PJJ peut aussi être recruté par des associations œuvrant pour la protection de l'enfance.

Après réussite du concours, vous êtes élève éducateur. Votre revenu est d'environ 1 800 euros durant la formation de deux ans en alternance.

Une fois en poste, et avec l'expérience, votre rémunération mensuelle oscillera entre 2260 euros et 3 650 euros bruts mensuels.

Se former à l'ENPJJ, École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

Le concours de recrutement du ministère de la Justice est ouvert aux titulaires d’un bac + 3 (dans une filière sociale, sportive ou culturelle) ou d’un diplôme d’éducateur spécialisé.

La formation, rémunérée, dure ensuite deux ans en alternance (un an pour les titulaires d'un diplôme d’éducateur spécialisé) à l’ENPJJ (École nationale de protection judiciaire de la jeunesse), à Roubaix (59), et sur 11 sites en région (neuf en métropole, deux en territoires ultra-marins – Réunion et Guyane).

Au terme de la formation, le stagiaire est titularisé et reçoit son affectation. Il s’engage à servir l’État pendant cinq ans. L’établissement propose une année préparatoire au concours pour les diplômés bac + 2 issus des quartiers défavorisés.

Bon en savoir : 91 personnes ont été admises au concours externe 2023.