Métiers de l'audiovisuel : Breaking news à BFM TV
Suivie quotidiennement par 10 millions de personnes, BFM TV [qui appartient à SFR Médias, également propriétaire de l’Etudiant], est une chaîne d’information continue. Pour cela, elle mobilise 250 journalistes et 120 techniciens d’antenne et de production.
Les présentateurs télé sur le pont
À BFM TV, les présentateurs rédigent tout : lancement, interview, flashs d'infos... // © Éric Garault pour L'Étudiant
À BFM TV, les présentateurs télé officient dès 4h30 ("Première édition") et jusqu'à 0h30 ("Le journal de la nuit"). Ce sont des journalistes : ils écrivent les lancements des sujets des JT de la journée. Ici, Florence Duprat et Gilane Barret, intervenant dans la tranche d'info "15 heures-18 heures". BFM TV assure vingt heures de direct quotidien, de 4h30 à 0h30. Chaque année, presque 7.000 heures sont dédiées aux journaux télévisés (soit 76 % du temps d'antenne).
Le journaliste, au cœur de l'info
Claire ne pensait pas devenir journaliste mais a réussi le concours du Celsa. // © Éric Garault pour L'Étudiant
"Je sais à quelle heure je commence ma journée, mais pas à quelle heure je la terminerai ! Quand vous décrochez la première interview télé du chanteur Renaud depuis six ou sept ans, vous prolongez votre journée !" Claire Fleury, 32 ans, est journaliste au service Culture et show-biz.
"Nous travaillons à la fois sur le rythme propre aux "news" – l'info brûlante –, ainsi que sur celui du magazine." Claire peut ainsi rester pendant deux semaines sur la mort de Michael Jackson. Mais aussi mettre en boîte l'interview de Steven Spielberg sur son film pour enfants, "le Bon Gros Géant" : "L'interview a été enregistrée en mai, et n'a été diffusée qu'à la sortie du film, en juillet."
Le chef d'édition, le chef d'orchestre de l'information
Amélie décide de l'ordre et du traitement des sujets présentés au JT. // © Éric Garault pour L'Étudiant
"Je murmure à l'oreille des présentateurs via leur oreillette !" Amélie Lethullier, 38 ans, occupe le poste de chef d'édition de la tranche d'info "midi-15 heures". Chef d'orchestre du JT (journal télévisé), elle coordonne, depuis la régie, le travail des équipes techniques et rédactionnelles.
À 8h30, en conférence de rédaction, Amélie a listé, avec le rédacteur en chef et les journalistes, les sujets qui seront traités à l'antenne à la mi-journée et a décidé de leur mode de traitement : un direct sur place, un journaliste en plateau, une voix off sur un sujet en images, etc. Avec le présentateur, Amélie a aussi décidé de l'ordre des sujets du JT, en particulier de l'événement qui fera l'ouverture.
Pendant la diffusion de l'émission à l'antenne, Amélie Lethullier supervise notamment les techniciens chargés des duplex et de la bonne marche des liaisons satellites. Elle-même reçoit des informations de la rédaction en chef via son casque. "Beaucoup d'imprévus surgissent pendant un JT. Le métier de chef d'édition exige de l'organisation, de l'anticipation et de la réactivité", souligne-t-elle.
Le journaliste scroller ou l'esprit de synthèse
Maxime est diplômé du CFJ (Centre de formation des journalistes). // © Éric Garault pour L'Étudiant
"Le 'scroll', ce sont les bandeaux déroulants d'informations qui s'affichent en bas de l'écran, les titres d'ouverture de journaux et les textes contextuels qui accompagnent les sujets à l'antenne", décrit Maxime Daridan (à gauche, au premier plan), 33 ans, chef du service Scroll. Les journalistes scrollers travaillent ainsi sur deux niveaux de lecture : les titres des images et les informations complémentaires.
"Pour le téléspectateur, cela permet d'avoir deux rythmes, même s'il y a une 'alerte info', les deux se rejoignent." L'avantage de l'écrit est de pouvoir donner une information même s'il n'existe pas – ou pas encore – d'images. Chaque jour, trois journalistes enchaînent les vacations dès 3 heures du matin et jusqu'à 0h30.
Le rédacteur en chef numérique, le spécialiste réseaux sociaux
Après un bac S et des études d'histoire, Julien a travaillé sur l'émission "The Voice". // © Éric Garault pour L'Étudiant
Rédacteur en chef numérique, Julien Mielcarek, 32 ans, veille au bon traitement des sujets d'actualité sur les médias digitaux de BFM TV : le site bfmtv.com, l'application mobile, etc. Les sujets sont soit choisis parmi ceux passés à l'antenne, soit créés spécifiquement pour le Web. La rédaction peut ainsi repérer un sujet d'actualité qui donnera lieu à un reportage TV diffusé à l'antenne.
Julien a aussi en charge la gestion des réseaux sociaux : "Nous devons adapter nos contenus pour qu'ils soient audibles partout. Un sujet diffusé sur BFM TV sera traité de façon différente sur le site Web de la chaîne, sur Instagram ou sur Snapchat."
Le documentaliste, passion archives
Le travail de Stéphanie consiste aussi à compiler des images sur des thèmes variés tels que le bac, les impôts, les nécrologies des personnalités. // © Éric Garault pour L'Étudiant
La chaîne emploie six journalistes documentalistes pour gérer son fond d'archives dont Stéphanie Cambus, 35 ans (de face). Arrivée à 13 heures, la jeune femme travaille jusqu'à 20 heures à l'archivage et l'indexation des reportages tournés par les journalistes maison. "Nous n'archivons pas seulement les reportages montés et diffusés. Nous partons des rushs bruts tournés par les cameramen et les JRI. Puis nous sélectionnons les images et interviews intéressantes".
Toutes les images retenues sont alors indexées : date et lieu de tournage, descriptif d'images plan par plan, mot-clé... Ainsi, les journalistes rédacteurs retrouveront facilement les contenus sur un sujet par mot-clé dans la base de données. Même les informations sonores sont retranscrites.
Des équipes techniques très réactives
Dès 3 heures du matin, les journalistes sélectionnent des images. // © Éric Garault pour L'Étudiant
À BFM TV, des techniciens réceptionnent les photos d'agences de presse et de chaînes TV provenant du monde entier. La chaîne est abonnée aux trois grandes agences de presse internationales – l'AFP (française), Reuters (britannique), Associated Press (américaine) – et à CNN, la chaîne américaine d'info en continu. Elle a aussi des accords avec Enex (European News Exchange). Sept jours sur sept, de 3 heures du matin à minuit, les journalistes de ce service sélectionnent les images envoyées par toutes ces sources.
La chaîne d'info en continu dispose aussi de sept véhicules satellites et d'une trentaine d'autres moyens de transmission plus légers.
Le responsable de clientèle vend de l'espace pub
Pour exercer le métier, un BTS communication ou commerce est requis mais un bac+3 ou un master d'école de commerce sont plus appréciés des employeurs. // © Éric Garault pour L'Étudiant
Une chaîne de télévision privée gratuite a besoin de publicité pour vivre. "BFM TV est un média financé à 100 % par la publicité." Louis Landel, 25 ans, diplômé de l'ISEG Business and Finance School, est responsable de clientèle.
Il vend de l'espace publicitaire aux annonceurs en leur assurant un maximum de visibilité en fonction de leur budget : spots de pub TV, sponsoring d'émissions, opérations spéciales... Parmi les gros clients, on trouve le secteur de la grande consommation, les banques ou encore l'automobile.