Licences santé : les 7 alternatives à la PACES
À partir des rentrées 2014 ou 2015, sept universités vont expérimenter des filières alternatives à la PACES. Dans certains cas, le nombre de places réservées à ces "admissions directes" (jusqu’à 30 % du “numerus clausus”) offre de vraies opportunités pour des étudiants aux profils variés. Mais les chances de réussite dépendent aussi du nombre de candidats qui postuleront… Présentation des différents projets.
Cours en amphi à la faculté de médecine d'Angers // © Virginie Bertereau
Enterrée la PACES (première année commune aux études de santé) et ses concours couperets ? Pas encore… Mais des expérimentations en filières santé, qui commenceront à partir de la rentrée 2014 ou de la rentrée 2015, ouvrent de nouveaux horizons. Objectifs : améliorer les conditions de réorientation des étudiants après un échec en PACES et diversifier le profil des futurs médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et sages-femmes en créant de nouveaux modes d'entrée en deuxième ou troisième année d'études. Dans ces cas, le recrutement s'effectue sur la base d'un dossier de candidature puis, en cas d’admissibilité, de un ou de plusieurs entretiens de motivation.
Les 4 projets retenus concernent 7 universités : Angers, Paris 5, Paris 7, Paris 13, Rouen, Saint-Étienne et Strasbourg. Des expérimentations qui s'achèveront à la fin de l'année universitaire 2019-2020.
À l'université d'Angers
C'est le seul projet où la PACES est supprimée. L'université d'Angers la remplace par un parcours pluridisciplinaire dit "pluriPASS" organisé à partir de l'année universitaire 2015-2016. Une L1 validée permettra d'accéder aux épreuves d'admission (écrites et orales) en deuxième année de dentaire, médecine, pharmacie ou sage-femme. 75 % des places du “numerus clausus” seront alors attribuées. Ceux qui échoueront pourront poursuivre en semestre 3 de licence pluriPASS - et retenter leur chance aux épreuves (25 % du “numerus clausus”) - ou rejoindre une autre L2, un master, une école d'ingénieurs ou de commerce.
À Paris 5, Paris 7, Paris 13 et Saint-Étienne
Ce projet augmente les chances d'intégrer la deuxième ou troisième année d'une filière santé (dentaire, médecine, pharmacie, sage-femme) avec une L2 ou une L3 validée quelconque (droit, chimie, philosophie…) mais adaptée. Pour la première année, au moins, Paris 5 a décidé de n'ouvrir ce cursus qu'aux licences scientifiques.
Les étudiants doivent suivre des unités d'enseignement de PACES complémentaires, dont le nombre et la nature dépendent du cursus choisi en parallèle. Après la licence, un pourcentage de places leur est réservé. À Paris 13, par exemple, 10 % des étudiants seront sélectionnés par cette voie en 2014-2015 (date du début des expérimentations). Ils devraient être 30 % en 2019-2020. Un bon plan... À Paris 5, en revanche, les chances seront plus minces : seulement 5 % des places en médecine seront réservées aux admissions directes en 2014-2015, 7 % en 2019-2020.
À l'université de Rouen
L'université de Rouen a créé une licence "sciences pour la santé". Ouverte pour l'année 2014-2015, celle-ci est parallèle à la PACES. Toutes deux ne sont ouvertes qu'aux bacheliers de l'académie de Rouen, sauf cas exceptionnel s'il a été fait une demande de dérogation dès le mois de mars/avril de l'année précédente. Les bacheliers choisissent entre l'une des deux filières. Le recrutement en licence se fait sur dossier (CV, lettre de motivation, notes du baccalauréat).
Par la suite, pour rejoindre les études de dentaire, médecine, pharmacie ou sage-femme, les étudiants doivent avoir validé leur L2 ou une L3 santé mais aussi avoir obtenu au moins 12/20 de moyenne dans les UE du tronc commun, ne pas avoir redoublé d'année de licence et être selectionné par le jury suite à un oral de motivation. Un pourcentage du “numerus clausus” est réservé aux admissions directes (15 % : 6 % après une L2, 9 % après une L3).
À noter : les étudiants de PACES ne peuvent pas se réorienter vers la licence santé en cours d'année.
À l'université de Strasbourg
Avec une deuxième année de licence "sciences du vivant" validée, une part d'étudiants de l'université pourra intégrer les cursus de dentaire, médecine, pharmacie ou sage-femme en admission directe. Ce pourcentage s'élèvera à 6,5 % du “numerus clausus” en médecine, 25 % en pharmacie, 8,5 % en odontologie et 7 % en maïeutique. Il sera également possible de faire pharmacie après une deuxième année de licence de chimie validée. L'expérimentation débute en 2014-2015, mais les jurys seront organisés à compter de l'année universitaire 2015-2016.
Et après l'expérimentation ?
De nombreux points (programmes, lieux des cours, capacités d'accueil, débouchés hors filières santé...) restent à éclaircir très rapidement dans chaque université. Côté critères de sélection, les résultats obtenus depuis le bac, la motivation, la capacité de travail, le projet professionnel, les stages déjà effectués en santé, etc. devraient compter. Ce mode de recrutement a souvent été décrié au nom du libre accès à l'université. "Il s'agit d'une sélection plus qualitative, plus "douce" et plus intéressante qu'un concours basé sur du bachotage", défend Marc Thébault, responsable administratif de la faculté de médecine de Paris 5.
À plus long terme, au cours de l'année 2018-2019, les expérimentations feront l'objet d'un rapport transmis au Parlement. Après six années de tests, la licence santé sera-t-elle généralisée ? Si oui, sous quel modèle ?