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Le parcours PluriPASS enterre la PACES à la fac d’Angers

Par Virginie Bertereau, publié le 18 novembre 2014
1 min

Révolution dans les études de santé. À la rentrée 2015, l'université d'Angers remplace la PACES (première année commune aux études de santé) par PluriPASS. Un parcours pluridisciplinaire qui permet notamment d'accéder à d'autres filières en cas d'échec, sans perdre d'année.

La fac de médecine d'Angers à l'heure des cours // Virginie BertereauÀ la rentrée 2015, l'université d'Angers remplace la PACES par le parcours PluriPASS. // © Virginie Bertereau

À Angers, la PACES (première année commune aux études de santé), c'est fini. À partir de la rentrée 2015, l'année couperet qui permettait d'accéder aux études de médecine, odontologie, pharmacie, sage-femme et kinésithérapie est remplacée par le parcours PluriPASS (Parcours Angers Sciences de la Santé). Son lancement a été officialisé vendredi 14 novembre 2014.

Une spécialisation progressive

Principal changement de cette expérimentation : à la différence de la PACES, PluriPASS permet aux étudiants de valider des semestres et donc de ne pas redoubler, voire repartir à zéro, s'ils ne parviennent pas à entrer en filière santé. Ils peuvent poursuivre directement en 3e année dans l'une des 15 licences de la fac d'Angers ou du Mans (physique-chimie, biologie, informatique, maths, psychologie, droit, économie, etc.) ou tenter d'intégrer une école d'ingénieurs partenaire (ISTIA, ENSIM, Centrale Nantes, mines de Nantes...).

Au programme : un peu de tout...

En première année, le programme, pluridisciplinaire, se compose ainsi de trois grands domaines : les sciences du vivant, les sciences pour l'ingénieur (maths, physique, chimie...), les sciences humaines et sociales (droit, psychologie...) mais aussi l'anglais, la culture numérique et des UE (unités d'enseignement) optionnelles. En prime, il comprend un module 3PE pour "projet personnel et professionnel de l'étudiant". De quoi réfléchir à un futur métier...

Tout cela en un an, c'est possible ? Oui, selon Isabelle Richard, doyen de la faculté de médecine. "Le contenu de la PACES n'était pas si dense mais les étudiants apprenaient le moindre détail. Avec PluriPASS, il faudra plutôt comprendre ce que l'on apprend, savoir en faire une synthèse."

Exit les concours de fin de semestre

À l'issue de cette première année, les étudiants seront classés sur la base de leurs notes obtenues en contrôle continu et, si besoin, d'oraux complémentaires. Les concours de fin de semestre sont supprimés. Une façon de limiter le bachotage et d'évaluer davantage le savoir-faire et le savoir-être des candidats. 75 % des places disponibles dans les filières santé – le numerus clausus, lui, ne disparaît pas – seront alors attribuées. Les 25 % de places restantes seront proposées en fin de 3e semestre. Une seconde chance pour les étudiants. Au final, ceux qui ne seront pas admis en santé bénéficieront d'un 4e semestre de remise à niveau pour poursuivre dans une autre filière, jusqu'au bac +5, sans perdre de temps.

Mention au bac de rigueur

Autre (r)évolution : PluriPASS va donner une part plus importante aux enseignements dirigés en petits groupes, aux ressources numériques à travailler chez soi, mais également au tutorat. Au total, comptez 50 % de cours et 50 % de travail personnel.

"PluriPASS reste un parcours exigeant, où il faudra beaucoup travailler. Il est adapté à certains profils", prévient Isabelle Richard. Et c'est là que le bât blesse... Sur le papier, l'expérimentation doit "permettre à un public plus large de rejoindre les études de santé". Certes, les étudiants reçus seront probablement moins des professionnels du bachotage qu'avant. Mais, sans faire de sélection, la fac recommande fortement aux candidats d'être titulaires d'un bac S avec mention assez bien ou mieux ou d'un autre bac général avec mention bien ou mieux. Bref, pas de diversification en vue.

Autre limite à l'inscription (sur Admission-postbac) : le territoire géographique. Avec tous ses atouts, PluriPASS risque d'attirer les foules. La réponse de l'université est donc de donner la priorité aux néo-bacheliers de l'académie de Nantes et plus précisément de trois départements (Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe) ou d'un établissement français à l'étranger. Êtes-vous prêt à déménager ?

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